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jean-claude dugros

  • Chant de la vielle, anthologie de l'écrit occitan en Bergeracois

    JC Dugros et B Lesfargues.JPG« Chant de la Vielle », c'est la nouvelle anthologie de l'écrit en occitan du Bergeracois préparée par Jean-Claude Dugros et Bernard Lesfargues, couvrant la période du XIIème siècle à nos jours. Cet ouvrage présente des poésies et des écrits en prose en occitan, avec leur traduction en français. « Au départ, il y a le travail réalisé par Bernard Lesfargues pour la Félibrée de Bergerac en 1961 qui présentait la poésie depuis les premiers troubadours bergeracois, Salh de Scola, Elias Fonsalda et Peire de Bragairac en passant par Beausoleil, Jasmin, Jules de Termes, Pierre Gessé, Méry de Bergerac, Jean-Guichard...modestie oblige, l'auteur n'avait pas jugé bon de faire figurer ses propres œuvres dans ce premier recueil. Je lui ai donc proposé de reprendre ensemble ce travail, de l'enrichir et de l'augmenter pour la nouvelle édition 2015, qui porte le nom d'un de ses poèmes. Vous trouverez ainsi trois poèmes récents de Jean-Paul Blot, quatre de Philippe Angelot et bien sûr treize œuvres de Bernard Lesfargues, preuve que la tradition poétique en occitan perdure en Bergeracois. Nous avons souhaité ajouter des poèmes de Pierre Miremont, Majoral du Félibrige et Martial Rouby, poète et conteur. Puis, nous avons complété cette anthologie par des textes en prose, notamment des extraits des Jurades et du Libre de vita de la ville de Bergerac, cahier de doléances réalisé à la demande des consuls de la ville entre 1378 et 1382 . Ces textes renseignent bien sur la vie de la ville et des exactions commises en pleine guerre de Cent Ans. Les « Vèrba a Diu » sont également une curiosité intéressante de la poésie populaire. Je remercie vivement Bernard Lesfargues de m'avoir fait l'honneur de m'associer à ce travail ».

    Les textes de vingt-quatre auteurs sur une période de huit-cents ans sont présentés dans un livre de belle facture de 259 pages, 20€, aux éditions Fédérop, publié avec l'aide de l'Institut Eugène Le Roy. Prochainement chez votre libraire.

    Denis Gilabert

    Voir le site de Fédérop à Gardonne: http://federop.free.fr/federop.htm

    jean-claude dugros, Bernard Lesfargues, Troubadours, littérature occitane en bergeracois, éditions Fédérop,

  • Noms de lieux en Périgord

    SDC18608.JPGLa toponymie fait partie des sujets préférés de nos lecteurs.Le blog « Rubrica en òc » présente une catégorie « nom de luòcs », rubrique de toponymie occitane, précisant le cas échéant les origines celtiques, latines, germaniques. Nous allons l'enrichir grâce aux contributions de Jean-Claude Dugros ( au centre sur la photo), qui nous présentera en priorité des lieux du sud du département, notamment de Bergerac. Des extraits seront régulièrement présentés sur le journal papier et repris sur ce blog.

    Cette semaine, Jean-Claude nous présente l'Alba (promenade de l’Alba, quai de l’Alba à Bergerac). Alba vient de l’occitan albar, «saule blanc; viorne aubier; peuplier blanc». En toponymie occitane, c’est le saule blanc qui est principalement représenté. L’albar et ses dérivés sont très présents dans les lieux-dits. Pour la Dordogne, nous avons relevé (liste non exhaustive) : L’Alba (forme ancienne L’Albar), L’Albarède (3) (« saulaie »), Les Albarèdes (idem, pluriel), L’Albaret (idem). Parmi les formes nord-occitanes (avec vocalisation classique du -l- en -u-) on trouve: Laubarède, L’Aubarède et la commune d’Aubas et la commune de Saint-Martial-d’Albarède (en nord-occitan, Sent Marçau d'Aubareda ). On trouve encore les lieux-dits disparus : Font-de-l’Albar (« fontaine du saule blanc »), Alba (forme ancienne Podium del Alba, « colline du saule blanc »), Raysses de l’Albarède (l’occitan raisse, signifie « à-pic, falaise »).

