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Noms de lùocs - Page 55

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Voici quelques toponymes faisant référence aux insectes. Nous rappelons qu'il faut être extrêmement prudent lorsqu'on essaye d'en donner une interprétation. Une enquête sur le terrain et le recours aux formes anciennes (quand il y en a !), peuvent aider à l'explication.

    L’abelha

    Le nom de personne Labeille est bien présent en Dordogne. Il représente probablement un surnom d'apiculteur.

    On le trouve fréquemment dans les lieux-dits : Labeille à Saint-Cirq, L’Abeille à Meyrals, à Saint-Pierre-d’Eyraud, à Salles-de-Belvès, L’Abeillé à Salon, Les Abeilles à Prigonrieux. Ces toponymes semblent récents, il est difficile d'être affirmatif, tant les possibilités de confusion sont possibles.

    C'est ainsi que pour le toponyme Labeille à Marcillac-Saint-Quentin, relevé par Peter Nollet, la forme ancienne Labeillio (1832), probablement influencée par la prononciation occitane, fait plutôt pencher vers une hypothèse nom de personne Abel et suffixe d'appartenance -iá : L'Abeliá, devenu après recul de l'accent tonique et dissimilation e > i = L'Abília.

    Il en est de même pour le toponyme La Roche-Abeille à Condat-sur-Vézère, étudié par Novelum-IEO Périgord : « la référence à l'occitan abelha est peu probable ; il s'agit peut-être d'une mauvaise transcription du français « abbaye », le lien avec un établissement religieux (Condat ? Saint-Amand-de-Coly ?) restant alors à préciser. »  

    Pour Yves Lavalade, la prononciation nord-occitane des toponymes La Beille et Labeille, en Haute-Vienne, est aussi à rapprocher de abadiá (abbaye), 

    Caguebeille à Monestier, est obscur.

    Bourdon à Payzac : le nom de personne Bourdon, présent en Dordogne, a plusieurs significations dont celle bien sûr de l'insecte hyménoptère bourdonnant… mais très rare en toponymie.

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, le lapin et la mule.

    Lo lapin/lo conilh e la mula

    L'occitan conilh (du latin cuniculus, lapin) a été remplacé en français, mais aussi dans plusieurs régions occitanes, par « lapin » au 17ème siècle. On le trouve en toponymie à Bergerac, dans la place des Deux Conils et dans la rue des Trois Conils à Sarlat et à Bordeaux. Le nom de personne Conil est attesté en Périgord. C'est un surnom, dont l'origine est difficile à établir avec certitude, comme tous les surnoms liés à un nom d'animal. Peut-être un individu peureux.

    Les Enconils à Chavagnac, est obscur.

    Croix de Lapin à Sarlat et La Crotz del Lapin à Bouzic, semblent faire référence à un nom de personne 

    Lapinière à Sainte-Nathalène, relevé comme les deux précédents par Peter Nollet, n'a rien à voir de près ou de loin avec nos amis aux longues oreilles. C'est la prononciation occitane de La Pinhièra (lo pinyèro/), qui désigne une pinède, un bois de pins.

    La mule

    La Mule Blanche à La Bachellerie et le ruisseau Le Mulet à Sarlande (forme ancienne Rieu de Mulet).

    Ces ceux animaux n'ont laissé que peu de traces dans nos régions. Seuls les porteurs de surnom en rappellent le souvenir.

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui,le cochon , suite et fin.

    Lo pòrc ( seguida e fin)

    Le jeune cochon, en occitan goret ou gorin est peut-être présent dans les toponymes Gauret à (Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt, Le Gourret à Villefranche-de-Lonchat, Gouret à Villac, Gourichou (diminutif), à Saint-Martin-de-Ribérac, et peut-être La Gourrière à Rouffignac-de-Sigoulès..

    En toponymie, l'occitan sot désigne une loge pour les cochons, une porcherie (dérivé du latin sus, porc).

    Le Sout à Saint-Cernin-de-l’Herm et aussi à Salles-de-Belvès (Masus del Sot en 1462), La Sou à Église-Neuve-de-Vergt, La Font du Sou à Issac. Peter Nollet a relevé le toponyme Le Pech du Sourd à Sainte-Nathalène, qui est peut-être « l’occitan sot (toit à porcs) ».

    Le nom de personne Porquet, surnom d'éleveur ou de gardien de porcs, est présent au Moyen Age : Golffier Porquet (dit aussi Porquet de Panazols), est cité dans le Livre Noir de Périgueux et le peu reluisant surnom la dòna de Soyra « louve, truie, femme de mauvaise vie », est présent dans Le Livre de Vie, de Bergerac.

    Au Moyen-Age, l'élevage porcin peut être comparé avec celui du mouton : pacage en pleine nature et transhumance. Le droit de pâture dans les forêts de chênes, est peut-être présent dans les toponymes Sur Laglant à Cénac-et-Saint-Julien, Combe-de-l'Agland, à Saint-Georges-de-Blancanès, Lagland à La Rochebeaucourt-et-Argentine, Laglant à Sceau-Saint-Angel, La Glandal à Lenquais (Aglandal en 1760).

     Joan-Claudi Dugros