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Noms de lùocs - Page 57

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, parmi les animaux domestiques, les bovins, en deux parties.

    La vacha, lo buòu ( prumiera partida)

    La Vache à Sarlat, en occitan La vaca [lɔ ʼbakɔ], La Vache Morte à Saint-Laurent-des-Hommes, La Vache Pendue à Molières, Tombe Vache à Singleyrac et Le Trou de la Vache à Issac, doivent faire référence à des anecdotes locales. Clos des Vaches à Thiviers, n'a pas besoin d'explications.

    Le Grand et le Petit Vacher à Saint-Médard-de-Mussidan et le Ruisseau du Vacher à Thénac, représentent sans doute le nom du vacher, de l'éleveur de bovins, qui gardait le bétail, assurait la traite et aussi, bien souvent, faisait le fromage. Le nom de personne Vacher est toujours présent en Périgord.

    Pas de méchanceté ni d'agressivité dans La Vacherie à Jumilhac-le-Grand, à Sorges, à Terrasson-Lavilledieu, à Varaignes et Grande et Petite Vacherie à Saint-Étienne-de-Puycorbier, c'est l'occitan  Vachariá [vasɔʼrjɔ], qui désigne un lieu d'élevage de bovins. 

    Rapevache (Saint-Martial-de-Valette) pourrait venir de l'occitan raubar « dérober » ou bien de l'occitan raspar, avec le sens de « rosser ». 

    La Vacheyrondie à Preyssac-d'Agonac (Mayn. de la Vacheyrondia en 1478) vient probablement du nom de famille Vacheyrou, bien présent en Périgord au 19e siècle et le suffixe d'appartenance -iá, avec un -d- de liaison.  

    La Vachonie à Manzac (forme ancienne Pleydura voc. la Vachonia), du nom de famille Vachon et le suffixe d'appartenance -iá. Vacheyrou et Vachon sont des diminutifs.

    Les Brêtes à Augignac : peut-être l'occitan breta « vache laitière »), mais peut aussi venir de l'occitan bret « bègue » (sa propriété).  

    Basteboeuf à Montignac doit faire allusion au verbe occitan bastar (pauser un bât sur une bête, âne, cheval), mais on ne pose pas un bât sur un bœuf ! Désignerait donc un niais ou quelqu'un d'incapable. 

    Claud du Bios à Jumilhac-le-Grand, es une mauvaise francisation, pour Claus dau Buòu « clos, enclos du boeuf ».

    Écorne-Boeuf à Coulounieix-Chamiers (formes anciennes Escornabou en 1163, Hospitale de Scornaboue en 1192, Mote de Cornebiou le Vieilh au xiie siècle. Furchae Descornabus, Descornabiron au xiiie siècle, Montaigne de Corneboeuf en 1650). Le vent y souffle tellement fort qu'il écorne les bœufs ! Gourgues nous dit que « les fourches patibulaires de Périgueux étaient en ce lieu. »

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, parmi les animaux domestiques, l’âne, en deux parties.

    L’ase ( segonda partida)

    Le sympathique animal est souvent associé à des anecdotes locales. Peter Nollet a ainsi relevé à Domme le lieu-dit Truffe l’Ane (formes anciennes Trufelaze en 1584, Fontaine de Trufe l’Ane, à la Fontaine de Truffe l’Ane), en occitan Trufa l’Ase [ʼtryfɔ ʼlaʒe]. Il nous donne l'explication suivante : « probable surnom, composé  verbal de l’occitan trufar (tromper) ou far trufar (maintenir quelqu’un le nez au sol dans la poussière) et ase (âne). » 

    Autre lieu-dit relevé par Peter Nollet, à Bouzic Les Gaffes Lages (formes anciennes à Gaffe-Lage,  Gaffelage), en occitan Lus Gafa l’Ase [ly ʼgafɔ ʼlaʒe] : « L’occitan gafa l’ase, composé de gafar (mordre) et ase (âne), peut désigner le chardon aux ânes. En toponymie, ce nom peut donc évoquer un lieu où pousse cette plante, mais il est bon de noter que F. Mistral signale dans son dictionnaire la signification de « lieu désert, isolé, où un âne risquerait d’être dévoré par les loups. Ensuite, il cite l’expression Es anada a Gafa l’Ase « elle est allée à Gafa-l’Ase » qui se dit d’une fille qui s’est mariée loin de la maison paternelle. Ici, c’est bien un endroit isolé. » 

    L'origine du nom de la commune Bourrou (formes anciennes Borro au XIIIe siècle, Borrellum en 1337, Nemus de Borrona en 1472 Beatus Michael de Borro en 1490). En occitan Borron prononcé /bourrou/, est peut-être un nom ou un surnom occitan, dérivé de borra /bouro/ qui désigne entre plusieurs autres définitions « l'ânesse, la bourrique »

    On trouve les lieux-dits Bourre à Sarlat, La Bourre à Orliac et Les Bourriquettes à Villefranche-du-Périgord. Le nom de personne Bourre est attesté en Périgord.

