Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Noms de lùocs - Page 68

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Ferrand

    Le nom de personne Ferran, Ferrand, d'origine germanique (*fehr- + *hram-, la racine *fehr- "vie" + la racine *hram- "corbeau ), était à la mode au Moyen Âge, où il est très vite tombé dans l'attraction de fer, couleur du fer (cheveux gris, par exemple), ou bien dur, résistant comme le fer.

    On le trouve dans les toponymes Ferrand et Combe de Ferrand, à Alles-sur-Dordogne, Ferrand à Issigeac, à Douville, à Gaugeac, un autre Combe de Ferrand à Celles, et aussi dans l'hydronyme Ruisseau Ferrand à Augignac.

    Avec le suffixe d'appartenance occitan -iá (prononcé /io/), bien connu en Périgord, nous avons Ferrandie à Saint-Louis-en-l’Isle, La Ferrandie à Jaure (La Ferandia en 1270 et Lafferandia en 1481), à Limeyrac (en 1260), à Milhac-d'Auberoche (en 1503), à Saint-Geyrac, Les Ferrandies à Grignols (Maynam. de las Ferrandias, en 1471). Avec le suffixe -ariá : La Ferranterie à La Chapelle-Aubareil. 

    Le nom de personne Féraud (germanique *fehr- + *wald-) est présent dans La Feraudie à Sourzac (M. de la Feraudia en 1459) et Férodie à Saint-Aquilin.

    Concernant Montferrand-du-Périgord, comme d'autres nombreux Montferrand (Aude, Drôme, Gironde, Puy-de-Dôme), il est beaucoup plus probable que ce type de toponyme signale des hauteurs sombres, « couleur de fer » ou pourvoyeuses de minerai. (Jean Roux, Dictionnaire toponymique des communes de Dordogne).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Baud ( segonda partida)

    Baudissen à Montpon (La forêt de Baudissenc près de Montpaon), apparaît comme une construction occitane, avec le suffixe d'appartenance -enc.

    La Baudrigie à La Cropte (IGN) (Foresta de la Baudrigia en 1409) et La Beaudrigie à Saint-Jory-de-Chalais (forme ancienne La Baudrigie), sont les terres du nom de famille Baudric, d'origine germanique (*bald-*ric-), tout comme Le Baudry à Monestier (forme ancienne Les Baudry) et Puy Baudry à Sainte-Marie-de-Chignac, avec ici la chute du c final.

    Au Moyen-Age on a déjà le nom de famille Baudun (qui prête serment à la ville de Périgueux), variante de Baudouin (*bald-*win-). Par contre, est indéniablement d'origine occitane le dénommé Chapbaut (pris au siège de Condat), dont l'étymologie est sans doute le nord-occitan chabau (sud-occitan cabal « riche, puissant »),  interprété chap baud = tête joyeuse (cf. le nom de famille limousin auvergnat Chabaud) (relevé par Jean Roux dans Le Livre Noir de Périgueux).

    Et pour terminer sur une note joyeuse et typiquement occitane, chantons La Gerba bauda (La Gerbe joyeuse), comme nos anciens le faisaient à la fin des moissons.

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Baud ( première partie)

    En pays occitan, en raison du télescopage de mots d'origine étrangère avec notre langue, il est parfois bien difficile de restituer l'étymologie d'un lieu-dit ou d'un nom de personne.

    C'est ainsi que Le Baud à Lusignac, Puy-de-Baud à Chalais, Baud peut être un élément d'origine germanique « bald-) ou bien représenter l'occitan baud qui a le même sens de « hardi, remuant, joyeux ».

    Il en est de même des dérivés Puy-Baudau à Chantérac, Baudissou à Corgnac-sur-l’Isle, qui est peut-être la prononciation de Baudichon, diminutif.

    La Baudie au Change, à Montagnac-d'Auberoche, à Saint-Sauveur (formes anciennes La Baudia en 1450, La Baudie ou la croix de Liorac en 1606, sont « les terres du nom de famille Baud, » mais pour Les Baudies à Mauzac-et-Grand-Castang, les formes anciennes Baudis, Les Baudix, nous dirigent plutôt vers le nom de famille Baudis qui, s'il n'est pas présent en Dordogne, est présent dans le Lot-et-Garonne et le Lot voisins.

    La Baudonie à Paunac et La Badounie à Trémolat en 1779 (autre forme La Baudounie) sont les terres du nom de famille Baudon, Baudou, comme Chez Baudou à La Jemaye (hypocoristiques au cas-régime germanique ou diminutifs occitan)

    Autre toponyme : Roche-Baudy à Chantérac, en 1521. (A suivre)