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Noms de familha e pitits noms - Page 35

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Hypocoristique de Joan, Joana ( suite et fin)

    Fin de la chronique de Jean-Claude Dugros sur les suffixes aux prénoms de Joan, Joana.

    La forme ancienne de Font Joine à Saint-Aulaye est bien Font-Jouanne. Il en est de même pour Les Jouanes à Mortemar (Les Joinets à Saint-Félix-de-Reillac-et-Mortemart (occitan Los Joanets, prononcer /jouané/) Les Joinies (formes anciennes Maynam. de la Johanna in par. de Monestayrol en 1335, Mans. de las Johanias en 1409 et Las Jhounias en 1666), comme Les Joinies à Saint-Méard-de-Gurçon et Les Joinis à Capdrot.

    Jouanyna à Montpon-Ménestérol (forme ancienne Jouanynas en 1566) : semble correspondre à la prononciation nord-occitane du féminin pluriel (Las) Joaninas : « les terres du nom de famille Joanin, ou, vu l’absence d’article, une féminisation. »

    Jouannet à Beaumont-du-Périgord et La Jouanette à Saint-Avit-Sénieur : « les terres de Joanet ou féminisation Joaneta. »

    La Jeanille à Bouzic, relevé par Peter Nollet : « doit correspondre aux noms de personne Jeannille, Janille (19e siècle), dérivé de Jan (Jean). » Avec suffixe –ilh.

    Les Jeannettes à Saint-Laurent-sur-Manoire : féminisation du nom de domaine.

  • Perigòrd, ton nom es occitan ! par Jean-Louis Lévêque

    Premier volet d'une série consacrée aux noms de famille par Jean-Louis Lévêque

    Les noms de famille (patronymes) enracinés dans la terre du Périgord ont tous une identité occitane ; la grande majorité d’entre eux ont même été formés à l’époque où l’occitan était la langue unique du pays. Plus rapidement encore que les noms de lieux, ils ont été francisés à partir du XVIe siècle, notamment du fait de l’instauration des registres paroissiaux et des actes d’état-civil.

     


    Nombre de patronymes sont issus de noms de lieux ou de provenance. Il était en effet courant de surnommer, puis de nommer un individu en fonction du lieu où il habitait, ou du domaine pour lequel il travaillait, ou encore dont il se disait originaire. Une série de patronymes typiques du Périgord est ainsi construite sur les noms de domaine formés sur le nom d’un propriéraire avec le suffixe d’appartenance -iá, généralement francisé en -ie : par exemple, les personnes nommées Lajoinie ont très probablement un ancêtre qui travaillait au domaine de La Joaniá, c’est-à-dire à la propriété d’un nommé Joan (Jean).

    De même, les familles Leymarie sont historiquement liées à un lieu nommé L’Aimariá, c’est-à-dire le domaine d’Aimar (Eymard). Au total, cette construction est aussi prolifique d’un point de vue toponymique que patronymique : les Leymonie sont issus du village de L’Aimoniá (le domaine d’Aimon, francisé en Aymond ou Aimont) ; les Lapeyronnie viennent de La Peironiá (le domaine de Peiron, en français Peyrou, diminutif de Pierre) et les Laguionie de La Guioniá (le domaine de Guion, en français Guyon ou Guillon). Et les Lassudrie ont certainement eu des attaches à La Sudriá (chez Sudre), les Latournerie à La Tornariá (chez Tornier, surnom de tourneur sur bois), les Labrunie à La Bruniá (chez Brun), les Lajugie à La Jutgiá (chez Jutge, en français Juge), etc…

    Souvent, il arrive que l’article ait disparu sous la plume de l’officier d’état-civil ou lors du passage du toponyme au patronyme : Boissariá (Boisserie ou Boussarie, le domaine de Boissier) ; Rossariá (Roussarie, celui de Ros, en français Roux) ; Rojariá (Rougerie, celui de Rogier, forme occitane de Roger) ; Boissoniá (Bouyssonnie, celui de Boisson, en français Bouyssou) ; Clerjariá (Clergerie, celui de Clerc) ; et même Romaniá (Roumanie, dont les ascendants ne venaient pas de Bucarest, mais du domaine de Róman, en français Romain). Maintenant, c’est à vous de jouer ! Quels sont les anciens propriétaires qui se cachent derrière les patronymes suivants ? Faurie, Pestourie, Borderie, Renaudie, Larnaudie, Armandie, Bonnelie, Monerie, Rigaudie, Chapoulie, Pichardie, Meynardie, Chabaudie,..

    Jean-Louis Lévêque

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Hypocoristique de Joan, Joana ( 5ème partie)

    Suite de la chronique de Jean-Claude Dugros sur les suffixes aux prénoms de Joan, Joana.

    La Jouanade à Douville (Lo Puech de la Joanada) et Font-Jouanade à Mareuil (F. Joannada, Johanada en 1153) a peut être un rapport avec notre prénom, mais Jean Rigouste nous informe que l’occitan Joanada, Janada, désigne aussi un feu de joie, le feu de saint Jean.

    Jouanasse à Domme (aujourd’hui Joinasse) et à Lolme (aujourd’hui Jouannasse) : avec suffixe augmentatif péjoratif.

    Jouanat à Beaumont-du-Périgord : peut être un diminutif ou bien « le fils du Joan », suivant une construction occitane avec suffixe en –at (par exemple : merlat « le petit du merle », agassat (… de la pie, lobat (... du loup, etc.) ; (Le Moulin de) Chez Jouanaud à Saint-Martin-le-Pin, avec le suffixe augmentatif péjoratif –aud ; (Combe) Jouande à Sainte-Alvère : peut-être diminutif –el (non entendu).

    Les Jouanaux à Breuilh : avec suffixe –aud et Les Jouanaudoux à Salles-de-Belvès : avec double suffixe –aud et -on

    La prononciation occitane a été conservée dans (La Combe) Jouone à Bouzic, toponyme étudié par Peter Nollet : « le deuxième élément doit être le nom de personne Joana (français Jouane, Jouanne, 19e siècle). Le lieu s’étend partiellemenr sur Florimont-Gaumier, où nous avons noté une prononciation différente. »

    Les Jouannies à Montpon-Ménestérol et Chez Jouanny (occitan Chas Joanin) à Bussière-Badil sont aussi l’hypocoristique de Joan.

    À suivre...