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Noms de familha e pitits noms - Page 65

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    La lauveta

    L'occitan alauveta/'lauveta (nord-occitan), alausa/alauseta/lauseta (sud-occitan), désigne « l'alouette » (du latin alauda, d'origine celtique).

    En Périgord, le toponyme existe sous les formes des variantes bien connues Cant-/Chant-, suivi du nom plus ou moins francisé : Cantalouette à Creysse, à Douville (forme ancienne Tenentia de Chantaloba, en 1399), à Paunat ; Cantelauvette à Pezul (en occitan Cantalauveta, prononcé /kantolaouvéto/), à Prigonrieux, à Ribagnac, Chantalouette à Angoisse, au Buisson-de-Cadouin, à Busserolles, à Eygurande-et-Gardedeuil (sous les deux formes Chantalouette et Chante-Alouette), à Pomport, à Saint-Priest-les-Fougères, à Savignac-Lédrier, à Grun-Bordas, à Hautefaye, à Laveyssière, à Limeuil, à Parcoul, au Pizou, à Saint-Antoine-Cumond, à Veyrines-de-Vergt.

    Bien entendu, il peut s'agir de l'endroit où chante l'alouette, mais on ne peut exclure un composé *KANT- (hauteur rocheuse). Ici aussi, l'enquête de terrain sera déterminante.  

    Le nom de personne Calandre présent dans deux toponymes de Montpon-Ménestérol, représente l'occitan calandra (« alouette calandre »), bien présent dans le diminutif Calandreta, école où l'on apprend la langue et la culture occitanes.

    Enfin, citons la plus fameuse chanson de Bernard de Ventadorn Can vei la lauzeta mover, qui porte haut et fort la fin'amor chantée par les troubadours :

    Can vei la lauzeta mover                                                  Quand je vois l'alouette mouvoir

    de joi sas alas contra·l rai,                                                de joi ses ailes contre un rai

    que s'oblid' e·s laissa chazer                                            puis étourdie se laisser choir

    per la doussor c'al cor li vai (…)                                       tant la douceur au coeur lui naît (…)

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros commence une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    L' ausel

    Nous commençons par les oiseaux et donc par l'oiseau , désigné en occitan par les variantes phonétiques aucèl (sud-occitan) et auseu/ausel (nord-occitan), (du latin avicellus : diminutif de avis). C'est dans la plupart des cas un sobriquet appliqué à une personne de petite taille ou bien un surnom pour quelqu’un de gai, qui chante ou siffle.

    Lauzel à Saint-Cybranet, Lo Ròc de l’Ausèl à Domme et Pech de Lauzel à Cénac-et-Saint-Julien, (relevés par Peter Nollet), Montauzel au Bugue (forme ancienne Cumba de Montozel en 1475) et à Eymet, Roc de l'Auzel à Lanquais. Lauzelle à Payzac (forme ancienne L’Auzille ). Un toponyme disparu a été relevé par Jean-Louis Lévêque à Agonac Le Lac Lauzille, peut-être anciennement L'Ausèlia.

    La forme L’Aussel à Sarlat (formes anciennes Laussel (1625), Laussel (1706), Lanselle (18e s.), l’Aussel (19e s.), Château de Laussel à Marquay (Laucel (1463), L'Aussel (19e s.), doivent désigner le nom de personne Laussel (avec article agglutiné). 

    Sur le nom de famille Ausèl (francisé Auzel, Ausel, attestés en Dordogne), nous avons, avec le suffixe d'appartenance -iá, les classiques Lauzélie à Sarlat, à Agonac (forme ancienne Bordaria de Lauzelhia en 1351),  à Saint-Geyrac, à Saint-Jory-de-Chalais (forme ancienne Lauzelie). Lauzellie à Négrondes (forme ancienne L'Auzelie), au Breuilh. Peut-être Lozelie à Saint-Paul-la-Roche. Auzeillas à Jumilhac-le-Grand, au pluriel.

