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Noms de lùocs - Page 43

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». Poursuivons la découverte de ceux d’ordre moral. 

    Los chafres : Durand

    L'étymologie du nom de famille Durand / Durant est obscure. « Il faut sans doute voir dans ces patronymes des noms de baptême glorieux et guerriers au sens d'endurant, invincible (pensons à Durandal, nom de l'épée de Roland). » (Astor).

    On trouve en Périgord Durand à Florimont-Gaumier, à Monestier, à Veyrines-de-Domme. Le Durand est un hydronyme à Saint-Rabier, Chez Durand à Coutures et à Varaignes, Les Durands à Bourgnac, à Lamonzie-Saint-Martin et à Saint-Martial-de-Valette. La Durante à Lalinde est peut-être une féminisation. On trouve souvent le nom de personne en déterminant : Lo Prat de Durant à Domme (excellent occitan relevé par Peter Nollet), Le Claud Durand à Champs-Romain (pas mal non plus), Gué Durand à Lanouaille, Puy Durand à Fanlac.

    La construction classique nom de personne plus suffixe -ie, qui indique la propriété, l'appartenance, est très présente sous la forme La Durantie, à Paleyrac (La Durantia en 1351), à Champagnac-de-Belair, à Lacropte, à Lanouaille (château que le Maréchal Bugeaud fit édifier en 1845), à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, à Sainte-Croix-de-Mareuil, à Saint-Geyrac, à Saint-Michel-de-Villadeix, à Saint-Sauveur (Maynam. de la Durantia), Le Moulin de la Durantie à Mauzens-et-Miremont). Les Durantieres à Savignac-Nontron, aujourd'hui Durentière, est une autre forme de propriété. Une curieuse forme La Durantiode à Valeuil (cacographie ?). 

    Au Moyen Age, le nom connaît un franc succès. On le trouve à plusieurs reprises dans les chroniques de cette époque sous les formes Duran, Durant ou Durand : Durand (seul), Peyre et son frère Guilhem(ou Guilhó) Durand, Helias Durand, à Périgueux et Duran Baudèl à Bergerac.

     

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». Poursuivons la découverte de ceux d’ordre moral. 

    Los chafres : Constant, Durat, Sonhós, Manent...

    Le toponyme Constant est présent à Saint-Avit-de-Vialard, à Saint-Félix-de-Villadeix. Il est déterminant dans Le Moulin Constant à Saint-Geniès et dans Puy-Constant à Sourzac (Tenentia de Podio Constans en 1481), il indique l'appartenance.

    « La plupart des noms de famille Constantin relève de la gloire de l'empereur Constantin dans l'Église chrétienne du Moyen-Âge qui en avait fait le modèle du prince chrétien. » (Astor). Il est aussi bien présent en Dordogne. Constantin à Eymet et La Constantine (lieu imprécis) (M. de la Constantinia en 1277).

    Et aussi Arnaut (ou Naudonet, diminutif) Durat. Ici le surnom fait sans doute allusion a l'occitan durar « durer », au sens de « endurci ». Gourgues a relevé un lieu-dit Nandole-Durat à Auriac-de-Bourzac.

    Le nom de personne Sougnoux (occitan sonhós « qui prend soin ») est présent en Dordogne.

    La Manentie à Festalens (aujourd'hui Festalemps) (Mayn. de la Manentia en 1280) : les terres de Manent. « Venu du latin manere (rester, demeurer), l'occitan manent a désigné celui qui possédait en propre sa demeure, sa maison (le manoir a la même origine) et par la suite le serf installé dans un domaine (d'où le « manant ») (Lavalade).

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». Poursuivons la découverte de ceux d’ordre moral. 


    Los chafres : Docet, Gente, Constant

    Le Doulcet à Paleyrac : surnom d'une personne douce (latin dulcis « doux »). Stève Dosset (peut-être l'occitan docet, diminutif de doç « doux »), habite Bergerac en 1381.

    La Gente à Beaumont et Haute-Gente à Coly (aujourd'hui Haute Jante), sont peut-être des matronymes, de l'occitan gent(e) « charmant ; gentil, gracieux », mais dont le sens ancien était « noble, courtois, beau ». 

    On trouve l'épithète gentil « gentil, bien élevé » dans les toponymes Gentil à Montferrand-du-Périgord et Bois Gentil à La Roche-Chalais (le bois qui appartient au nom de personne Gentil) et aussi Gentilhomme à Soulaures, en composition avec òme « homme ».

    Genthial et son diminutif Genthialou, tous les deux à Liorac-sur-Louyre en sont des dérivés. Au Moyen Age, le nom de famille Gentil signifiait « de bonne race, noble, vaillant, généreux ». Plutôt que d’exalter des qualités individuelles, le nom ou le surnom resté dans la famille marquent plutôt le sens de « bien né », pourvu dès la naissance de tous les atouts pour affronter la vie. Gent peut être aussi un nom de baptême faisant référence à un nom de saint (Saint Gens, XIIe siècle). (Astor) . Pech-Gential est cité par Gourgues à Mortemar (Fact. de Puech Gential en 1409).

    La Constancie à Bergerac (El tenh de la Costensia ; las Constantias en 1450) à Chasssagne, à Saint-Félix-de Villadeix (Ten. de las Constancias en 1730 et Les Constancies au Coux-et-Bigaroque (Las Constansias en 1473) sont les terres, le domaine du nom de personne Constant, nom de baptême fréquent, qui signifie « moralement ferme, constant dans ses idées, fidèle ». Toujours bien présent en Périgord.