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Noms de familha e pitits noms - Page 58

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, le rat.

    Lo Rat

    Si le rat est un animal bien présent en Périgord, rares sont les nombreux toponymes portant ce nom qui ont un rapport avec lui.

    On trouve en Périgord une vingtaine de lieux-dit Le Rat, avec ou sans déterminant (croix, font, combe, pech (sommet, colline, etc.). Dans la plupart des cas, il s'agit sans doute de l'occitan rapt (prononcer /ra/, qui désigne « une pente raide, un ravin ». La prononciation identique avec l'occitan rat, a pu provoquer la confusion.

    Le Rapt à Grignols (forme ancienne Mayn. del Rat en 1406), Le Rapt à Lalinde (Le Rat), Le Rapt à Lusignac (Le Rat), Le Rapt et Le Puy du Rapt, à Saint-Martin-de-Ribérac, La Croix du Rapt à Bertric-Burée et à Champagne-et-Fontaine.

    À Sarlat, relevés par Peter Nollet, on trouve Le Ratz-Bas et Le Ratz-Haut (formes anciennes, Rat Bas, Rat Haut) : « le lieu se situe en haut et en bas d'une pente assez raide ».

    Bien entendu le toponyme Le Rat peut aussi désigner un sobriquet donné à l'habitant quand on sait le penchant qu'avaient nos ancêtres pour « baptejar » (baptiser) leurs prochains !

    Ce doit être le cas pour Chez le Rat à Bussière-Badil. 

    Les Rats à Audrix doit désigner « les terres, les biens », de la famille Rat, comme Les Ratoux à Montagrier, qui est un diminutif et qui désigne « les terres, les biens », de la famille Raton (prononcé /ratou/ en occitan), dont le nom de personne est attesté en Périgord .

    Une autre possibilité pour les toponymes Le Rat proches de Corrèze ou de Haute-Vienne, est l'interprétation de ròc (le rocher) : « des chapelles du Rat sont parfois simplement vouées à Saint-Roch : chapelle du Ròc… chapelle de Saint-Roch (Yves Lavalade).

    Johan del Rat est un homme du comte Archambaud, au Moyen Age. 

    Quand à Les Pisserates à Verteillac, qui semble récent, plutôt qu'à l'occitan pissarata, qui désigne une chauve-souris, nous pensons qu'il s'agit d'un endroit où l'eau coule avec parcimonie : occitan pissar (pisser, couler) et rata (rat femelle, souris).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Aujourd'hui, le lièvre.

    La lebre

    Le lièvre se dit la lebre / la lèbre en occitan (féminin) (du latin lepus, leporis).

    La Lèbrerie à Plazac : c'est le domaine du nom de personne Lebre (attesté en Dordogne) + suffixe d'appartenance -iá.

    Les Lebrets au Buisson-de-Cadouin : diminutif. Le pluriel indique le collectif. Tout comme la francisation Les Lièvres à Saint-Martin-de-Gurson.

    Levraud à Saint-Front-d’Alemps, Levrault à Léguillac-de-l’Auche, Les Levrauts à Ribérac, Chez Levreaud : probablement des surnoms, de l’occitan lebraud (prononcer /lébraou/) « jeune lièvre ».

    Parmi les appellations populaires qui peuvent évoquer des lieux écartés, sauvages, notons le délicieux Spinguelèbre à Prigonrieux, littéralement : « danse-lièvre », de l'occitan espingar « gambader, danser ».

    Gape-Lèbre, lieu-dit de la commune d'Issac, est plus obscur, mais sans doute un surnom né d'une anecdote. Pour Porte-Lèbre à Agonac (Locus voc. de Porto Lebre en 1478), relevé par Jean-Louis Lévêque et non localisé, il pourrait s'agir d'un surnom de chasseur, littéralement « qui apporte le lièvre ». Pied de Lièvre à Sorges, semble récent. Quant à Le Château du Lièvre à Champs-Romain, d'après Yves Lavalade, il s'agit d'un « expression imagée qui vient sûrement des rochers dont les pointes dépassent le sol dans ces parcelles ».

    Le nom de famille Lalièvre était présent en Dordogne. On le trouve aujourd'hui en Gironde.

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, le castor et sa rivière la beurona, ainsi que quelques autres animaux, l'écureuil, la fouine et le hérisson.

    La Beurona

    Le sens étymologique de Beauronne est « la rivière aux castors » (du gaulois *bebros = castor, joint au suffixe hydronymique *-unna = source, rivière). *Bebrunna a donc évolué vers l’occitan Beurona, (prononcer /béourouno/), lui-même francisé en Beauronne. Plusieurs cours d’eau du Périgord portent le nom de Beauronne. Le mot français castor s'est substitué à bièvre (même racine que beaver, en anglais). 

    Beauronne à Chancelade (Pons de la Beurona en 1392, Beorona en 1325). En 1793, la municipalité de Beauronne prend le nom de Chanselade, rectifié en Chancelade en 1801. Le hameau Pont-de-la-Beaurone, commune de Chancelade, est désigné Pons de Beaurona en 1115, Leprosia de Beurona en 1284.

    Beauronne, commune du canton de la Vallée de l'Isle (Beorona au xiiie siècle), Beurona en 1320, Beaurone de Douzillac en  1760). 

    Beauronne à Saint-Nexans (Beurone en 1587).

    Parmi les ruisseaux qui portent le nom de La Beaurone, citons l'affluent de la Couse (Beurone ; Beyrone), la Beauronne qui coule à Agonac (Rivus de la Beurona en 1230, la Beourona en 1468), La Beauronne qui coule aux Lèches et à Saint-Médard-de-Mussidan. La Beaurone est aussi un ruisseau de la Double.

    En occitan, le castor est toujours appelé vibre (prononcer /bibré)/. On le trouve dans Mireille, de Mistral :

    De vibre, long de la lauseto,

    Rousigavon de la sauseto

    La rusco amaro

    « des bièvres, le long de la grève / rongeaient de la saulaie / l'écorce amère »

    Mistral cite aussi l'expression : Minjar coma un vibre : « manger de grand appétit, dévorer ».