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Noms de lùocs - Page 40

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Faidit, Pagan, Jauvent ...

    L‘occitan faidit signifie « banni, déshérité, proscrit, exilé ». Le nom de personne est présent dans Feydidie à Grignols (Feydidia en 1406, Las Feydidias en 1485), Les Feydies (Les Feydis) à Salon. Il est aussi présent à Périgueux sous la forme diminutive Faydidó (prononcer /faydidou/) et aussi (Mestre) Guilhem Faydit / Feydit, consul de la ville ainsi qu’une autre personne.

    Les Payants à Château-l’Évêque (Les Payans) : c’est une variante de l’occitan pagan, paian qui désigne au Moyen Age « le paien », l’hérétique ?

    Aux Bellitres à Saint-Cybranet, relevé par Peter Nollet : « peut-être d’un surnom belitre (bélître, gueux, mendiant). »

    Au village de Jauvens (Joven), commune de Saint-Jean-de-Cole (Capella Sancti Leonardi de Jauvenc en 1192), Gourgues nous dit que, « à la Fontaine de l’Amour, lieu de grande réunion pour la jeunesse le jour de Pâques, en patois (sic) on nomme maou jauven (mau jauvent) un homme qui porte malheur. »

    Pour terminer cette série sur une note plus gaie, relevons, avec Yves Lavalade, Jauviderie à Saint-Front-la-Rivière (Jauvederie) qui est : « le domaine de Jauvit ; participe passé qu’il faut tirer du verbe jauvir (jouir) ; jauvit, heureux, réjoui ; sobriquet devenu patronyme. »

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Malandran, Balp, Breton,Baud...

    Malandre à Vergt-de-Biron vient peut-être de l’occitan malandran « lourdaud ». Naudó Malandral habite Bergerac en 1381 et Pantus à Salignac-Eyvigues a-t-il un rapport avec l’occitan panta, pantel « rustre, lourdaud » ?

    Le nom de personne Balp, de l’occitan balp (latin balbus, bègue, qui zézaie, qui articule mal) est présent dans Les Balbyes à Église-Neuve d’Issac (La Balbia en 1479). Le nom de famille Balp, Baup est toujours présent dans les départements voisins.

    Nous avons déjà rencontré dans ces colonnes, l’occitan bret, breton « bègue » « issus de l’ethnique Bret (cas sujet) et Breton (cas régime) désignant le Breton dont l’Occitan ne comprenait pas la langue ; d’où bretonejar « bégayer, bredouiller, balbutier » (Astor).

    L’occitan badar qui signifie « regarder avec admiration, regarder bouche-bée » est peut-être présent dans Badarelle à Marquay, surnom dérivé de « badaud », Roc de Bade à Carlux, Roc de Badeau à Saint-Cybranet.

    Les lieux-dits Badie à Mauzens, à Colombier, La Baudie au Change, à Montagnac-d'Auberoche, à Saint-Sauveur (La Baudia en 1450, La Baudie ou la croix de Liorac en 1606), peuvent avoir une origine germanique.

    Les Baudies à Mauzac-et-Grand-Castang (formes anciennes Baudis et Les Baudix), qerait plutôt à rapprocher de l’occitan bald, balt, baud, qui a le sens de « joyeux, plein d’ardeur, hardi, hautain ». La « gerba bauda » (prononcer /gèrbo baoudo/), qui marquait la fin des moissons est bien connue en Périgord. Sa chanson résonne encore lors des assemblées comme la félibrée.

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Auquetas,Babau, Babòia...

    Le vocabulaire occitan est très riche pour exprimer la niaiserie, la jobardise, toujours prétextes à surnoms. La liste est longue…

    Les Auquettes  à Bardou, ont sans doute un rapport avec l’oie (sud-occitan auca (prononcer /aouco/). Mais lequel ? un endroit où on élève les oies ? ou bien le lieu d'habitation des filles de Auquier/Alquier, nom de personne attesté encore aujourd'hui. 

    Les toponymes Les Babots (Les Babaux), au Bugue, Les Babots à Thenon, Babiaud (Babiaut) à Vergt, Le Babiol à Saint-Barthélémy-de-Bellegarde et à Montpon-Ménestérol, Babiot à Doissat (Eccles. De Batbuou, Batbuo en 1450) font référence à l’occitan babau (prononcer /babaou/) qui a plusieurs significations. Il recouvre notamment une grande diversité d’insectes, dont certains par leur larve peuvent parasiter le cerveau, d’où le sens de « sot, niais, nigaud »…

    On trouve, dans les registres consulaires, en 1381, à Bergerac, Guill. Babòt, Gironet de Babòt, Ger. Badòc, et à Périgueux, B. de Badio. Dans cette ville, Jean Roux nous dit qu’il y a un fonctionnaire de la ville nommé Badeu, en 1603. Le toponyme Badieu existe à Biron. 

    Babayou à Saint-Front-la-Rivière : « probable surnom diminutif tiré de babòia, benêt. » (Y. Lavalade)

    Péniquet à Celles était peut-être un grand bavard (de l’occitan penicar « bavarder »).