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Noms de lùocs - Page 66

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    Loriot

    Voilà un très bel oiseau, qui doit son nom à son plumage jaune chez le mâle (du latin aureolus, « d’or, de couleur d’or »). Les allemands l'appellent goldamsel « merle dor é ». 

    D'après Jacques Astor, en toponymie l'occitan auriòl/lauriòl/lauriòu, issu en composition avec mont et puèg/puei au sens laudatif évoque aussi bien la fertilité du terroir (affichée sinon réelle) que la richesse du seigneur du lieu. 

    C'est peut-être le cas pour Montauriol, à Bergerac (forme ancienne Mon Auriol), Pechauriol à Archignac (forme ancienne Pech-Auriol) , La Péchauriol à Daglan (forme ancienne Pech-Auriol), Péchauriol à Sarlat (forme ancienne Pech-Auriol), Péchauriol à Tamniès (forme ancienne Pech-Auriol), Pech Auriol à Sainte-Alvère), Puy-Auriol à Périgueux (Capella de Podio Auriol au xiiie siècle, Curia de Podio Aurioli en 1556), Puy-Auriol à la Douze (Capella de Podio Auriol au xiiie siècle, Foresta de Podio Auriol en 1341), Mas de Puy-Auriol, à Biras (1286).

    Pour Puyloriol à Bassillac et Puylauriol à La Chapelle-Gonaguet (forme ancienne Puy-Auriol et Puy Oriol), nous sommes bien en présence du nom de personne Auriòl/Auriòu, comme pour Lauriol à Larzac (Molend. de Lauriol sup. riv. de Noasa en 1462) et peut-être pour Brouilleyrol à Veyrines-de-Domme, où Peter Nollet a trouvé parmi d'autres formes anciennes Bruelh Auriol (1454-1483), qui en ferait un composé de l'occitan bruèlh (« bois clos »)et du NP Auriòl (Auriol).

    Citons encore Auriol à Cadouin (Auriola en 1147), Castel d’Auriol à Saint-Julien-de-Lampon et à Sainte-Mondane. Combe Auriol au Bugue, Font-Loriol (en occitan Font L'Auriòu). L'Oriol à Doissat (Auriole en 1205 et Nemus de la Auriola en 1459) et Oriol à Grignols (Li home de la Oriolia en 1203).

    La Font Loriot à Paussac-et-Saint-Vivien et La Fontaine de Loriot à Saint-Saud-Lacoussière, sont francisés.

    Dans Le Livre Noir de Périgueux, Jean Roux a relevé un Johan Auriòl et un autre Guilhó l'Auriòu, ce dernier « homme du comte Archambaud », surnoms. 

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    La graula

    Una graula en occitan (prononcer /graoulo/), est une corneille (du latin gracula, femelle du choucas) ; latin médiéval gracilla, corneille noire).

    Croix de Touny ou des Grauilles à Lamonzie-Montastruc. Puy-Graulau à Grignols (forme ancienne Podium Groulo), comme Le Graulaud à Petit-Bersac. La Graule à Belvez (forme ancienne Podium de la Graula en 1465), à La Boissière d’Ans, à Lanquais, à Lunas, à Mandacou, La Graulle à Saint-Antoine-de-Breuilh, Combe de Graule à Saint-Pompont, Lac Lagraule à Champcevinel, Le Pech de Lagraule à Saint-Laurent-la-Vallée, le Port de Graule , peuvent faire référence à l'oiseau, mais en étudiant précisément l'endroit du toponyme sur place, on ne peut exclure une base prélatine GAR- (hauteur rocailleuse), comme le suggère Yves Lavalade pour Les Graules à Jumilhac-le-Grand.

    Le Graule et Le Graulet sont deux ruisseaux qui coulent en Périgord.

