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Noms de lùocs - Page 69

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'Artiga/ L'Artija

    L'occitan artiga ou artija (prononcer /artigo, artizo/), désigne une terre défrichée (du prélatin artic (friche), lui-même dérivé du prélatin arta, arte (chêne vert). On le trouve dans tout le domaine occitan, mais surtout dans le Sud-Ouest, avec 14 noms de communes. En Périgord, nous avons (liste non exhaustive) :

    Artic, à Archignac, Artigas, commune de Saint-Martial-d'Artenset (forme ancienne M. d'Artigas en  1269, Les Artigaux, aux Lèches, Lartige à Saint-Laurent-des-Hommes (forme ancienne L'Artige), Artigeas, à Badefol-d'Ans, à Châtres, à Saint-Martin-de-Gurson (forme ancienne In Artigas en 1273, Fondartigeas à Angoisse (dont la forme ancienne Font-d'Artigeas, est plus lisible) et La Fon-d'Artigeas, à Lanouaille. La Guérite d'Artigole était le nom d'une tour de l'ancienne enceinte de Sarlat (en 1587).

    Peter Nollet a relevé une cacographie : À l’Artrigre à Daglan, sans doute À l'Artiga.

    Les Artigues, au Coux (17è siècle) et Les Artigues à Gardonne (Medietas de Artigis en 1117). 

    Lartigiaux à Millac-d'Auberoche (en 1318). 

    De nombreux Lartigue : à Beaumont-du-Périgord, Berbiguières, Pézuls (forme ancienne L'artigue), Lartigue, à Lamonzie-Montastruc, à Trémolat et sans doute Lortige La Chapelle-Grésignac.

    Artis à Saint-Paul-la-Roche (forme ancienne Artix)

    Malartigue à Sarlat et Malartigues à Saint-André -d’Allas, devaient être de mauvaises « artigues ».

    Longue Artigue (forme ancienne Longa Artiga en 1199, Grangia de Artigalonga en 1206) était une maison dépendante de l'abbaye de Cadouin.

     Parmi les noms de personnes, nous avons : Bertran d'Artiguas, habitant de Bergerac, au 12e siècle et Helias Artigat « sirvent » du consulat, à Périgueux à le même époque.

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Reclaud

    Reclaus qui signifie « enclos éloigné » (du latin médiéval reclausus (moine reclus) a donné l'occitan reclaure « renfermer ; donner un second labour ».

    On trouve en Périgord Le Reclaud (prononcer /lou réklaou/) à Bourg-des-Maisons, au Bugue, à Cercles, à La Chapelle-Saint-Jean, à Liorac-sur-Louyre, à Neuvic (en 1653), à Nontron, à Paunac, à Saint-Cyprien (forme ancienne En Reclos en 1462), à Sainte-Alvère, à Sainte-Foy-de-Longas, à Saint-Martial-de-Nabirat, à Saussignac, Le Grand Reclaud, à Cantillac, à Saint-Julien-de-Crempse, à Lunas, Le Reclaud Neuf à Lunas, Bois de Reclaud à La Roche-Chalais, Les Reclauds à La Bachellerie, à Monbazillac, à Neuvic, à Saint-Aubin-de-Lanquais), Fonreclause à Sourzac.

    Et aussi, les diminutifs Au Reclausou (prononcer /aou réclaouzou/), à Cours-de-Piles et à Saint-Julien-de-Crempse, Reclausou à Naillac, Le Reclaussou à Queyssac, Les Reclaussoux à Cours de Pile, Reclauzel à Pressignac-Vicq, Le Reclauzel à Saint-Pierre-de-Chignac dont la forme ancienne Reclusel peut évoquer un rapport avec l'occitan clusèl, cluseu (cluzeau, souterrain-refuge).

    Le Reclos à Saint-Félix-de-Reillac-et-Mortemart, à Busserolles, Le Reclos de Viaud à Parcoul, Le Reclus à Champniers-et-Reilhac, Les Reclus à Brantôme (forme ancienne Le Reclus), Le Barrail-de-la-Recluse à Saint-Cyprien (forme ancienne Reclusou : In barrio de la Recluyou en 1462), La Recluse, nom de plusieurs enclos, à Bergerac, La Recluse, faubourg de Périgueux (La Reclusa de Larsault, en 1176), La Recluse d'Excideuil, nom d'une chapelle (Capella Sancti Johannis de la Reclusa, en 1490). Reclusou est le nom d'une des anciennes portes de Limeuil (1680).

    Le nom de personne Reclus est bien présent en Dordogne.

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Arnal, Arnaud

    Arnal et Arnaud sont de noms de baptême d'origine germanique, devenus noms de famille. La forme Arnal est occitane. Si le maximum des porteurs est en Aveyron, elle est bien présente en Périgord, ainsi que les formes Arnoul, Arnoux. 

    En toponymie, nous avons Arnaud à Rouffignac (forme ancienne Arnault), Les Arnauds à Saussignac, les composés Arnaud Guilhem à Serres-et-Montguyard) (forme ancienne Les Arnauds-Guillems) et un certain nombre avec déterminant : Clos d’Arnaud à Saint-André-d’Allas, Fontarnaud, à Corgnac-sur-L’Isle, Le Lac Arnaud à Marsaneix, Pontarnaud à Monsec (forme ancienne Praeceptoria Pontis Arnaudi en 1373). Fidèle à la prononciation locale : Puycharnaud à Saint-Estèphe (formes anciennes Peuch-Arneau, Puscharnaud.) Et aussi les dérivés Le Mas d'Arneix à Saint-Priest-les-Fougères, Arnolphe à Neuvic (forme ancienne Nemus Arnolpheus) . Le toponyme Castarnou à Domme, serait probablement un composé de l’occitan còsta (côte, montée) et du nom de personne occitan Arnol (français Arnou, Arnoux), nom de propriétaire ou d’habitant (P. Nollet).

    En Périgord, il est tout a fait normal de trouver la composition nom de famille + suffixe –ie qui désigne « le domaine, les biens de… » : Larnaudie à Saint-Amand-de-Coly (forme ancienne L'Arnaudie), à Archignac, L'Arnaudie à Saint-Astier (forme ancienne La Arnaudia en 1262), Les Arnaudies à Abjat-sur-Bandiat, Arnotie à Plazac (forme ancienne Arnautie).

    Joan-Claudi Dugros