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Noms de familha e pitits noms - Page 65

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Rainard

    En Périgord, l'occitan rainard désigne le renard. S'il est très présent en toponymie, c'est parce qu'il désigne les lieux qu'il fréquente et qui évoque surtout un site sauvage et, en grande partie, inculte. Ainsi, La Combe du Renard, à Bourgnac,  les occitanisés Cros du Renard, au Pizou, Le Cros du Renard à Cubjac, à Saint-Barthélémy-de-Bellegarde, À la Croze du Renard à Florimont-Gaumier. Explicites, sont Au Trou du Renard à Saint-Front-de-Pradoux, Trou du Renard à Saint-Antoine-d’Auberoche, Le Trou du Renard à Auriac-du-Périgord, à Brantôme, à Champeaux-et-la-Chapelle-Pommier, à Montignac, à Saint-Germain-du-Salembre. Sans compter une bonne vingtaine de Renardière, La Renardière, Les Renardières…

    Par contre, les noms de familles Raynard, Reynard, Raynal, Reynal, Raynaud, Reynaud, s'ils correspondent bien à la prononciation occitane du mammifère roux, ont une origine complètement différente : la première racine est le germanique *ragin- « conseil » que l'on retrouve dans les noms de famille Rambaud, Rambert, Rambourg, Raynier, Raymond, Raynouard, Renoux, etc.

    C'est Le Roman de Renard, au XIIIème siècle qui est à l'origine du rapprochement entre le nom de personne et le nom d'animal, en appelant de ce nom d'homme le goupil.C'est donc le latin vulpes qui est à l'origine du nom du renard (en occitan la volp). D'où les toponymes La Voulperie à Sergeac (formes anciennes La Volparia en 1318, La Voulparie), L’Aupilière à Augignac.

    Volpat (« renardeau ») est le surnom d'une personne citée dans Le Livre Noir de Périgueux, Voulpat est aussi un toponyme de Monpazier.

    Vulpes a donné le latin médiéval gupillus (renard, goupil) que l'on retrouve dans le diminutif Le Goupillou à Rudeau-Ladosse).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Rebiera

    L'occitan rebiera désigne les terres qui longent un cours d'eau (du latin riparia « qui se trouve sur la rive »), des plaines alluviales de dimension réduite, et par extension des zones marécageuses ou tourbeuses . On le trouve en Périgord exprimé en plusieurs dérivés :

    Rebeyrat à Saint-Barthélémy-de Bussière, Rebeyrie à Sorges, La Rebeyrolie à La Coquille,à Sarrazac (forme ancienne La Ribeyrolle), à Thonac, en occitan La Rebairoliá /lo rébeyroulio/ : les terres du nom de famille Rebeyrol, très répandu en Dordogne. C'est la même chose pour La Rebeyrolle à Saint-Léon-sur-Vézère et Les Rebeyrolles à Villetoureix.

    On relève aussi Rebière à Jayac, à Saint-Astier, à Mazeyrolles, La Rebière à Beauregard-et-Brassac, à Beleymas (forme ancienne Mayn. de Ripperia en 1304, La Rebiere en 1625), à Bourdeilles, à Groléjac, à Grignols (forme ancienne Rebierre), à Limeyrat, à Nantheuil, à Nanthiat, à Payzac, à Sainte-Marie-de-Chignac, à Saint-Front-la-Rivière, à Saint-Martial-d’Albarède, à Saint-Martin-de-Fressengeas, à Saint-Pierre-de-Côle, à Saint-Saud-Lacoussière.

    Le pluriel du toponyme Les Rebières à Agonac, à Azerat, à Badefols-d’Ans, à Boisseuilh, à La Boissière d’Ans, à Boulazac, à Dussac, à Neuvic, à Saint-Pardoux-la-Rivière, à Sorges, à Villars, peut aussi laisser penser à une famille Rebière dont le patronyme est également très répandu en Dordogne.

    Avec la variante ribiera, nous avons Ribiere à Saint-Pompont, à Busserolles, à Savignac-Lédrier, Les Ribières à Monsec, Ribeyrole au Change (Ribeyrolle, en 1503), Ribeyrolles à Lavaur, La Ribeyrolie à Savignac (Affarium de la Ribeyrolia en 1309).

    Les Ribeyrottes à Milhac-de-Nontron, avec une forme diminutive connue, Ribiéras à Étouars et à Saint-Martial-de-Valette.

    L'occitan n'est pas le seul a avoir conservé le sens de « rivage » : avec l'espagnol ribera qui signifie « rive, rivage », l'italien Riviera nous fait rêver à des berges ensoleillées… 

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'Empeut

    L'occitan empeut (prononcer /empéou/ ou /empèou/) signifie « greffe » (du latin *impellitare). On le trouve dans des toponymes aujourd'hui devenus rares, mais bien présent dans les anciens documents. C'est ainsi que nous avons en Dordogne : Aux Empauds à Saint-Cybranet, Les Empeaux à Bussière-Badil, Issac, Monsac, Saint-Aubin-de-Lanquais, Sainte-Alvère, Les Ampeaux à Saint-Mesmin (et dans la Haute-Vienne), Ampeau et les Ampeaux en Corrèze, Empeaux dans la Creuse, La Croix d’Empéoute à Mazeyrolles et Empeyte à Sainte-Nathalène, et les jolis diminutifs qui ont gardé leur forme occitane Les Empéoutous à Nabirat, et Empeytoux à Proissans. 

    Le toponyme a du vouloir dire plus précisément : « lieu où les arbres ont été greffés », à une époque où ce mode de culture n'était pas courant et où son apparition a du être remarquée. 

    Il semble que Les Impeux, en Corrèze, est échappé au martyr toponymique dont a été victime le lieu-dit Aux Empeux, forme ancienne relevée par Peter Nollet à La Chapelle-Péchaud, et qui est dit aujourd'hui en français « les impôts ! ».

    Joan-Claudi Dugros