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Noms de lùocs - Page 70

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Baud ( segonda partida)

    Baudissen à Montpon (La forêt de Baudissenc près de Montpaon), apparaît comme une construction occitane, avec le suffixe d'appartenance -enc.

    La Baudrigie à La Cropte (IGN) (Foresta de la Baudrigia en 1409) et La Beaudrigie à Saint-Jory-de-Chalais (forme ancienne La Baudrigie), sont les terres du nom de famille Baudric, d'origine germanique (*bald-*ric-), tout comme Le Baudry à Monestier (forme ancienne Les Baudry) et Puy Baudry à Sainte-Marie-de-Chignac, avec ici la chute du c final.

    Au Moyen-Age on a déjà le nom de famille Baudun (qui prête serment à la ville de Périgueux), variante de Baudouin (*bald-*win-). Par contre, est indéniablement d'origine occitane le dénommé Chapbaut (pris au siège de Condat), dont l'étymologie est sans doute le nord-occitan chabau (sud-occitan cabal « riche, puissant »),  interprété chap baud = tête joyeuse (cf. le nom de famille limousin auvergnat Chabaud) (relevé par Jean Roux dans Le Livre Noir de Périgueux).

    Et pour terminer sur une note joyeuse et typiquement occitane, chantons La Gerba bauda (La Gerbe joyeuse), comme nos anciens le faisaient à la fin des moissons.

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Baud ( première partie)

    En pays occitan, en raison du télescopage de mots d'origine étrangère avec notre langue, il est parfois bien difficile de restituer l'étymologie d'un lieu-dit ou d'un nom de personne.

    C'est ainsi que Le Baud à Lusignac, Puy-de-Baud à Chalais, Baud peut être un élément d'origine germanique « bald-) ou bien représenter l'occitan baud qui a le même sens de « hardi, remuant, joyeux ».

    Il en est de même des dérivés Puy-Baudau à Chantérac, Baudissou à Corgnac-sur-l’Isle, qui est peut-être la prononciation de Baudichon, diminutif.

    La Baudie au Change, à Montagnac-d'Auberoche, à Saint-Sauveur (formes anciennes La Baudia en 1450, La Baudie ou la croix de Liorac en 1606, sont « les terres du nom de famille Baud, » mais pour Les Baudies à Mauzac-et-Grand-Castang, les formes anciennes Baudis, Les Baudix, nous dirigent plutôt vers le nom de famille Baudis qui, s'il n'est pas présent en Dordogne, est présent dans le Lot-et-Garonne et le Lot voisins.

    La Baudonie à Paunac et La Badounie à Trémolat en 1779 (autre forme La Baudounie) sont les terres du nom de famille Baudon, Baudou, comme Chez Baudou à La Jemaye (hypocoristiques au cas-régime germanique ou diminutifs occitan)

    Autre toponyme : Roche-Baudy à Chantérac, en 1521. (A suivre)

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'Artiga/ L'Artija

    L'occitan artiga ou artija (prononcer /artigo, artizo/), désigne une terre défrichée (du prélatin artic (friche), lui-même dérivé du prélatin arta, arte (chêne vert). On le trouve dans tout le domaine occitan, mais surtout dans le Sud-Ouest, avec 14 noms de communes. En Périgord, nous avons (liste non exhaustive) :

    Artic, à Archignac, Artigas, commune de Saint-Martial-d'Artenset (forme ancienne M. d'Artigas en  1269, Les Artigaux, aux Lèches, Lartige à Saint-Laurent-des-Hommes (forme ancienne L'Artige), Artigeas, à Badefol-d'Ans, à Châtres, à Saint-Martin-de-Gurson (forme ancienne In Artigas en 1273, Fondartigeas à Angoisse (dont la forme ancienne Font-d'Artigeas, est plus lisible) et La Fon-d'Artigeas, à Lanouaille. La Guérite d'Artigole était le nom d'une tour de l'ancienne enceinte de Sarlat (en 1587).

    Peter Nollet a relevé une cacographie : À l’Artrigre à Daglan, sans doute À l'Artiga.

    Les Artigues, au Coux (17è siècle) et Les Artigues à Gardonne (Medietas de Artigis en 1117). 

    Lartigiaux à Millac-d'Auberoche (en 1318). 

    De nombreux Lartigue : à Beaumont-du-Périgord, Berbiguières, Pézuls (forme ancienne L'artigue), Lartigue, à Lamonzie-Montastruc, à Trémolat et sans doute Lortige La Chapelle-Grésignac.

    Artis à Saint-Paul-la-Roche (forme ancienne Artix)

    Malartigue à Sarlat et Malartigues à Saint-André -d’Allas, devaient être de mauvaises « artigues ».

    Longue Artigue (forme ancienne Longa Artiga en 1199, Grangia de Artigalonga en 1206) était une maison dépendante de l'abbaye de Cadouin.

     Parmi les noms de personnes, nous avons : Bertran d'Artiguas, habitant de Bergerac, au 12e siècle et Helias Artigat « sirvent » du consulat, à Périgueux à le même époque.

    Joan-Claudi Dugros