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Joan-Claudi Dugros - Page 8

  • Cronica de toponimia e patronimia per Joan-Claudi Dugros

    A l’entorn de l’aiga

    Suite de la série de toponymes occitans “autour de l’eau” par Jean-Claude Dugros.

    Le latin rivus (ruisseau, cours d'eau ; son lit) a donné l'occitan rieu « ruisseau ; lavoir ou bassin maçonné dans un pré » On le trouve seul Le Rieu, à Condat-sur-Vézère, à Jayac, au Lardin-Saint-Lazare, à Saint-Antoine-d'Auberoche, à Saint-Geniès, à Saint-Perdoux, Le Petit Rieu à Ménesplet et Le Grand Rieux à Bosset. Yves Lavalade a relevé Deux Rieux à Payzac (Derrieu, Durrière) : « près de l’Auvézère. Il s’y trouve deux ruisselets (dos ribateus). » Pour Font Durrieux à Brantôme, relevé par Jean-Louis Lévêque, il faut bien lire La Font dau Riu, c'est le composé occitan font (source) et riu (ruisseau).

    La forme phonétique de l'occitan riu est bien présente en Périgord : Riou-Mort (Combe de-) à Vergt, Riou-Peyre (Combe de-) à Issac (Moli de Riou Peyre en 1480) Le Riou Nègre à Parcoul et à La Roche-Chalais, Riou Basset à Parcoul, Riou Bernard (à Saint-Aulaye, Riou de Gendrau, Riou des Barges à Parcoul, Riou du Pont à Eygurande-et-Gardedeuil.

    Parmi les dérivés qui désignent les petites rivières, notons : Le Rivet à Saint-Antoine-de-Breuilh et à Vélines (Lo Rivet en 1494), Rivel  à Capdrot, à Marnac, Les Rivassons à Milhac-de-Nontron, Rivaud à Dussac, Le Rivaud à Genis, au Pizou, Le Rivauchau à Mialet et Les Rivauchauds à La Coquille, à lire *riv-as-(s)aud ou rivau-(s)aud, ne sont pas des « ruisseaux chauds », étymologie populaire. Autre catégorie représentant un dérivé diminutif en -òl : Le Riol à Cénac-et-Saint-Julien, à Condat-sur-Vézère, à Daglan, à Paulin, à Saint-Martial-de-Nabirat.

  • Cronica de toponimia e patronimia per Joan-Claudi Dugros

    A l’entorn de l’aiga

    Suite de la série de toponymes occitans “autour de l’eau” préparée par Jean-Claude Dugros à l'occasion de la prochaine Félibrée à Tocane Saint-Apre les 5, 6 et 7 juillet 2024.

    Chadelaygue à Saint-Jean-d’Eyraud (Chef-de-Laygue pour Gourgues, Chapt, Chap-de-l'Aygue en 1709), en occitan chap de l’aiga « où l’eau prend sa source ». Caude-Aygue, fontaine à Bezenac (Rivus de Caudayga en 1489) est de l'excellent occitan cauda aiga « eau chaude » et n'a pas besoin d'explication. Jean-Louis Lévêque a relevé à Condat-sur-Vézère Aygas Fredas aiga freda « eau froide ». Entraygues à Bardou, designe une confluence entre deux cours d’eau (latin inter aquas « entre les eaux »), comme Très-Aygues à Agonac (Rivus voc. de Treys-Ayguas en 1509, Treyseygas), où il doit y en avoir trois.

    Le toponyme (et nom de personne) Leygue est très présent en Périgord, à Saint-Pompont, au Bugue, à Saint-Geniès. L'occitan aigador (prononcer /eygadou/) désigne une rigole d'arrosage ou un lieu où on faisait rouir le chanvre. On le trouve sous la forme Leygadour à Saint-Laurent-des-Bâtons et Les Eygadours à Saint-Géry et aussi Les Eygadoux, à Flaugeac, à Gageac-et-Rouillac, à Monsaguel, à Saint-Martin-de-Gurson, à Villamblard, à Sarrazac.

    L'occitan adotz ; dotz « source ; canal ; tuyau ; conduit pour l'eau », est bien présent en Périgord ; Adoux à Sarliac, Ladouch au Bugue (La Dotz, Ladou) et au Lardin-Saint-Lazare (Mansus de la Dotz en 1461, La Doueh en 1528) ; Ladoux à La Cassagne (Ladou (Haut et Bas), à Maurens, Le Ladoux à Château-l’Évêque (La Doux) et à Sensenac-Pouy-de-Fourches (Le Ladou), Leydou à Naussannes et une quinzaine de La Doux. En plus de la commune de la Douze (La Doza au xiiie siècle, Fontalitium de la Douza en 1312), nous avons La Douze à Chancelade (aujourd'hui Les Douzes), à Périgueux (Maison et tour de la Douze) Douzeille à La Chapelle-Montabourlet, Les Douzeilles à Verteillac sont sans doute des diminutifs. Douzelle à Montsaguel et le ruisseau La Douzelle (Dozella en 1309), qui se jette dans la Drône, sont devenus aujourd'hui La Donzelle !

  • Cronica de toponimia e patronimia per Joan-Claudi Dugros

    A l’entorn de l’aiga

    Nouvelle série de toponymes occitans “autour de l’eau” par Jean-Claude Dugros, en prévision de la félibrée de Tocane Saint-Apre, qui aura pour thème “Au fiau de l’aiga, Drona”

    Le latin aqua « eau » a connu une fortune considérable dans la toponymie. Dans nos régions occitanes, la forme aigue > aiga est la plus courante : Laygue à Calès (Bordaria de Laiga en 1243), à Sarlat, Laygua à Trémolat (en 1452). Laiguas à Saint-Geyrac. Lonjaygues à Couze-et-Saint-Front et Lonlaygue à Grand-Brassac indiquent la situation. Les Eygarots au Bugue, de l'occitan aigaròt « flaque d'eau, petite rigole » est un diminutif.

    Layguemorte à Saint-Aubin-de-Cadelech, Aigues-Mortes à Saint-Martial d’Albarède (forme ancienne Aigue-Morte), Eyguevielle à Sainte-Nathalène (Ayguevieille en 1680, Aygue Vieille en 1762, Eyguevielle en 1830), représentent des pîèces d'eau ou des rivières asséchées. À l'opposé, les eaux vives, abondantes et fraîches, ont donné Aigues Vives à Cénac-et-St-Julien, à Saint-Germain-du-Salembre Aygueparse à Auriac-du-Périgord (forme ancienne Aygas parsas) et Aigueparse à Mazeyrolles (Eccl. de Druco de Aquis Sparsis en 1556, Ayguesperses en 1760), représentent l'ancien occitan esparsas « éparses, dispersées », en parlant de sources ou de ruisseaux en nombre important. Ayguenègre à Limeuil, doit être une allusion à la couleur des dépôts sur la roche, Belaygue à La Gonterie-Boulouneix (Bella Aqua en 1249), pour « eaux abondantes ». Tout le contraire de Malégue à Busserolles relevé par Yves Lavalade : « vraisemblablement pour mala aiga « mauvais ruisseau ».