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Noms de lùocs - Page 59

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, parmi les animaux domestiques, l’âne, en deux parties.

    L’ase ( partida un)

    Bien présent dans les noms cadastraux : Champ de l’Âne à Daglan (forme ancienne au Champ de Lagé, ce dernier est la prononciation de l'occitan l'ase (l'âne), Clos de l’Âne à Brantôme, Les Côtes de l’Âne à Salignac-Eyvigues, La Croix de l’Âne à Saint-Aubin-de-Cadelech ; Font de l’Âne à Saint-Avit-Rivière et La Font des Ânes à Chalais (occitan font « source, fontaine »), Fontaine des Ages à Sarlat-la-Canéda, « dont le nom vient peut-être de l’occitan ase « âne » (Peter Nollet), Gué de l’Âne à Saint-Jean-d’Ataux, Trou de l’Ane à Sarlat (Trou de Lasé en 1832).

    L’Âne Vert à Saint-Méard-de-Gurçon et La Route des Ânes à Vélines, sont des toponymes récents.

    Pey de l'Aze à Bourdeilles a conservé sa prononciation occitane Lu Puei de l'Ase : décomposé en puei (colline) et ase (âne). Il en est de même pour Pech-de-l'Aze, à Carsac-Aillac, comme pour Le Pech de Laze à Vézac, ou l'occitan puèg est prononcé /pè/.

    Azenières à Journiac (en 1689) a été sans doute un élevage d'ânes, en occitan asinièra, du latin asinaria, collectif de asinus. Lannerie à Agonac et à Montpon-Ménestérol, en occitan L’Asnariá [lanɒ’rjɒ], ont aussi le sens d’élevage d’ânes. « Une origine renvoyant au domaine d’un nommé Asnier n’est pas impossible en soi, mais ce patronyme, assez rare, ne paraît pas attesté en Périgord avant le XVIIe siècle. » (Joan-Loís Levêque, pour Lannerie à Agonac). 

    Fontlanier à Plazac pourrait évoquer ce nom de personne, avec une construction classique (cas régime) : occitan font (fontaine, source) et le nom de famille Asnier (en occitan le -s- ne se prononce pas).

    Queue-d'Âne à Saint-Martin-de-Fressengeas et le ruisseau de la Queue d’Âne qui passe à Saint-Saud-Lacoussière, sont « une allusion humoristique à la dimension de la queue de l'âne » (Yves Lavalade).

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, le sanglier et la taupe, qui ont donné peu de noms de lieux.

    Lo singlar e la taupa

    Le sanglier est peu représenté en toponymie.

    Fontaine du Sanglier à Saint-Georges-Blancaneix est sans doute récent. 

    Beaucoup plus ancien, un évêque de Tours au VIème siècle, du nom latin de Aper qui signifie sanglier (sans doute un surnom), est peut-être à l'origine du nom de la commune de Saint-Apre (en occitan Sent Abre, prononcer /sentabré/), qui a fusionné avec Tocane en 1852, aujourd'hui Tocane-Saint-Apre.

    Le nom de personne Singlard (de l'occitan singlar « sanglier », du latin singularis porcus) « porc solitaire »), est présent en Aveyron et dans le Lot. « Le sens du sobriquet est indéfini car on ignore le sens figuré que le Moyen Age attachait au sanglier » (Astor).

    La taupe est aussi rare en toponymie.

    Combe de la Taupe à Saint-Martial-de-Nabirat, est aujourd'hui inconnu (Peter Nollet).

    Les Taupiniers, relevé par Jean-Louis Lévêque à Brantôme : « Taupinier, nom ou surnom de personne ; patronyme attesté formé sur l’occitan taupa (taupe), ou altération possible de topinier (potier) ».

    Les Taupinies à Saint-Pierre-de-Chignac : « le domaine du nom de personne Taupin, attesté en Périgord. »

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, le rat.

    Lo Rat

    Si le rat est un animal bien présent en Périgord, rares sont les nombreux toponymes portant ce nom qui ont un rapport avec lui.

    On trouve en Périgord une vingtaine de lieux-dit Le Rat, avec ou sans déterminant (croix, font, combe, pech (sommet, colline, etc.). Dans la plupart des cas, il s'agit sans doute de l'occitan rapt (prononcer /ra/, qui désigne « une pente raide, un ravin ». La prononciation identique avec l'occitan rat, a pu provoquer la confusion.

    Le Rapt à Grignols (forme ancienne Mayn. del Rat en 1406), Le Rapt à Lalinde (Le Rat), Le Rapt à Lusignac (Le Rat), Le Rapt et Le Puy du Rapt, à Saint-Martin-de-Ribérac, La Croix du Rapt à Bertric-Burée et à Champagne-et-Fontaine.

    À Sarlat, relevés par Peter Nollet, on trouve Le Ratz-Bas et Le Ratz-Haut (formes anciennes, Rat Bas, Rat Haut) : « le lieu se situe en haut et en bas d'une pente assez raide ».

    Bien entendu le toponyme Le Rat peut aussi désigner un sobriquet donné à l'habitant quand on sait le penchant qu'avaient nos ancêtres pour « baptejar » (baptiser) leurs prochains !

    Ce doit être le cas pour Chez le Rat à Bussière-Badil. 

    Les Rats à Audrix doit désigner « les terres, les biens », de la famille Rat, comme Les Ratoux à Montagrier, qui est un diminutif et qui désigne « les terres, les biens », de la famille Raton (prononcé /ratou/ en occitan), dont le nom de personne est attesté en Périgord .

    Une autre possibilité pour les toponymes Le Rat proches de Corrèze ou de Haute-Vienne, est l'interprétation de ròc (le rocher) : « des chapelles du Rat sont parfois simplement vouées à Saint-Roch : chapelle du Ròc… chapelle de Saint-Roch (Yves Lavalade).

    Johan del Rat est un homme du comte Archambaud, au Moyen Age. 

    Quand à Les Pisserates à Verteillac, qui semble récent, plutôt qu'à l'occitan pissarata, qui désigne une chauve-souris, nous pensons qu'il s'agit d'un endroit où l'eau coule avec parcimonie : occitan pissar (pisser, couler) et rata (rat femelle, souris).

    Joan-Claudi Dugros