    Voyons également Faures (Rue des Faures), qui vient de l’occitan faure, « le forgeron ». Le latin faber a donné fabre en occitan et fèvre en français. L’alternance régionale des noms de personnes Fabre / Faure/ Fauré / Faur / Fabry / Faury et des dérivés Dufaure / Dufaur / Faurel / Fauret / Fauron / Faurou / se retrouve aussi dans les toponymes de notre région : la commune de Faurilles (occitan Faurilhas, « les petites forges »), Faurille, Faurie, La Faurie, Faurissou.

    Denis Gilabert

    Photo: Jean-Claude Dugros( au centre) lors d'une visite de Sarlat

  • Bilan des premières Journées Occitanes de Condat sur Vézère par Hélène Lasternas

    condat animations,michel chadeuil,jean-pierre reydy,jean-claude dugros,jean-louis lévêque,hélène lasternas,patric chouzenouxArticle préparé par Hélène Lasternas, présidente de Condat Animations.

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    A Condat-sur-Vézère, dimanche 1er mars, l’Association Condat Animations et sa présidente Hélène Lasternas, avec le soutien de la Municipalité, réunissaient des auteurs, conteurs, animateurs, autour de l’Occitan.

    I – Musique et danse :

    Pour débuter, un samedi soir plein d'entrain et de bonne humeur a donné le ton de ce week-end grâce au groupe de jeunes artistes périgourdins Talabast, qui a fait danser et animé la soirée en mêlant musique occitane sur des rythmes revisités et de la danse traditionnelle où les danseurs aguerris comme les novices ont vite trouvé la cadence.

    II- Culture, biodiversité et société :

    Dimanche matin, nos auteurs périgourdins et limousins ont démontré au public présent et nombreux qu'occitan pouvait rimer avec modernité.

    Le sujet mené par Patric Chouzenoux sur la biodiversité a été abordé sous toutes ses facettes.

    Il a été abordé  le thème général de la présence et la pratique de l’occitan dans la vie moderne, dans une des problématiques actuelles et en particulier le rôle de notre langue et, partant, de notre culture, dans l’environnement au profit de la biodiversité.

    Pour introduire la discussion Patric Chouzenoux et l'écrivain Jean Pierre Reydy  évoquent la place que peut tenir l'occitan dans la vie politique d'une collectivité. Ils parlent bien sûr de la politique au sens de l'organisation d'une communauté, des choix et des orientations qui régissent la vie quotidienne des citoyens. Pour cela Patric prend l’exemple de la signalisation bilingue qui tend à se développer dans beaucoup de régions; mais il évoque aussi le fait que Condat sur Vézère est en train d'élaborer son Agenda 21, c'est-à-dire un programme d'actions pour parvenir à un développement durable : un environnement préservé, une économie prospère et des mesures sociales efficaces.

    Il est bien question des territoires, et les collectivités locales peuvent jouer un rôle de premier plan : chaque commune, chaque communauté de communes, chaque région, est invitée à produire un document en partant de ses spécificités culturelles, géographiques, économiques, sociales et sociétales, pour trouver son propre chemin pour construire, pour tous, un avenir solidaire.

    Et c'est en cela que Patric Chouzenoux relie l'occitan à la biodiversité dans son introduction à la discussion. Car l'occitan est bien notre spécificité culturelle.

    Mais il nous a paru nécessaire d’aller sur un terrain inhabituel pour notre langue d’Oc.

    Jean-Claude Dugros évoque aussi la nécessité de prendre en compte la toponymie pour recueillir des données et connaître son territoire. Jean Louis Lévêque président de l'IEO(Institut d’Etude Occitane) rappelle que les collectivités locales ont un rôle à jouer dans la préservation des langues régionales. Il précise que la culture occitane et encore très largement présente à travers la toponymie (Lou Poujoulou, Le Fraysse, le Coderc, Le Brongidour …). Cette identité culturelle peut être un soutien efficace à la politique de développement touristique pour notre région. De plus, la toponymie (étude des noms de lieu) a été évoquée comme révélateur du l’occupation ancienne du sol et de son usage.

