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Joan-Claudi Dugros - Page 7

  • Cronica de toponimia e patronimia per Joan-Claudi Dugros

    A l’entorn de l’aiga

    Suite de la série de toponymes occitans “autour de l’eau” par Jean-Claude Dugros.

    Poursuivons avec les points d'eau. L'occitan nauc « auge, baquet, abreuvoir » féminisé en nauca/naucha « auge, vasque de fontaine » a pu prendre une valeur métaphorique en s'appliquant au relief : La Nauca à Daglan (prononcer /lo naouko/), près du Céou, fait peut-être référence à un creux dans le terrain ou dans le ruisseau (P. Nollet). Autres toponymes Nauch à Mayac en 1199, Les Nauches  à Thiviers (La Noche), Les Noches à Angoisse, peut-être Naucon à Bezenac et le joli diminutif Nauchadou, moulin sur la Beune à Marcillac et à La Chapelle-Aubareil, .

    Les nombreux toponymes Le Bournat et dérivés, ont le sens populaire de « ruche » et, par extension, d’essaim d’abeilles. À l'origine, c’est le tronc d'arbre creux qui servait de ruche (recouvert d'une dalle de pierre !), qui servait aussi de canalisation primitive pour amener l'eau de la source dans le bassin, une « serve », d'où le sens de « trou », « creux », « trou plein d'eau, source ». Le Bournat et la Bourne sont du même champ étymologique.

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    A l’entorn de l’aiga

    Suite de la série de toponymes occitans “autour de l’eau” par Jean-Claude Dugros.

    Après les eaux courantes, voici quelques toponymes qui évoquent les confluents : le gaulois Condate « confluent » est présent en Périgord : Condat à Bergerac et nos deux communes Condat-sur-Trincou (Condat en 1175, Condatum prope Brantholmum en 1365) et Condat-sur-Vézère (Condac, au xiiie siècle), Hospitalis de Condato en 1239, Condatum en Coli, en 1456). Chez nos voisins, Libourne s'est d'abord appelée Condate, ville gauloise située au confluent de l'Isle et de la Dordogne.

    Ambon (Pont d'-) à Creyssac est « probablement une forme diminutive du toponyme Ambés, issu du préfixe latin ambi, ambe (double), fréquent pour désigner la rencontre de deux vallées (ici la Dronne et l’Euche). » (Jean-Louis Lévêque).

    Si les représentants de balneum « bain » sont particulièrement nombreux en France, il semble que ce ne soit pas le cas en Périgord. Gourgues a relevé Font Chaude ou des Bains de César, fontaine minérale, commune de Périgueux (Fons Calidus).

    Bagnebouc à Saint-André-d’Allas et Bagnegrole à Saint-Cyprien, dans lesquels on reconnaît en premier élément l'occitan banha (prononcer /bagno/) (du verbe banhar : « baigner »), sont des composés expressifs pour désigner un endroit boueux. Dans les deux cas, le second élément peut donner lieu à plusieurs interprétations. 

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    A l’entorn de l’aiga

    Suite de la série de toponymes occitans “autour de l’eau” par Jean-Claude Dugros.

    Parmi les nombreux composés qui entrent en composition avec l'appellatif riu  citons : Le Rieutord à Faurilles, à Montpeyroux, à Saint-Jean-d’Ataux, Rieu Tord à Fraisse (Rieutor), à Fraysse, qui désigne lo riu tòrt « le ruisseau aux nombreux méandres ». On retrouve le même sens dans plusieurs hydronymes Le Courbarieu, Courbarieux.

    Rieublanc à Issac (Rieublanc en 1617, Rieublancq en 1712) et Le Riou Nègre à Parcoul font référence à la clarté de l'eau, claire sur un lit de cailloux, sombre si elle est profonde. Notons un Rieux-Vert à Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt et un Rieu-Rouge, à Domme… La profondeur évoquée ci-dessus est bien présente dans la commune de Prigonrieux (Eccl. de Prionriu. Quatuor mol. ad portum de Prionrui, au xiie siècle, Eccl. de Profundo rivo en 1382, Prigondrieu, Priguontrieu en 1677) et Prigonrieu, à la Mongie-Montastruc (épithète occitan prigond « profond »). Le Rieu Mort à Saint-Martin-des-Combes, à Saint-Paul-la-Roche et Riou-Mort (Combe de) à Vergt, doivent désigner des rivières asséchées. 

    De nombreux lieux-dits ont donné leur nom au ruisseau qui les côtoient et parmi ceux-ci des noms de personnes. Nous avons relevé Rieudepey à Sainte-Sabine (Riodepey) « de Pierre », Rieumançon à Tocane-Saint-Apre « de Manson, hypocoristique d'Amans », Riou Bernard à Saint-Aulaye. Quelques tautologies :  Ruisseau du Grand Rieu à Montcaret, Ruisseau de Rieu Querieu à Saint-Jean-d’Ataux, Le Rieu du Lac Fonroque. Peter Nollet a relevé deux toponymes Layère à Nabirat (à la Yère) et La Yere à Saint-Martial-de-Nabirat (à la Guière) : « l’occitan aiguièra (évier), évoque un terrain humide. »