    Si beaucoup de ces formes sont claires et sans problème d'interprétation, il n'est pas toujours facile, en raisons des particularités phonétiques locales et des transcriptions francisées qui en sont faites de retrouver le nom de personne d'origine. C'est le cas de Lozeille à Saint-Hilaire-d’Estissac (forme ancienne Louzelhie (1667), Fontaine de l'Oseille à Trélissac (Jean Roux a relevé une famille consulaire de Périgueux du nom de De Lauzelia (XIVe – XVe s.). C'est la transcription « phonétique » francisée du nom occitan L'Ausèlia, avec remontée de l'accent tonique (qui, au lieu de porter sur la dernière sylllabe, va porter sur l'avant-dernière syllabe) : les terres, le bien de Ausèl / Auseu o L'Ausel, sobriquet devenu nom de famille (comme en français Loiseau).

    Le diminutif -on (prononcé /ou/) es présent dans Font-Auzelou à Audrix (forme ancienne Fons Auzelo en 1454), Font de l’Auzelou aux Eyzies, Les Auzelous à Grun-Bordas, Les Auzeloux à Saint-Germain-du-Salembre, Les Auzelloux à Saint-Léon-sur-l’Isle (forme ancienne Les Ozeloux). L’Oisellou à Saint-Amand-de-Coly, à moitié francisé.

    Concernant Cante-Auzel, à Saint-Laurent-la-Vallée (forme ancienne Cantauzel), Cantelauzel à Saint-Amand-de-Belvès et Chante-Ausel à Fonroque (forme ancienne Chantauzel), il peut s'agir du verbe occitan cantar/chantar, mais aussi d'une base pré-indo-européenne *KANT- qui désigne le plus souvent un endroit élevé, rocailleux ou d’intérêt agricole très réduit. Seule l'enquête de terrain sera déterminante.  

    Loizeau à Thiviers, francisé, semble récent.

    De segre (à suivre)

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros nous parle en deux parties, de noms de lieux et de famille très présents en Périgòrd autour du mot « ròda ».

    La Ròda ( segonda partida)

    Pour Le Roudat à Saint-Saud-Lacoussière et Les Roudats à Mialet, on ne peut exclure l'occitan arrodau « ornière », ici aphérésé 'rodau (Lavalade).

    Roudet à Saint-Vincent-de-Cosse, Le Roudet à Église Neuve d’Issac, sont des diminutifs, peut-être des noms de personnes, c'est aussi « la roue horizontale du moulin qui, par métonymie, peut évoquer l'ensemble de l'installation » (Lavalade). Le Roudalet à Montagnac-la-Crempse et à Villamblard, À la Roudelle à Daglan, Roudeloux à Saint-Laurent-des-Hommes, Roudeyroux à Vitrac, sont des diminutifs.

    La Roderie à Abjat-sur-Bandiat, à Saint-Sulpice-de-Mareuil, à Augignac, à Nontron, La Roudarie  à Lisle et à Vitrac, La Rouderie à Saint-Saud-Lacoussière, Roudery à Capdrot (1657), La Roudie à Allas-les-Mines, sont « le bien, les terres du nom de famille Rodier, Roudier, le charron ».

    Les lieux-dits Chanteroudilles à Montrem, Roudillou à Roquepine et Le Roudillou à Saint-Barthélemy-de-Bellegarde, sont en excellent occitan.

    Parmi les noms de personnes relevés par Jean Roux dans Le Livre Noir de Périgueux, nous avons un Guilhem (W.) Roudet qui prête serment à la ville et un Johan Roudier, prudhomme. 

    Enfin, il convient d'insister sur la nécessité de rechercher les formes anciennes qui nous évitent de regrettables confusions. C'est ainsi que les formes anciennes relevés dans les cartulaires du lieu-dit appelé aujourd'hui Fraicherode à Saint-Martin-l’Astier : Mansus de Fracto Rota en 1090, Molend. de Fracta Rota, nous éclairent sur son origine : le groupe -ct- du latin, difficile à prononcer, a évolué différemment suivant les langues romanes. Fracta, après plusieurs étapes est devenu fraicha/fraissa. Mais l'énigme demeure. Une roue brisée ? Accident de char ? Le lieu-dit Terrefraite (occitan tèrra fraita : terre brisée, rompue), existe à Tiviers (Cantal).Nous avons relevé dans le Bulletin de la SHAP, un Jeremy Frescarode, chirurgien de santé, en juillet 1631.

    Joan-Claudi Dugros