    Michel Chadeuil rappelle qu’il en est de même pour les patronymes occitans et qu’il suffit de prendre l’annuaire du téléphone pour constater que ceux-ci sont en eux-mêmes les témoins de nos anciennes pratiques.

    Michel Chadeuil parle d’agrobiodiversité, de toutes ces plantes que les hommes ont domestiquées, ont cultivées, se sont transmises de générations en générations et se sont échangées de régions en régions, sélectionnant et créant ainsi des nouvelles variétés, ce qu’il appelle des métissages. Dans la première moitié du 20e siècle ces pratiques ont été interdites et des variétés hybrides stériles ont été imposées aux paysans. L’appauvrissement de cette diversité s’est accompagné d’une perte des savoirs et pratiques liés aux plantes cultivées. Et pourtant on sait par les livres anciens en occitan ou aussi par les collectes que le vocabulaire occitan était très riche, qui décrivait ces relations des hommes avec leur environnement.

    Longtemps l’ethnologie s’est intéressé aux peuples exotiques d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique : que cultivent-ils, comment chassent-ils, quelles sont leurs techniques de pêche? etc...Aujourd’hui des chercheurs s’intéressent au patrimoine bioculturel de nos régions, c’est-à-dire aux êtres vivants (bio) et aux représentations que les hommes s’en font qui se traduisent dans la littérature, les coutumes, les savoir-faire et les croyances (culture).

    Il est plus que temps mais peut-être pas trop tard. Il ne s’agit pas de faire œuvre de folkloriste, de recueillir des données pour les publier dans des catalogues et les sortir périodiquement en se déguisant lors de fêtes dites traditionnelles. Non, ces savoirs sur la nature des sols, sur le climat, sur les techniques de transformation des plantes peuvent servir dans cette période où les hommes producteurs et consommateurs se tournent de plus en plus vers une agriculture raisonnée pour ne pas dire biologique ou lorsqu’ils envisagent de créer des zones de protection de la diversité bioculturelle que sont par exemple les parcs naturels régionaux.

    Des chercheurs d’universités étrangères (Asie, anglosaxonnes, allemandes, …) viennent sur nos territoires pratiquer de l’ethnologie et enquêter sur la civilisation occitane.

    Notre langue d’oc, de par ses racines, son histoire lointaine, nous enseigne les usages compatibles avec notre environnement dans le respect de celui-ci.

    Bien entendu, il s’agissait pour nous, de démontrer, dans cette première expérience largement réussie , que l’occitan se devait de prendre part au débat qui anime et préoccupe de plus en plus notre société et ainsi de justifier encore un peu plus son rôle

    On démontre ainsi, du coup, que la langue “nòstra” et la culture, qui sont indissociablement liées (pas de langue sans culture), font partie, au sens large de la biodiversité, et comme telles sont à préserver. Elle n’est pas la seule.

    Cette journée a pu permettre de saisir la richesse de cette langue qui même après avoir perdu de son usage, demeure très riche et a conservé sa capacité a créer des mots nouveaux tout en gardant une étymologie occitane. Ce qui n’est pas forcement le cas du français enrichi par des anglicismes.

    Il a été également été abordé le sujet de la transmission de la langue: même si elle a faibli, aujourd’hui, elle attire de plus en plus de jeunes puisque aujourd’hui plus de 1200 élèves scolarisés en Dordogne apprennent l'occitan. Tout en ayant la même fonction que le latin, l’occitan reste un véritable passeport pour toutes les autres langues romanes

    III – Instruments et cours de musique :

    Les musiciens présents nous ont également enchanté avec la démonstration des instruments de musique tels que la vielle à roue ou la chabrette et nous ont fait vibrer au son de ces instruments qui retrouvent l'engouement du public. Des cours sont ouverts depuis le 1er mars 2015, pour tout renseignement veuillez contacter : Félicie Verbruggen 06.62.98.59.40.

    Nous remercions les auteurs pour leur implication dans cette rencontre, ainsi que l’assistance, qui fut attentive à ces échanges.

    Condat Animations est prêt à renouveler ce grand moment plein d'harmonie, de joie et de culture l'année prochaine . Retenez cette date : 1er week-end de Mars , Condat parle et chante occitan.