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Noms de familha e pitits noms - Page 62

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    L'ajaça

    Le nord-occitan ajaça (ou 'jaça) et le sud-occitan agaça désignent la pie (du germanique agatza). 

    La forme ancienne Font-Jasse du lieu-dit actuel Fougeasse à Saint-Médard-de-Mussidan, nous éclaire sur son étymologie. Fougeasse (prononcer /fou(n) jaço)/ en est la prononciation approximative occitane.

    Bois Jassou à Saint-Géry et Chez Jassou à Lisle, sont des diminutifs, sans doute le nom de personne Jasson et peut-être Les Jassonnies à Nantheuil (forme ancienne Les Jassounies) et Puy-Jassounie à Savignac-les-Eglises, en seraient le domaine, suivant la construction bien connue : nom de personne plus suffixe -ie.

    À noter l'expressif Pissegasse à Rouffignac-de-Sigoulès et Roc des Agasses à Capdrot, dsans doute un endroit fréquenté par les pies.

    Il est remarquable de constater que Laguasso à Naussanes (forme ancienne Rivus de Laguasso en 1460), Lac d’Agassou à Carlux et peut-être Lagazou à Bergerac (forme ancienne Rivus vocatus Lagazo en 1322), ont conservé leur prononciation occitane.

    Nous relevons une vingtaine de lieux-dits La Jasse et dérivés, dans l'ensemble du Périgord, tant au nord comme au sud, qui pourraient être l'occitan jaça « la bergerie » (du latin jacere, se coucher).. 

    Chantepie à Fleurac, peut-être l'endroit où chante (?) la pie ou bien ce n'est peut-être que la collusion de pic (hauteur, petit sommet) à notre *CANT-/CHANT- préceltique… À voir sur place !

    « la jument du docteur Nathan était bien connue dans toute la Double, où, à cause de sa robe noire et blanche, les gens l'avaient baptisée « la Jasse », autant dire « la Pie ». » (Eugène Le Roy, L'ennemi de la mort).

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    Lo Jai

    Le Nid du Geai à Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt : francisé, celui-là est facile ! Mais quelle est l'origine ? Anecdote locale ?

    Jay à Montrem (forme ancienne Mayn. de Jeay en 1467), Le Jay (forme ancienne Bordaria del Jay en 1486) et Combe du Jay à Saint-Léon-sur-l’Isle : le nord-occitan jai, peut désigner l'adjectif « gai » ou bien le nom commun « geai », c'est dans tous les cas un surnom. 

    Même hypothèse pour les noms de famille relevés par Jean Roux dans Le Livre Noir de Périgueux : Berny (hypocoristique de Bernard) Jay et Nicolau lo Guay.

    La Grua

    La Grua à Villamblard (forme ancienne Mansus de la Grua en 1331) : sans doute, un patronyme à valeur de surnom (le nom de personne Lagrue est attesté en Gironde). Une personne grande, élancée ?

    Pour À Peyre-Grue à Saint-Maime-de-Péreyrol, il s'agit sans doute d'une déformation et il doit falloir lire Pellegrue ou Pèle-Grue. Ce toponyme, situé majoritairement en Charente-Maritime (6 occurrences) et en Gironde (3 occurrences), d'origine obscure, pourrait signifier une terre ingrate, dure à travailler, du poitevin-saitongeais greue « terrain calcaire, sol caillouteux constitué d'argiles de décalcification », difficile à « peler » (Bénédicte Boyrie-Fénié, Dictionnaire Toponymique des Communes de Gironde, à l'entrée Pellegrue).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    Perdigal

    Perdigal est un nom de famille rare, mais bien présent en Dordogne. Il signifie perdreau en occitan. Le mot est composé du latin perdix, perdice (perdrix) et du gaulois gallus (coq). D'après Astor, cette composition s'explique par le fait que ce sont les mâles et les jeunes perdrix qui sont le plus couramment chassés. C'est de toute façon, un surnom…

    Perdigal à Prats-du Périgord, Le Perdigal, à Carlux, à Saint-Pompont, Chas Perdigal à Saint-Laurent-la-Vallée ; Perdigat à Lalinde, à Limeuil (Hospitium sive boria de Perdigat en 1460), à Saint-Chamassy.

    La Perdigalie à Saint-Capraise-de-Lalinde (forme ancienne Mayn. de la Perdigalia en 1455), sont les biens, les terres du nom de personne Perdigal.

    La Perdicie à Jumilhac-le-Grand (autre forme La Perdissie) : ici c'est l'occitan perditz (perdrix), qui désigne les biens, les terres du nom de personne Perdic…

    Et bien sûr dans la série des noms de lieux « qui chantent », nous avons Chanteperdrix à Payzac, à Saint-Front-la-Rivière, à Saint-Jean-d'Ataux, qui peuvent désigner la présence de notre bel oiseau ou bien à partir de la racine prélatine KANT- (hauteur rocheuse) des endroits plutôt arides et écartés. 

    Quant au lieu-dit À Grate Perdrix à Castelnau-Fayrac, nous sommes en présence d'une autre famille toponymique qui met en scène des animaux qui ne « chantent » plus mais « qui grattent ». Ici aussi, il peut s'agir d'un lieu fréquenté par cet oiseau « qui gratte », bien sûr, mais le vocable occitan grata désigne aussi un grès dur et siliceux. Si le toponyme est dans un endroit pierreux ou dans une montée, on peut y gratter le maigre sol en surface… 

    Peter Nollet a relevé dans l'état de section de Saint-Pompont (1838), le lieu-dit Le Pech Poury, qui s'avère être en définitive Lo Puèg Perdic, du nom de personne Perdic (perdrix), que nous avons rencontré à Jumilhac-le-Grand.

    Le « pillard de Masduran » Jaque Perdís (relevé dans Le Livre de Vie, de Bergerac), devait être un drôle d'oiseau pour mériter ce surnom… 

    Joan-Claudi Dugros