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Noms de familha e pitits noms - Page 38

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Gastaví, Pissavin, Poqueta, Beu l’aiga

    Gastaví (prononcer /gastovi/) est un autre surnom du Moyen-Âge, composé de l’occitan gasta « gâte » et vin « vin ». Jean Roux en a relevé trois dans Le Livre Noir de Périgueux : Johan de Gastaví, H. de Gastaví et Peyre de Sans apelat Gastaví.

    Le nom de famille Pissavin / Pissevin est toujours attesté. Il a pu désigner des noms de grands buveurs de vin. Il est peut-être présent dans La Tuilerie de Pisse-Vi à Sainte-Sabine-Born. Mais les toponymes Au Pissevin à Daglan et Pissevit à Sarlat peuvent représenter l’occitan pissavin qui désigne un « courson de vigne à yeux nombreux » et rappeler la présence de vignes, aujourd’hui disparues (Peter Nollet).

    Pouquette à Eymet pourrait être aussi un surnom : « l’occitan poqueta (prononcer /pouquéto/) désigne une « petite chopine » Serait-ce un surnom de buveur ? On a de l’autre côté du lac de l’Escourrou le lieu-dit « le Lubriac », l’occitan (l’)ubriac désignant l’ivrogne ! (Jean Rigouste).

    Le nom de famille Beulaygue est attesté en Périgord. C’est l’occitan beu l’aiga (prononcer /béou l’aygo/) « boit l’eau » qui désigne, par antiphrase, un buveur de vin.

    « Le gendre de Beulaygua » est cité en 1381 à Bergerac, où existe encore le lieu dit Beulaygues. Gourgues a relevé Font-Beulaygue, à la Force, qui semble aujourd’hui disparu.

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Perpinha, Guirguilh, Bolega, Chaupin

    Perpigne à Villamblard (forme ancienne Perpignie, en 1606) : la forme ancienne confirme qu’il doit s’agir du domaine, des terres du nom de personne Perpinh ou Perpinha (Perpigne est attesté comme nom de personne dans les registres paroissiaux), qui vient de Perpennius (du gaulois Perpenna). Mais le mot occitan perpinha (prononcer /perpigno/) existe aussi au sens de « tracassier, tricheur, querelleur » : peut-être un surnom ? La Perpignerie à Plazac, est une autre forme de propriété, avec le suffixe d’appartenance –erie.

    Yves Lavalade a étudié le toponyme Guirigui à Anlhiac (forme ancienne Chez Guériguy) : « probablement tiré de l’occitan guirguilh (querelle, dispute) pour quelqu’un au tempérament querelleur ».

    Le verbe occitan bolegar signifie « remuer, secouer, agiter ». Il a pu donner le surnom de quelqu’un « remuant, grouillant, frétillant ». Boulégue à Montferrand-du-Périgord, à Naussanes (aujourd’hui Bouleygue), Bouleguot à Chavagnac (aujourd’hui Boulégot). Peter Nollet a relevé Champ de Boulegou à Florimont-Gaumier (1838).

    Le nom de personne Chaupinaud a son maximum en Haute-Vienne. On le trouve déjà au Moyen Age, comme surnom, sous la forme Chopinot, mais si Chopinot peut être un diminutif masculin de l’occitan chaupina / chopina « chopine, mesure de liquide », donc un surnom de buveur, il peut aussi venir de l’occitan chaupin qui désigne une « rixe, querelle » et donc un surnom de bagarreur.

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Canin, Canhard, Rechinhac

    Le nom de personne Cany est présent en Dordogne. L’occitan canin (du latin caninus) signifie « rude, âpre, sauvage ». Il a pu donner un sens figuré de « revêche, récalcitrant, mauvais coucheur ». Il est peut-être en deuxième élément dans le toponyme composé  Pécany à Saint-Chamassy : « la colline de la famille Cany. »

    La Cagnardie à Grand-Brassac est le domaine de la famille Cagnard ou Caignard, présente en Périgord. L’occitan canhard, dérivé péjoratif de can « chien », désigne un individu repoussant de saleté ou aussi un fainéant invétéré. On peut peut-être y ajouter les diminutifs Cagnolle à Cercle (aujourd’hui Gagnole à La Tour-Blanche-Cercles) et Cagnolle à Saint-Amand-de-Belvès. En pleine canicule (du latin canicula « petite chienne »), avèm la canha (on a la flemme) d’aller en plein cagnard (lieu où le soleil tape fort)…

    Rechignac à Brantôme (ou Richignac) : le nom de famille Rechignac (Rechignat) a son maximum en Dordogne. « À l’origine, il s’agissait d’un surnom correspondant au participe passé adjectival du verbe occitan rechinhar (« ricaner », et à l’origine « montrer les dents en grimaçant »). (Jean-Louis Lévêque), mais pour Réchignac à Chalais et à La Coquille, Yves Lavalade privilégie un « nom de domaine gallo-romain formé à partir du patronyme *Reccinius avec suffixe celtique –acos (la propriété de…). Comme le Recquignies de Maubeuge (Nord), porté Rechignies en 1257. »