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Noms de lùocs - Page 41

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». Poursuivons la découverte de ceux d’ordre moral. 


    Los chafres : Alamigó, Conòrt, Jauset...

    Il y a deux sobriquets d'ordre moral : les positifs, à l'avantage de la personne et ceux qui relèvent du mauvais caractère…

    Parmi les positifs, Jean Roux a relevé dans le Livre Noir de Périgueux le surnom Alamigó / Alamiguó / Lamigó / Lamiguó – a l'Amigon (prononcer /alamigou/), qui sont des diminutifs de l'occitan l’amic « l’ami ». Nombreux noms de personne et toponymes dérivés dans les départements limitrophes, mais aucun en Périgord… 

    Le Counord à Cunéges : c'est le nom de « la personne qui est disposée à consoler, à soutenir les épreuves » (Y. Lavalade), de l’occ. conòrt « exhortation, encouragement ». Ici le toponyme doit désigner un endroit agréable, qui encourage à travailler. Le verbe conortar signifie « soulager, réconforter ». 

    Jauzet à Tocane-Saint-Apre : diminutif de l'occitan jausa « joie » et Les Chosins à Nabirat, qui est une cacographie : « c’est peut-être le NP Jausent (Jauzin, inattesté en Dordogne), au pluriel pour désigner sa propriété. » (P. Nollet).

    Pech-Joyeux à Fontenilles [Mazeyrolles], à demi francisé…

    Gallier à Rouffignac-Montignac, Galey à Villamblard (forme ancienne Gualet en 1684, La Guallaye en 1620), Le Galey à Allemans (forme ancienne Le Galley), Gallet à Eymet, et à Prigonrieux : dérivés de l'occitan galar « se donner du bon temps, s'amuser, festoyer » (autres dérivés : galejada « plaisanterie » et galejar « plaisanter, badiner, se moquer ».) 

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». 


    Los chafres : Ardit, Suau, Trigadinnar

    Peter Nollet a relevé Chez l'Ardi à Sainte-Nathalène et Jean-Louis Lévêque précise que les formes fancisées Hardy, Hardi, Ardit, viennent de l'occitan ardit : participe passé de l’ancien verbe occitan *ardir (durcir), lui-même issu de l’adjectif germanique hard (dur, rude) ; à l’origine, il a donc pu être donné en tant que surnom à un individu endurant ou intrépide.

    On le trouve comme déterminant dans Montardy à Gout-Rossignol et à Grand-Brassac et comme nom de personne à Bergerac : Ardit Colí en 1379, qui a comme profession tondedor : «  tondeur de draps » et Helias de Puch Ardit e son filh en 1381.

    L'occitan suau, suaud signifie « paisible, tranquille ». Le surnom a pu désigner un individu calme (du latin suavis, doux, agréable…).

    On le trouve dans deux toponymes relevés par Peter Nollet : la Borie de Siaud à Proissans (formes anciennes : Laborie Dussau, à Laborie Dussiau, à la Borie Dussio) et Chiaud à Vitrac. Pour ce dernier, Peter Nollet précise : « en 1461, Et. Suau possédait une maison à Sarlat. À remarquer que le premier –u- se prononce [j] en occitan, comme dans buòu (bœuf) et uòu (œuf). ».

    Trigodinat à Daglan (formes anciennes Triodinas, Triga Dinnar), Trigadinat à Nabirat, Trigaudinas à Urval, Trigodinas Triquedinat à Molières, Triguedinat à Vézac (formes anciennes Triguedinac, Chalp de Triguedinac, Trigadias : mot occitan composé de triga (avoir hâte) et dinnar (dîner). C'est l'endroit où il « tarde de manger », le nom de lieu a donné le nom de personne (surnom). Il apparaît plusieurs fois en Dordogne, ainsi que dans le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne et le Gers. Il existe aussi des Trigueboire (Gers, Haute-Garonne, Ariège).

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». 

    Los chafres : Cusson, Pèla-Vesin

    L'occitan cusson désigne le charançon, la vrillette. Il a pu donner le sens figuré d'importun, avare, à un individu.

    Le Cussou à Brantôme, relevé par Jean-Louis Lévêque qui nous dit : « représente vraisemblablement le surnom d’un propriétaire ou d’un exploitant de cette ferme aujourd’hui ruinée : l’occitan cusson (ver à bois, asticot) a pu être ainsi donné à un individu de faible corpulence ou à l’inverse à quelqu’un connu pour son embonpoint. ». La Grande et La Petite Cussonnie à Saint-Antoine-Cumond, sont les domaines du nom de personne Cusson (présent chez nos voisins du Lot et Lot-et-Garonne).

    Un des sens figurés de l'occitan pelar signifie « ruiner, dépouiller de ses biens ». Il est présent dans le toponyme Pelvézy à Saint-Geniès (Palavesi en 1312, Pelvisi en 1328, Castrum de Pelevesi en 1530) : de l'occitan pèla vesin « (qui) ruine le voisin ») et dans La Palavizinie à Saint-Martin-des-Combes (en 1451), construction classique sur le nom de personne et le suffixe -iá.

    Guill. Pèla-vezí est un habitant de Bergerac en 1381. Jean Roux nous dit que Pela-vesin est un surnom d’usurier, attesté en français et en occitan, dès 1096 (Dauzat) et qu'il y a de nombreux composés en pela- attestés dès le XIIème siècle.