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Noms de familha e pitits noms - Page 33

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Hypocoristique de Jacques ( 3e partie)

    Nouvelle série de Jean-Claude Dugros sur les suffixes aux prénoms de Jacques.

    C’est la forme Jacobus, évoluée en bas-latin en Jacomus, qui a donné Jacme, Jaume, Jame, que l’on aura en occitan, en catalan, en anglais… Le poète gascon Francis Jammes est né à Tournay (Hautes-Pyrénes) en 1868. La forme occitane est déjà présente au Moyen-Âge dans Le Livre de Vie à Bergerac : Jacme Guarnièr,  Jacme de Belcayre, pour les hommes, mais nous notons la présence des femmes, émancipées à cette époque et bénéficiant d’une position importante au sein de la société : La Jacmeta et la dòna Jacma, sont inscrites au livre de la taille (impôt). Ils habitent tous Bergerac. Jacme / Jacmet de la Gota, est de Périgueux.

    Le toponyme appelé aujourd’hui Jacoumard, à Domme, a connu de nombreuses hésitations graphiques : Jocoumar (1686), Jaquenar, Jacoumarc (sur les cartes anciennes), Jacounard (cadastre moderne), Jaquemar (Gourgues) et le toponyme Jacquemarde à Castelnaud-Fayrac, tous deux relevés par Peter Nollet, viennent du nom de personne Jacomard (Jacquemard, 18e siècle). Le féminin doit être compris comme « la terre de Jacquemard ». 

    Voilà un exemple type d’hypocoristique Le Bois-de-Minet à Boisseuilh. Yves Lavalade a relevé les toponymes Moulin-Minet ; Chas Minèt, en Haute-Vienne ; Chez Minet, en Corrèze. « Peut être un surnom ou un dérivé affectif de prénoms tels que Benjamin ou Jacquemin. » 

  • Perigòrd, ton nom es occitan ! par Jean-Louis Lévêque

    Quatrième volet d'une série consacrée aux noms de famille par Jean-Louis Lévêque.

    Les noms de famille (patronymes) enracinés dans la terre du Périgord ont tous une identité occitane ; la grande majorité d’entre eux ont même été formés à l’époque où l’occitan était la langue unique du pays. Plus rapidement encore que les noms de lieux, ils ont été francisés à partir du XVIe siècle, notamment du fait de l’instauration des registres paroissiaux et des actes d’état-civil.

     


    L’étymologie des patronymes attachés à un élément végétal ne se limite pas aux espèces d’arbres et aux mots qui en dérivent. Plusieurs noms de famille ont également été donnés en référence aux bois et aux forêts, espaces de vie et de travail très étendus à l’époque médiévale : ainsi explique-t-on l’origine des familles Bòsc (le bois, généralement francisé en Bost, Bos, Bosq mais aussi Beau), Delbòsc (du bois, francisé en Delbos, Dubos et Dubois), Bosquet (Bousquet, forme diminutive) et Laforest (Laforêt). Dans le même registre, les ancêtres des Bruelh (francisation en Breuil, Breil, Bruel ou Brel) et des Delbruelh (Dubreuil, Dubrel ou Delbrel) ont certainement habité ou travaillé dans un des nombreux villages du Périgord nommé (Lo) Bruelh (en fr. [Le] Breuil) : on pense que ce terme très ancien, évolution du gaulois °brogilos, désignait chez les Celtes un bois clos et peut-être sacré.

    Haies et buissons ne sont pas en reste : de ces formations végétales proviennent les Gòrça et les Lagòrça (francisations en Gorce, Gorse, Lagorce et Lagorse, de l’oc. gòrça désignant une haie vive et épaisse), les Delaja (Delage, de l’occitan aja = grande haie pour délimiter ou protéger), les Lespinassa (Lespinasse, de l’oc. espinassa = terre couverte d’épineux, notamment d’aubépines), les Labrossa (Labrousse, de l’oc. brossa = terre de broussailles et généralement pauvre), les Genest et Genesta (Genêt, Geneste et Gineste, de l’oc. genest = genêt), les Genebre (le genévrier) et bien sûr les Boisson (le buisson, francisé en Buisson et surtout Bouyssou).

    Nous n’oublierons pas les patronymes issus de la culture de la vigne, sans doute liés à des ancêtres vignerons, aux premiers rangs desquels on trouve les Vinha (Vigne), les Lavinha (Lavigne), les Vinhau (Vignaud, Vigneau, Vignal, de l’occitan vinhau = vignoble, parcelle de vigne) et les Plantier (de l’occitan plantier = parcelle de jeunes plants de vigne).

     

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Hypocoristique de Jacques ( 2nda partie)

    Nouvelle série de Jean-Claude Dugros sur les suffixes aux prénoms de Jacques.

    Chez Jacques à Bouzic et à Douville, Étang de Jacques à Saint-Barthélemy-de-Bussière, La Combe de Jacques et Roc de Jacques à Nabirat, Le Moulin de Jacques à Monplaisant, doivent faire allusion au nom du propriétaire, comme Le Jacques à Saint-Vivien et Les Jacques à Fonroque, à Molières, à Saint-André-de-Double : « le domaine de Jacques ». Avec diminutif Le Jacquet à Saint-Vivien, Le Maine Jacquet à Villefranche-de-Lonchat, Les Jacquets à Hautefort. Avec double diminutif Les Jacquetaux à Thénac (forme ancienne Le Jaquetot) (occitan Jaquetòt). Une féminisation Jacquette, à Chenaud. Les Jacquiers à Eyzerac pourrait avoir le sens d’originaire d’un Saint-Jacques ou même d’un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

    Bas-Jacot à Saint-Cybranet et à La Chapelle-Péchaud : si le dérivé diminutif Jacot ne pose pas de problème, Peter Nollet qui a relevé le toponyme, pense qu’il faut lire le premier élément mas (ferme, hameau), au lieu de Bas (il n’y a pas de Haut-Jacot).

    Sur le Roc de la Jacoune à Bouzic : toponyme aujourd’hui disparu. Féminisation d’un autre diminutif Jacon, prononcé /Jacou/. 

    Jaconia à Saint-Laurent-des-Bâtons, est peut-être, malgré l’absence d’article, une construction classique occitane : nom de personne Jacon et suffixe d’appartenance –iá, pour désigner le domaine de la famille.