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Noms de familha e pitits noms - Page 66

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    La Ròda ( prumièra partida)

    L'occitan ròda, prononcer /rodo/, désigne la roue (du latin rota). Par extension, il a désigné plusieurs outils tournants, ainsi que les cercles de barrique, d’où des noms de personnes représentant un éventuel surnom d'artisans. Ce pourrait être aussi l'endroit où l'on pratiquait le supplice de la roue sur les les condamnés à mort (Peter Nollet).

    Nous avons en Périgord : La Rode à Eymet, à Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt, à Saint-André-d'Allas, à Valeuil, Le Trou de Rode à La Chapelle-Gonaguet (qui est un dépression de forme arrondie). Moulin de la Rode à Conne-de-Labarde et Le Moulin de la Rode à Fouleix, font peut-être référence aux roues à aubes ; Les Rodes à La Chapelle-Aubareil, à Lacropte, à Sarlat, Moulin de Rodes à Faux, Le Rhode à Monestier, Rhodes à Savignac-de-Miremont, Les Rhodes et Le Moulin des Rhodes à Ribagnac.

    Rodas à Cubjac (forme ancienne Rhodas), à Saint-Aquilin, à Saint-Cyprien (Tor et hostal noble de Rodas en l462), à Saint-Rabier, Moulin de Rodas à Trélissac, Puy de Roda à Hautefort, Pey de Rodas au Buisson,, font sans doute référence aux patronymes Rodas, Rodat, bien présent dans la région, surnom de charron. Mais le charron est surtout dénommé en occitan rodier, prononcé /roudié/, que l'on trouve dans Le Roudier à Fleurac, à Hautefort, à Lisle, à Monfaucon, à Monsaguel, à Razac-d’Eymet, à Saint-Avit-Sénieur, à Saint-Pierre-d’Eyraud, Les Roudiers à Neuvic et avec des déterminants divers comme Au Bos Roudier (le bois), À Fon Roudier (fond, partie basse), Monroudier (mont, hauteur), Péroudier (Pey-Roudier) et Perroudier (Peyroudier) (butte, colline), Pont Roudier (pont).

    De segre...

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Rainard

    En Périgord, l'occitan rainard désigne le renard. S'il est très présent en toponymie, c'est parce qu'il désigne les lieux qu'il fréquente et qui évoque surtout un site sauvage et, en grande partie, inculte. Ainsi, La Combe du Renard, à Bourgnac,  les occitanisés Cros du Renard, au Pizou, Le Cros du Renard à Cubjac, à Saint-Barthélémy-de-Bellegarde, À la Croze du Renard à Florimont-Gaumier. Explicites, sont Au Trou du Renard à Saint-Front-de-Pradoux, Trou du Renard à Saint-Antoine-d’Auberoche, Le Trou du Renard à Auriac-du-Périgord, à Brantôme, à Champeaux-et-la-Chapelle-Pommier, à Montignac, à Saint-Germain-du-Salembre. Sans compter une bonne vingtaine de Renardière, La Renardière, Les Renardières…

    Par contre, les noms de familles Raynard, Reynard, Raynal, Reynal, Raynaud, Reynaud, s'ils correspondent bien à la prononciation occitane du mammifère roux, ont une origine complètement différente : la première racine est le germanique *ragin- « conseil » que l'on retrouve dans les noms de famille Rambaud, Rambert, Rambourg, Raynier, Raymond, Raynouard, Renoux, etc.

    C'est Le Roman de Renard, au XIIIème siècle qui est à l'origine du rapprochement entre le nom de personne et le nom d'animal, en appelant de ce nom d'homme le goupil.C'est donc le latin vulpes qui est à l'origine du nom du renard (en occitan la volp). D'où les toponymes La Voulperie à Sergeac (formes anciennes La Volparia en 1318, La Voulparie), L’Aupilière à Augignac.

    Volpat (« renardeau ») est le surnom d'une personne citée dans Le Livre Noir de Périgueux, Voulpat est aussi un toponyme de Monpazier.

    Vulpes a donné le latin médiéval gupillus (renard, goupil) que l'on retrouve dans le diminutif Le Goupillou à Rudeau-Ladosse).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Rebiera

    L'occitan rebiera désigne les terres qui longent un cours d'eau (du latin riparia « qui se trouve sur la rive »), des plaines alluviales de dimension réduite, et par extension des zones marécageuses ou tourbeuses . On le trouve en Périgord exprimé en plusieurs dérivés :

    Rebeyrat à Saint-Barthélémy-de Bussière, Rebeyrie à Sorges, La Rebeyrolie à La Coquille,à Sarrazac (forme ancienne La Ribeyrolle), à Thonac, en occitan La Rebairoliá /lo rébeyroulio/ : les terres du nom de famille Rebeyrol, très répandu en Dordogne. C'est la même chose pour La Rebeyrolle à Saint-Léon-sur-Vézère et Les Rebeyrolles à Villetoureix.

    On relève aussi Rebière à Jayac, à Saint-Astier, à Mazeyrolles, La Rebière à Beauregard-et-Brassac, à Beleymas (forme ancienne Mayn. de Ripperia en 1304, La Rebiere en 1625), à Bourdeilles, à Groléjac, à Grignols (forme ancienne Rebierre), à Limeyrat, à Nantheuil, à Nanthiat, à Payzac, à Sainte-Marie-de-Chignac, à Saint-Front-la-Rivière, à Saint-Martial-d’Albarède, à Saint-Martin-de-Fressengeas, à Saint-Pierre-de-Côle, à Saint-Saud-Lacoussière.

    Le pluriel du toponyme Les Rebières à Agonac, à Azerat, à Badefols-d’Ans, à Boisseuilh, à La Boissière d’Ans, à Boulazac, à Dussac, à Neuvic, à Saint-Pardoux-la-Rivière, à Sorges, à Villars, peut aussi laisser penser à une famille Rebière dont le patronyme est également très répandu en Dordogne.

    Avec la variante ribiera, nous avons Ribiere à Saint-Pompont, à Busserolles, à Savignac-Lédrier, Les Ribières à Monsec, Ribeyrole au Change (Ribeyrolle, en 1503), Ribeyrolles à Lavaur, La Ribeyrolie à Savignac (Affarium de la Ribeyrolia en 1309).

    Les Ribeyrottes à Milhac-de-Nontron, avec une forme diminutive connue, Ribiéras à Étouars et à Saint-Martial-de-Valette.

    L'occitan n'est pas le seul a avoir conservé le sens de « rivage » : avec l'espagnol ribera qui signifie « rive, rivage », l'italien Riviera nous fait rêver à des berges ensoleillées… 

    Joan-Claudi Dugros