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Noms de lùocs - Page 58

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, parmi les animaux domestiques, les bovins, seconde partie.

    La vacha, lo buòu ( segonda partida)

    A Pierre-Boeuf à Saint-Crépin-d'Auberoche, est peut-être le nom de famille Boeuf bien attesté dans la région. A pu désigner celui qui s'occupait des bœufs (vacher).

    Pas de Bœuf à Saint-Martial-de-Valette, Pel de Bœuf à Simeyrols, Claud du Bœuf (Saint-Laurent-des-Hommes, Le Claud des Bœufs à Ponteyraud, Le Claud du Bœuf à Saint-Étienne-de-Puycorbier, La Croix des Bœufs à Saint-Léon-d’Issigeac, La Fontaine des Bœufs aux Lèches, sont plus ou moins francisés. 

    Jean Rigouste a étudié le toponyme Tout De-Bœuf à Sorges, qui est sur une forme ancienne francisé en Toucheboeuf : l'occitan tocaire « conducteur de bestiaux », de tocar « aiguillonner » fait référence à un métier bien connu des marchands de bestiaux et des paysans. Le toponyme a été déformé en Tout de Boeuf quand on a plus compris la signification du mot… la nouvelle dénomination n'étant pas davantage compréhensible !

    Peter Nollet a relevé le toponyme Bordevie à Domme (formes anciennes Borie de Buau en 1477, Boria de Bio en 1501, Bordebie en 1677), Bordebiou en 1686, Bordebio en 1723) : c'est l'occitan  Bòrdebuòu [ɔ bɔrdeʼbjɔ] qu'il décompose : occitan bòria « ferme » et Buòu « du nom de famille Biau, Biaud ». 

    Peter Nollet a également relevé le toponyme Pech de Biaud à Saint-Martial-de-Nabirat en occitan Puèg de Buòu [ɔ pɛ de bjɔ] : occitan puèg et Buòu « du nom de famille Biau, Biaud ».

    De segre...

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, parmi les animaux domestiques, les bovins, en deux parties.

    La vacha, lo buòu ( prumiera partida)

    La Vache à Sarlat, en occitan La vaca [lɔ ʼbakɔ], La Vache Morte à Saint-Laurent-des-Hommes, La Vache Pendue à Molières, Tombe Vache à Singleyrac et Le Trou de la Vache à Issac, doivent faire référence à des anecdotes locales. Clos des Vaches à Thiviers, n'a pas besoin d'explications.

    Le Grand et le Petit Vacher à Saint-Médard-de-Mussidan et le Ruisseau du Vacher à Thénac, représentent sans doute le nom du vacher, de l'éleveur de bovins, qui gardait le bétail, assurait la traite et aussi, bien souvent, faisait le fromage. Le nom de personne Vacher est toujours présent en Périgord.

    Pas de méchanceté ni d'agressivité dans La Vacherie à Jumilhac-le-Grand, à Sorges, à Terrasson-Lavilledieu, à Varaignes et Grande et Petite Vacherie à Saint-Étienne-de-Puycorbier, c'est l'occitan  Vachariá [vasɔʼrjɔ], qui désigne un lieu d'élevage de bovins. 

    Rapevache (Saint-Martial-de-Valette) pourrait venir de l'occitan raubar « dérober » ou bien de l'occitan raspar, avec le sens de « rosser ». 

    La Vacheyrondie à Preyssac-d'Agonac (Mayn. de la Vacheyrondia en 1478) vient probablement du nom de famille Vacheyrou, bien présent en Périgord au 19e siècle et le suffixe d'appartenance -iá, avec un -d- de liaison.  

    La Vachonie à Manzac (forme ancienne Pleydura voc. la Vachonia), du nom de famille Vachon et le suffixe d'appartenance -iá. Vacheyrou et Vachon sont des diminutifs.

    Les Brêtes à Augignac : peut-être l'occitan breta « vache laitière »), mais peut aussi venir de l'occitan bret « bègue » (sa propriété).  

    Basteboeuf à Montignac doit faire allusion au verbe occitan bastar (pauser un bât sur une bête, âne, cheval), mais on ne pose pas un bât sur un bœuf ! Désignerait donc un niais ou quelqu'un d'incapable. 

    Claud du Bios à Jumilhac-le-Grand, es une mauvaise francisation, pour Claus dau Buòu « clos, enclos du boeuf ».

