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Noms de lùocs - Page 71

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Teulet

    L'occitan fait la différence entre le masculin teule (prononcer /téoulé/) qui désigne uniquement une tuile, une brique, et le féminin teula (prononcer /téoulo/) (du latin tegula), qui désigne en plus la lauze (la pierre plate), l'ardoise et la dalle. C'est certainement ce que désignait le Mansus de la Teula, en 1255, à Saint-Astier.

    Les toponymes Teulet (/téoulé/) à Excideuil, Marsaneix, Monbazillac, Le Téoulet aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil, Theulet à Saint-Laurent-des-Vignes (Vig. deu Taullet en 1690), Le Theulet à Saint-Martin-des-Combes (El Teolet en 1329), ont un suffixe -et, qui est peut-être la marque du diminutif mais qui peut représenter aussi un sens collectif « ensemble de tuiles ou briques », l'occitan teulet désignant « un tuileau, un morceau de tuile cassé…

    On trouve le suffixe collectif -ade dans Teulade (La), à Saint-Cirq, Campagne (Mansus de la Teulada, Teuleda, en 1463), Saint-Marcory.

    Guilhem Teulier, prudhomme, attesté au Moyen-Age, devait être un tuilier, fabricant de teules = tuiles.

    Le nom de personne Teulat (présent dans le Lot), peut représenter le nom d'un couvreur (de l'occitan teulat, toit). C'est en Dordogne que le nom de famille Teulet est le plus présent. On y trouve aussi Theulier. De la même famille, Teulier (Gironde, Lot, Haute-Vienne), Teulou (avec diminutif en -ou) (Gironde, Lot-et-Garonne).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Las Tremoladas

    L'occitan tremol, tremòu (prononcer /trémoul, trémoou/), désigne le peuplier tremble (populus tremula). Il doit son nom à son feuillage sensible à la moindre brise. Utilisé pour de nombreux usages, dont la pâte à papier, on le trouve fréquemment en toponymie : Trémoux à Saint-Barthélemy-de-Bellegarde.

    Avec le suffixe collectif occitan -ada, eda : Les Trémolades à Tocane-Saint-Apre, Tremoulède aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil, La Trémoulède à Mauzac-et-Grand-Castang (forme ancienne Mans. de la Tremoleda en 1464), désignant une tremblaie. Il en est de même pour La Trémoulette à Bouzic et La Trémoulie à Champniers-et-Reilhac (forme ancienne La Trimoulie, La Trémoule).

    Influencés par l'occitan tremolhar (prononcer /trémouilla/) qui signifie trembler, on trouve : Trémouilh à Couze-et-Saint-Front), Trémouille à Brouchaud (en 1758), Trémouille à Saint-Geniès à Terrasson-Lavilledieu, La Trémouille à Bars, à Montagnac-d’Auberoche, à Notre-Dame-de-Sanilhac, à Savignac-les-Églises. Et aussi Les Trémouillauds à Agonac.

    C'est en Périgord que l'on dénombre le plus de nom de famille Trémouille, où l'on trouve aussi Trémoulet. Sont présents dans les départements voisins : Trémolière, Trémoulière.

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    La Taissoniera

    L'occitan tais (du latin taxo), désigne le blaireau (animal).

    Le cas-régime taisson, teisson (du latin taxonem), est présent dans les lieux-dits Teyssonnier, à Nojals-et-Clottes, qui évoque le chasseur de blaireaux. Teyssonnière à Mensignac, La Teyssonière à Chalais, à Jumilhac-le-Grand, Teyssonnières à Rouffignac-St-Cernin-de-Reilhac, Les Teyssonières à Brantôme, Les Teyssonnières à Chapdeuil, qui désignent des terriers de blaireaux.

    Le nom de famille Tesnière (présent en Périgord), désigne le gîte du blaireau. À noter que la croyance populaire désigne deux catégories de blaireaux, lo tais-chen et lo tais-pòrc (à museau de chien ou à museau de cochon). Ce qui est réfuté par la science.

    Joan-Claudi Dugros