    Graulet à Fraisse) (forme ancienne Maynamentum de Graulet en 1488), à Sainte-Eulalie-d’Eymet (forme ancienne La Graulet en 1739), à Bergerac, à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, La Graulet à Mandacou (en 1675), à Plaisance, à Rouffignac-de-Sigoulès, à Saint-Aubin-de-Lanquais, à Villetoureix, Le Graulet, entre Périgueux et Agonac (forme ancienne Al loc de la Graulet, en 1322), Graulier à Agonac (formes anciennes Donzellus deus Graulier, en 1288 (Lespine Agonac). Forêt. Nemus voc. de Graulier en 1379), Le Graulier à La Roche-Chalais, Font Grôlier à Saint-Martin-de-Fressengeas (forme ancienne Font Graulier).

    Las Graulièrs à Génis et Graulière à Lanouaille, tout comme Mallegrolle à Sorges (forme ancienne Malegraule et Millegraule) et Mille-Graules à Mensignac, peuvent représenter le lieu de rassemblements des corneilles. La Graulerie à Saint-André-d’Allas est le domaine du nom de personne Grollier, Grolier (présents en Dordogne, Graullier, en Corrèze).

    Citons encore Groleaud à Saint-André-de-Double, dont la forme ancienne Les Gralaux, si elle est juste, rend l'explicaction plus problèmatique.

    Par contre, il faut aller en Lozère, en Ardèche, dans les Hautes-Alpes pour trouver un Chante Graille, en Charente et en Corrèze pour Chante Graule, Chante Grolle. Cette construction de toponymes est inconnue en Périgord.

    Les noms de personnes Graulat, « habitant de Mussidan » (diminutif au sens de petit de graula) et  

    Laurensó (prononcer /laourençou/) (hypocoristique de Laurent) de Graulier, « commensal (ou patron) d’un voleur », relevés par Jean Roux dans Le Livre Noir de Périgueux, sont des surnoms.

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement. Aüei...

    La becassa e La calha

    La becassa

    L’Étang du Bécassou, à Champs-Romain : ici, l'occitan becasson, diminutif de becassa (« bécasse »), fait probablement allusion au surnom d'une personne, ou bien au surnom de quelqu’un marqué par la petite vérole.

    Les toponymes La Béchade à Condat-sur-Vézère (formes anciennes Beschade, Bechade, Bessade, à Béchade), à Liorac-sur-Louyre (forme ancienne La Bessade), à Montignac, à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, Les Béchades à Sainte-Marie-de-Chignac, représentent probablement l'oiseau qui se dit en occitan la becassa, la begassa, la bechada.

    La Béchadie à Saint-Mesmin, en occitan La Bechadiá (prononcer /lo bèssodio/), probablement le domaine, les terres du nom de personne Béchade. Yves Lavalade a relevé un Aimeri Béchade dans le Cartulaire de Dalon. 

    La Chanson d'Antioche du chevalier Béchade, découverte par Jean-François Gareyte, écrite en langue d'oc, datée du début du XIIe siècle est considéré comme un monument de la littérature occitane.

    La calha

    Buffecaille à Saint-Cyprien : l'étymologie de ce toponyme est obscure. Si le deuxième élément est relativement clair, il est probable que le premier soit une cacographie et qu'il faille lire *Bouffecaille. Mistral, dans son dictionnaire, donne à l'occitan bufar (prononcer /bufa/), variante de bofar (prononcer /boufa/), la définition « manger avidement, bâfrer ». Un surnom ?

    Concernant le lieu-dit Les Cailleries à La Tour-Blanche (forme ancienne La Caillerie), plutôt qu'un élevage de cailles, nous préférons y voir les terres, le domaine du nom de personne Cailler (présent en Dordogne), avec le suffixe d'appartenance -iá.

    Un air traditionnel occitan est encore chanté et dansé par les groupes folkloriques : Ò calha, paura calha, ont as ton niu ? (Oh ! caille, pauvre caille, où est ton nid ?), dont il existe plusieurs versions.

    Joan-Claudi Dugros