    Écorne-Boeuf à Coulounieix-Chamiers (formes anciennes Escornabou en 1163, Hospitale de Scornaboue en 1192, Mote de Cornebiou le Vieilh au xiie siècle. Furchae Descornabus, Descornabiron au xiiie siècle, Montaigne de Corneboeuf en 1650). Le vent y souffle tellement fort qu'il écorne les bœufs ! Gourgues nous dit que « les fourches patibulaires de Périgueux étaient en ce lieu. »

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, parmi les animaux domestiques, l’âne, en deux parties.

    L’ase ( segonda partida)

    Le sympathique animal est souvent associé à des anecdotes locales. Peter Nollet a ainsi relevé à Domme le lieu-dit Truffe l’Ane (formes anciennes Trufelaze en 1584, Fontaine de Trufe l’Ane, à la Fontaine de Truffe l’Ane), en occitan Trufa l’Ase [ʼtryfɔ ʼlaʒe]. Il nous donne l'explication suivante : « probable surnom, composé  verbal de l’occitan trufar (tromper) ou far trufar (maintenir quelqu’un le nez au sol dans la poussière) et ase (âne). » 

    Autre lieu-dit relevé par Peter Nollet, à Bouzic Les Gaffes Lages (formes anciennes à Gaffe-Lage,  Gaffelage), en occitan Lus Gafa l’Ase [ly ʼgafɔ ʼlaʒe] : « L’occitan gafa l’ase, composé de gafar (mordre) et ase (âne), peut désigner le chardon aux ânes. En toponymie, ce nom peut donc évoquer un lieu où pousse cette plante, mais il est bon de noter que F. Mistral signale dans son dictionnaire la signification de « lieu désert, isolé, où un âne risquerait d’être dévoré par les loups. Ensuite, il cite l’expression Es anada a Gafa l’Ase « elle est allée à Gafa-l’Ase » qui se dit d’une fille qui s’est mariée loin de la maison paternelle. Ici, c’est bien un endroit isolé. » 

    L'origine du nom de la commune Bourrou (formes anciennes Borro au XIIIe siècle, Borrellum en 1337, Nemus de Borrona en 1472 Beatus Michael de Borro en 1490). En occitan Borron prononcé /bourrou/, est peut-être un nom ou un surnom occitan, dérivé de borra /bouro/ qui désigne entre plusieurs autres définitions « l'ânesse, la bourrique »

    On trouve les lieux-dits Bourre à Sarlat, La Bourre à Orliac et Les Bourriquettes à Villefranche-du-Périgord. Le nom de personne Bourre est attesté en Périgord.

    Un autre mot occitan sauma, prononcé /saoumo/, désigne l'ânesse, la bourrique.

    On le trouve peut-être dans Les Saumes à Manzac (Bordaria de las Soumas en 1489), et dans Saumet à Eymet et Le Saumet à Saint-Vincent-de-Connezac, qui désignent un éleveur, un possesseur ou bien un surnom peu flatteur ?

    Grate-Saume à Lacassagne : la famille toponymique grata offre plusieurs directions de recherche et notamment le prélatin GAR- (roche, dureté) réduit à GR- plus le suffixe -at. On le trouve dans les endroits souvent pierreux ou dans une montée. Il est possible qu'on soit ici en présence d'un « passage difficile où l'animal doit donner toute la mesure de la sûreté de son pied » (Astor).

    Peter Nollet a relevé à Daglan le toponyme Bel-Air qui a supplanté une forme ancienne Puech de la Sauma en 1454-1483, Pech de Saume, au Pec de la Saume, au Pech de Lasamme (sic), Pech de la Saume. C'est l'occitan Lo Puèg de la Sauma composé de l’occitan puèg (hauteur, colline) et sauma (ânesse). 

    La Reste-Saume : d'après Gourgues, c'était le nom d'un chemin de la Fargennerye à Saint-Pierre-de-Chignac, en 1747. C'est l'occitan l'arresta sauma « l'arrête ânesse » qui renvoie probablement à une anecdote locale.

    Le Pissesaume à Bergerac est le nom d'un ruisseau dont le premier élément, fréquent en toponymie, indique un débit d'eau en comparaison avec celui d'une… sauma (ânesse).

    Joan-Claudi Dugros