    Un autre mot occitan sauma, prononcé /saoumo/, désigne l'ânesse, la bourrique.

    On le trouve peut-être dans Les Saumes à Manzac (Bordaria de las Soumas en 1489), et dans Saumet à Eymet et Le Saumet à Saint-Vincent-de-Connezac, qui désignent un éleveur, un possesseur ou bien un surnom peu flatteur ?

    Grate-Saume à Lacassagne : la famille toponymique grata offre plusieurs directions de recherche et notamment le prélatin GAR- (roche, dureté) réduit à GR- plus le suffixe -at. On le trouve dans les endroits souvent pierreux ou dans une montée. Il est possible qu'on soit ici en présence d'un « passage difficile où l'animal doit donner toute la mesure de la sûreté de son pied » (Astor).

    Peter Nollet a relevé à Daglan le toponyme Bel-Air qui a supplanté une forme ancienne Puech de la Sauma en 1454-1483, Pech de Saume, au Pec de la Saume, au Pech de Lasamme (sic), Pech de la Saume. C'est l'occitan Lo Puèg de la Sauma composé de l’occitan puèg (hauteur, colline) et sauma (ânesse). 

    La Reste-Saume : d'après Gourgues, c'était le nom d'un chemin de la Fargennerye à Saint-Pierre-de-Chignac, en 1747. C'est l'occitan l'arresta sauma « l'arrête ânesse » qui renvoie probablement à une anecdote locale.

    Le Pissesaume à Bergerac est le nom d'un ruisseau dont le premier élément, fréquent en toponymie, indique un débit d'eau en comparaison avec celui d'une… sauma (ânesse).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, parmi les animaux domestiques, l’âne, en deux parties.

    L’ase ( partida un)

    Bien présent dans les noms cadastraux : Champ de l’Âne à Daglan (forme ancienne au Champ de Lagé, ce dernier est la prononciation de l'occitan l'ase (l'âne), Clos de l’Âne à Brantôme, Les Côtes de l’Âne à Salignac-Eyvigues, La Croix de l’Âne à Saint-Aubin-de-Cadelech ; Font de l’Âne à Saint-Avit-Rivière et La Font des Ânes à Chalais (occitan font « source, fontaine »), Fontaine des Ages à Sarlat-la-Canéda, « dont le nom vient peut-être de l’occitan ase « âne » (Peter Nollet), Gué de l’Âne à Saint-Jean-d’Ataux, Trou de l’Ane à Sarlat (Trou de Lasé en 1832).

    L’Âne Vert à Saint-Méard-de-Gurçon et La Route des Ânes à Vélines, sont des toponymes récents.

    Pey de l'Aze à Bourdeilles a conservé sa prononciation occitane Lu Puei de l'Ase : décomposé en puei (colline) et ase (âne). Il en est de même pour Pech-de-l'Aze, à Carsac-Aillac, comme pour Le Pech de Laze à Vézac, ou l'occitan puèg est prononcé /pè/.

    Azenières à Journiac (en 1689) a été sans doute un élevage d'ânes, en occitan asinièra, du latin asinaria, collectif de asinus. Lannerie à Agonac et à Montpon-Ménestérol, en occitan L’Asnariá [lanɒ’rjɒ], ont aussi le sens d’élevage d’ânes. « Une origine renvoyant au domaine d’un nommé Asnier n’est pas impossible en soi, mais ce patronyme, assez rare, ne paraît pas attesté en Périgord avant le XVIIe siècle. » (Joan-Loís Levêque, pour Lannerie à Agonac). 

    Fontlanier à Plazac pourrait évoquer ce nom de personne, avec une construction classique (cas régime) : occitan font (fontaine, source) et le nom de famille Asnier (en occitan le -s- ne se prononce pas).

    Queue-d'Âne à Saint-Martin-de-Fressengeas et le ruisseau de la Queue d’Âne qui passe à Saint-Saud-Lacoussière, sont « une allusion humoristique à la dimension de la queue de l'âne » (Yves Lavalade).

    Joan-Claudi Dugros