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Noms de familha e pitits noms - Page 37

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Auquetas,Babau, Babòia...

    Le vocabulaire occitan est très riche pour exprimer la niaiserie, la jobardise, toujours prétextes à surnoms. La liste est longue…

    Les Auquettes  à Bardou, ont sans doute un rapport avec l’oie (sud-occitan auca (prononcer /aouco/). Mais lequel ? un endroit où on élève les oies ? ou bien le lieu d'habitation des filles de Auquier/Alquier, nom de personne attesté encore aujourd'hui. 

    Les toponymes Les Babots (Les Babaux), au Bugue, Les Babots à Thenon, Babiaud (Babiaut) à Vergt, Le Babiol à Saint-Barthélémy-de-Bellegarde et à Montpon-Ménestérol, Babiot à Doissat (Eccles. De Batbuou, Batbuo en 1450) font référence à l’occitan babau (prononcer /babaou/) qui a plusieurs significations. Il recouvre notamment une grande diversité d’insectes, dont certains par leur larve peuvent parasiter le cerveau, d’où le sens de « sot, niais, nigaud »…

    On trouve, dans les registres consulaires, en 1381, à Bergerac, Guill. Babòt, Gironet de Babòt, Ger. Badòc, et à Périgueux, B. de Badio. Dans cette ville, Jean Roux nous dit qu’il y a un fonctionnaire de la ville nommé Badeu, en 1603. Le toponyme Badieu existe à Biron. 

    Babayou à Saint-Front-la-Rivière : « probable surnom diminutif tiré de babòia, benêt. » (Y. Lavalade)

    Péniquet à Celles était peut-être un grand bavard (de l’occitan penicar « bavarder »).

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Favalier, Favard, Favarel...

    L’occitan favalier signifie « qui a de la faconde, qui a la langue trop bien pendue », de favela « discours, paroles », favelar « parler » (du latin médiéval fabellatio, bavardage). (Y. Lavalade). On le trouve dans le lieu-dit La Favalière à Saint-Julien-de-Lampon (anciennement La Favelière), nom de domaine. De la même famille, l’occitan favard a le sens de « bavard, babillard » (du latin fabella, récit, fable). Il a aussi le sens de « cajôleur, fainéant » (Mistral). Il est présent dans Favard à Saint-Martial-d’Artenset, à Tamniès, (Mansus de Favars en 1462), Fond Favard à Proissans (à Fon Favard en 1832), Le Favar est le nom d’un ruisseau « dont la source est à Chadourgnac, commune de Thiviers ; il forme le vallon d'Eyzerat et se jette dans la Drone à Corgnac » (Gourgues). La Favardie à Sarlande, Les Favards à Saint-Rémy, et peut-être Les Favarias à Montren, sont les domaines du nom de personne Favard.

    On ne peut exclure pour tous ces toponymes, une origine en rapport la « fève » (du latin faba), connue depuis les temps préhistoriques : marchands de fèves, champs de fèves… C’est ainsi que le diminutif Favarel au Coux (Al Favaral en 1509), peut plus problablement dériver de l’occitan favièr (marchand de légumes secs).  

    Arnaut Favart est cité au Moyen Age dans le Livre Noir de Périgueux.

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Sadol, Chanela, Tardiu, Codena

    En occitan, sadol signifie « repu, rassasié, saoul », mais en tant que sobriquet, sadol  « est à prendre au sens de « blasé de la bonne chère, blasé de tout » (Astor).

    On trouve Les Sadouls à Montpeyroux et deux individus dénommés Sadolet, dans Le Livre Noir de Périgueux, relevés par Jean Roux.

    La Chanelle à Saint-Antoine-de-Breuilh : l’occitan chanela désigne la cannelle (robinet de barrique, en bois) : la forme nord-occitane nous oriente vers « le domaine, les terres » de la famille Chanel, plutôt que vers la « canelle » de la source (tuyau qui la canalise). À moins qu’il s’agisse d’un surnom ?

    L’occitan tardiu « tardif, en retard, lent » est présent dans La Tardive à Léguillac-de-Lauche (1514) : c’est « le domaine, les terres » de Tardieu ou Tardif (noms de personne attestés en Dordogne). Le nom de famille Tarde est bien connu en Périgord.

    L’occitan codena « couenne » (du latin cutanea, cutis, peau) a plusieurs significations : surnom de charcutier ou de marchand de porcs ; pelouse sèche ou terre aride ; personne très maigre, qui n’aurait en quelque sorte que la peau et les os.

    La Coudenie à Champniers-et-Reilhac : c’est la propriété de Coudene, Coudenne (nom de personne qui a son maximum en Dordogne). Pour Le Coudenat à Saint-André-d’Allas (1831), Peter Nollet privilégie le « dérivé probablement péjoratif de codena (gazon de pré), donc mauvais pré. »