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Noms de familha e pitits noms - Page 63

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    Loriot

    Voilà un très bel oiseau, qui doit son nom à son plumage jaune chez le mâle (du latin aureolus, « d’or, de couleur d’or »). Les allemands l'appellent goldamsel « merle dor é ». 

    D'après Jacques Astor, en toponymie l'occitan auriòl/lauriòl/lauriòu, issu en composition avec mont et puèg/puei au sens laudatif évoque aussi bien la fertilité du terroir (affichée sinon réelle) que la richesse du seigneur du lieu. 

    C'est peut-être le cas pour Montauriol, à Bergerac (forme ancienne Mon Auriol), Pechauriol à Archignac (forme ancienne Pech-Auriol) , La Péchauriol à Daglan (forme ancienne Pech-Auriol), Péchauriol à Sarlat (forme ancienne Pech-Auriol), Péchauriol à Tamniès (forme ancienne Pech-Auriol), Pech Auriol à Sainte-Alvère), Puy-Auriol à Périgueux (Capella de Podio Auriol au xiiie siècle, Curia de Podio Aurioli en 1556), Puy-Auriol à la Douze (Capella de Podio Auriol au xiiie siècle, Foresta de Podio Auriol en 1341), Mas de Puy-Auriol, à Biras (1286).

    Pour Puyloriol à Bassillac et Puylauriol à La Chapelle-Gonaguet (forme ancienne Puy-Auriol et Puy Oriol), nous sommes bien en présence du nom de personne Auriòl/Auriòu, comme pour Lauriol à Larzac (Molend. de Lauriol sup. riv. de Noasa en 1462) et peut-être pour Brouilleyrol à Veyrines-de-Domme, où Peter Nollet a trouvé parmi d'autres formes anciennes Bruelh Auriol (1454-1483), qui en ferait un composé de l'occitan bruèlh (« bois clos »)et du NP Auriòl (Auriol).

    Citons encore Auriol à Cadouin (Auriola en 1147), Castel d’Auriol à Saint-Julien-de-Lampon et à Sainte-Mondane. Combe Auriol au Bugue, Font-Loriol (en occitan Font L'Auriòu). L'Oriol à Doissat (Auriole en 1205 et Nemus de la Auriola en 1459) et Oriol à Grignols (Li home de la Oriolia en 1203).

    La Font Loriot à Paussac-et-Saint-Vivien et La Fontaine de Loriot à Saint-Saud-Lacoussière, sont francisés.

    Dans Le Livre Noir de Périgueux, Jean Roux a relevé un Johan Auriòl et un autre Guilhó l'Auriòu, ce dernier « homme du comte Archambaud », surnoms. 

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement. Aüei...

    La becassa e La calha

    La becassa

    L’Étang du Bécassou, à Champs-Romain : ici, l'occitan becasson, diminutif de becassa (« bécasse »), fait probablement allusion au surnom d'une personne, ou bien au surnom de quelqu’un marqué par la petite vérole.

    Les toponymes La Béchade à Condat-sur-Vézère (formes anciennes Beschade, Bechade, Bessade, à Béchade), à Liorac-sur-Louyre (forme ancienne La Bessade), à Montignac, à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, Les Béchades à Sainte-Marie-de-Chignac, représentent probablement l'oiseau qui se dit en occitan la becassa, la begassa, la bechada.

    La Béchadie à Saint-Mesmin, en occitan La Bechadiá (prononcer /lo bèssodio/), probablement le domaine, les terres du nom de personne Béchade. Yves Lavalade a relevé un Aimeri Béchade dans le Cartulaire de Dalon. 

    La Chanson d'Antioche du chevalier Béchade, découverte par Jean-François Gareyte, écrite en langue d'oc, datée du début du XIIe siècle est considéré comme un monument de la littérature occitane.

    La calha

    Buffecaille à Saint-Cyprien : l'étymologie de ce toponyme est obscure. Si le deuxième élément est relativement clair, il est probable que le premier soit une cacographie et qu'il faille lire *Bouffecaille. Mistral, dans son dictionnaire, donne à l'occitan bufar (prononcer /bufa/), variante de bofar (prononcer /boufa/), la définition « manger avidement, bâfrer ». Un surnom ?

    Concernant le lieu-dit Les Cailleries à La Tour-Blanche (forme ancienne La Caillerie), plutôt qu'un élevage de cailles, nous préférons y voir les terres, le domaine du nom de personne Cailler (présent en Dordogne), avec le suffixe d'appartenance -iá.

    Un air traditionnel occitan est encore chanté et dansé par les groupes folkloriques : Ò calha, paura calha, ont as ton niu ? (Oh ! caille, pauvre caille, où est ton nid ?), dont il existe plusieurs versions.

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    La lauveta

    L'occitan alauveta/'lauveta (nord-occitan), alausa/alauseta/lauseta (sud-occitan), désigne « l'alouette » (du latin alauda, d'origine celtique).

    En Périgord, le toponyme existe sous les formes des variantes bien connues Cant-/Chant-, suivi du nom plus ou moins francisé : Cantalouette à Creysse, à Douville (forme ancienne Tenentia de Chantaloba, en 1399), à Paunat ; Cantelauvette à Pezul (en occitan Cantalauveta, prononcé /kantolaouvéto/), à Prigonrieux, à Ribagnac, Chantalouette à Angoisse, au Buisson-de-Cadouin, à Busserolles, à Eygurande-et-Gardedeuil (sous les deux formes Chantalouette et Chante-Alouette), à Pomport, à Saint-Priest-les-Fougères, à Savignac-Lédrier, à Grun-Bordas, à Hautefaye, à Laveyssière, à Limeuil, à Parcoul, au Pizou, à Saint-Antoine-Cumond, à Veyrines-de-Vergt.

    Bien entendu, il peut s'agir de l'endroit où chante l'alouette, mais on ne peut exclure un composé *KANT- (hauteur rocheuse). Ici aussi, l'enquête de terrain sera déterminante.  

    Le nom de personne Calandre présent dans deux toponymes de Montpon-Ménestérol, représente l'occitan calandra (« alouette calandre »), bien présent dans le diminutif Calandreta, école où l'on apprend la langue et la culture occitanes.

    Enfin, citons la plus fameuse chanson de Bernard de Ventadorn Can vei la lauzeta mover, qui porte haut et fort la fin'amor chantée par les troubadours :

    Can vei la lauzeta mover                                                  Quand je vois l'alouette mouvoir

    de joi sas alas contra·l rai,                                                de joi ses ailes contre un rai

    que s'oblid' e·s laissa chazer                                            puis étourdie se laisser choir

    per la doussor c'al cor li vai (…)                                       tant la douceur au coeur lui naît (…)

    Joan-Claudi Dugros