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Noms de familha e pitits noms - Page 34

  • Perigòrd, ton nom es occitan ! par Jean-Louis Lévêque

    Troisième volet d'une série consacrée aux noms de famille par Jean-Louis Lévêque

    es noms de famille (patronymes) enracinés dans la terre du Périgord ont tous une identité occitane ; la grande majorité d’entre eux ont même été formés à l’époque où l’occitan était la langue unique du pays. Plus rapidement encore que les noms de lieux, ils ont été francisés à partir du XVIe siècle, notamment du fait de l’instauration des registres paroissiaux et des actes d’état-civil.

    Tout autant que les noms de domaine agricole ou les éléments de relief, les arbres, les plantations et la végétation en général constituent la clé étymologique de bien des patronymes. Le plus souvent, l’élément végétal à l’origine du nom de famille est un nom de lieu : arbre remarquable, étendue boisée où se distingue une espèce particulière, terre ensemencée ou parcelle plantée, espaces de vie ou d’origine ayant permis aisément de surnommer puis de nommer les individus. Mais il n’est pas impossible que tel type de culture, telle production fruitière, telle essence de bois, aient pu être attachés à l’identité d’un laboureur, d’un métayer ou d’un menuisier, indépendamment de son lieu d’habitation.

    Commençons par les références patronymiques à une espèce d’arbre, elles sont nombreuses et variées : Ciriers (généralement francisé en Sirieix, les cerisiers), Pomier (Pommier), Perier (Perrier, le poirier), Nogier (Nougier, le noyer), Lavernha (Lavergne, l’aulne), Jarric (Jarry, le chêne), Castanh (Castant ou Castang, le châtaignier), Fraisse (Fraysse, le frêne), Deltelh (Duteil ou Delteil, du tilleul). Prise collectivement, sous forme de plantation ou de bois, chaque espèce a également généré des noms de famille répandus : Pomareda (Pommarède, la pommeraie), Nojareda (Noujarède, la noyeraie), Verneda (Vernède, l’aulnaie), Beça (Besse, le bois de bouleaux), Chassanha ou Lacassanha (Chassagne, Lacassagne, la chênaie), Vaissiera et Vaisset (Veyssière, Veysset, lieu planté de noisetiers), Jarrija ou Garriga (Jarrige, Garrigue, lande plantée de petits chênes), Boissiera ou Bussiera (Boissière, Bussière, lieu planté de buis), Boisset ou Busset (de sens similaire).

    La palme revient sans doute au hêtre (en occitan lo fau), à lui seul à l’origine d’une dizaine de patronymes : Delfau (Dufau ou Delfaud), Faiard (Fayard, augmentatif), Fàia, Faja ou Lafàia (Faye, Fage, Lafaye, le bois de hêtre), Faieta ou Fageta (Fagette, diminutif du précédent), Faiòla (Fayolle, lieu où pousse le hêtre), Fait, Faitau (Fayt, Feytaud, de même sens), Faiton (Feytou, diminutif du précédent).

    (à suivre…)

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Hypocoristique de Jacques ( première partie)

    Nouvelle série de Jean-Claude Dugros sur les suffixes aux prénoms de Jacques.

    Continuons nos hypocoristiques. Après Jean, voici Jacques francisé, qu’on trouve en nord- occitan sous les formes Jaume, Jaque, Jacon, Jaquilhon et en sud-occitan Jacme mais aussi Jaume. Et encore Jame, Jaime… 

    À l’origine, c’est l’hébreu Jacob, latinisé en Jacobus, puis en variante bas-latine Jacomus. Les toponymes Jacob à La Force et à Montpeyroux semblent récents et doivent représenter le nom de l’habitant, le nom de personne Jacob est présent dans tous les départements. Un seul nom de personne Jacob dans les registres consulaires du Moyen-Âge, à Périgueux, mais Jacobus de Lac et Magister Jacobus Scutiferi « médecin de Séville autorisé à exercer à Périgueux », sont présents dans Le Livre Noir (Jean Roux). On trouve de nombreux Jaque, forme francisée de l’occitan « classique » Jacme, Jamme, Jaume, dans Le Livre de Vie de Bergerac (14ème siècle) : Jaque Bon Hòme « pillard de Couze », Jaque lo pasticièr (pâtissier) et Jaque Volan, habitants de Bergerac.

    La Jaquepeyronnerie à Jayac est un intéressant composé : deux prénoms Jaque et Peiron (hypocoristique de Pierre) et suffixe d’appartenance -erie.

     

  • Perigòrd, ton nom es occitan ! par Jean-Louis Lévêque

    Second volet d'une série consacrée aux noms de famille par Jean-Louis Lévêque

    Les noms de famille (patronymes) enracinés dans la terre du Périgord ont tous une identité occitane ; la grande majorité d’entre eux ont même été formés à l’époque où l’occitan était la langue unique du pays. Plus rapidement encore que les noms de lieux, ils ont été francisés à partir du XVIe siècle, notamment du fait de l’instauration des registres paroissiaux et des actes d’état-civil.

    Nous avons vu la fois dernière que de nombreux patronymes sont issus d’un nom de domaine agricole, lieu de travail ou de provenance commode pour surnommer puis nommer les individus. Un grand nombre de noms de famille trouvent également leur origine dans le paysage qui nous entoure et plus précisément dans les éléments de relief du territoire. C’est ainsi que les ancêtres des Delpuei (forme dialectalement limousine, en français Dupuy ou Delpey) et des Delpuèg (forme languedocienne, en français Delpech), si fréquents en Périgord, vivaient sur une colline. Il n’est d’ailleurs pas improbable que les Dupuy de Périgueux sont nommés ainsi parce que l’un de leurs aïeux habitait… au Puy-Saint-Front ! Même construction pour les Delmont (souvent francisés à tort en Delmon ou Delmond), dont les ascendants préféraient la hauteur à la vallée. Il faut également évoquer le relief pour décrire l’origine du patronyme Lasserra (Lasserre), toponyme d’origine préceltique désignant une ligne de crêtes (oc. serra, dont l’équivalent castillan est sierra).

    A l’opposé, les habitants des vallées ont donné naissance aux nombreux Lacomba (Lacombe, de l’occitan comba = vallon, terme d’origine celtique), aux non moins nombreux Lavau (Lavaud) et Laval (de l’occitan vau / val = vallon, sens similaire au précédent, mais terme d’origine latine) et aux fréquents Valada (Vallade, celui qui vit dans la vallée ou en vient). Dans le même registre, les Labaissa (francisé en Labaisse) sont originaires d’un endroit situé en bas ou en aval (oc. la baissa, qui a également le sens plus large de plaine, de pays bas). Enfin, les Lacòsta (en français Lacoste ou Lacotte) chercheront leur ancêtres dans un village bâti à flanc de coteau, entre hauteur et vallon, en un lieu souvent propice à la culture de la vigne…


    (à suivre…)