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Noms de familha e pitits noms - Page 32

  • Perigòrd, ton nom es occitan ! par Jean-Louis Lévêque

    Quatrième volet d'une série consacrée aux noms de famille par Jean-Louis Lévêque.

    Les noms de famille (patronymes) enracinés dans la terre du Périgord ont tous une identité occitane ; la grande majorité d’entre eux ont même été formés à l’époque où l’occitan était la langue unique du pays. Plus rapidement encore que les noms de lieux, ils ont été francisés à partir du XVIe siècle, notamment du fait de l’instauration des registres paroissiaux et des actes d’état-civil.

     


    L’étymologie des patronymes attachés à un élément végétal ne se limite pas aux espèces d’arbres et aux mots qui en dérivent. Plusieurs noms de famille ont également été donnés en référence aux bois et aux forêts, espaces de vie et de travail très étendus à l’époque médiévale : ainsi explique-t-on l’origine des familles Bòsc (le bois, généralement francisé en Bost, Bos, Bosq mais aussi Beau), Delbòsc (du bois, francisé en Delbos, Dubos et Dubois), Bosquet (Bousquet, forme diminutive) et Laforest (Laforêt). Dans le même registre, les ancêtres des Bruelh (francisation en Breuil, Breil, Bruel ou Brel) et des Delbruelh (Dubreuil, Dubrel ou Delbrel) ont certainement habité ou travaillé dans un des nombreux villages du Périgord nommé (Lo) Bruelh (en fr. [Le] Breuil) : on pense que ce terme très ancien, évolution du gaulois °brogilos, désignait chez les Celtes un bois clos et peut-être sacré.

    Haies et buissons ne sont pas en reste : de ces formations végétales proviennent les Gòrça et les Lagòrça (francisations en Gorce, Gorse, Lagorce et Lagorse, de l’oc. gòrça désignant une haie vive et épaisse), les Delaja (Delage, de l’occitan aja = grande haie pour délimiter ou protéger), les Lespinassa (Lespinasse, de l’oc. espinassa = terre couverte d’épineux, notamment d’aubépines), les Labrossa (Labrousse, de l’oc. brossa = terre de broussailles et généralement pauvre), les Genest et Genesta (Genêt, Geneste et Gineste, de l’oc. genest = genêt), les Genebre (le genévrier) et bien sûr les Boisson (le buisson, francisé en Buisson et surtout Bouyssou).

    Nous n’oublierons pas les patronymes issus de la culture de la vigne, sans doute liés à des ancêtres vignerons, aux premiers rangs desquels on trouve les Vinha (Vigne), les Lavinha (Lavigne), les Vinhau (Vignaud, Vigneau, Vignal, de l’occitan vinhau = vignoble, parcelle de vigne) et les Plantier (de l’occitan plantier = parcelle de jeunes plants de vigne).

     

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Hypocoristique de Jacques ( 2nda partie)

    Nouvelle série de Jean-Claude Dugros sur les suffixes aux prénoms de Jacques.

    Chez Jacques à Bouzic et à Douville, Étang de Jacques à Saint-Barthélemy-de-Bussière, La Combe de Jacques et Roc de Jacques à Nabirat, Le Moulin de Jacques à Monplaisant, doivent faire allusion au nom du propriétaire, comme Le Jacques à Saint-Vivien et Les Jacques à Fonroque, à Molières, à Saint-André-de-Double : « le domaine de Jacques ». Avec diminutif Le Jacquet à Saint-Vivien, Le Maine Jacquet à Villefranche-de-Lonchat, Les Jacquets à Hautefort. Avec double diminutif Les Jacquetaux à Thénac (forme ancienne Le Jaquetot) (occitan Jaquetòt). Une féminisation Jacquette, à Chenaud. Les Jacquiers à Eyzerac pourrait avoir le sens d’originaire d’un Saint-Jacques ou même d’un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

    Bas-Jacot à Saint-Cybranet et à La Chapelle-Péchaud : si le dérivé diminutif Jacot ne pose pas de problème, Peter Nollet qui a relevé le toponyme, pense qu’il faut lire le premier élément mas (ferme, hameau), au lieu de Bas (il n’y a pas de Haut-Jacot).

    Sur le Roc de la Jacoune à Bouzic : toponyme aujourd’hui disparu. Féminisation d’un autre diminutif Jacon, prononcé /Jacou/. 

    Jaconia à Saint-Laurent-des-Bâtons, est peut-être, malgré l’absence d’article, une construction classique occitane : nom de personne Jacon et suffixe d’appartenance –iá, pour désigner le domaine de la famille.

  • Perigòrd, ton nom es occitan ! par Jean-Louis Lévêque

    Troisième volet d'une série consacrée aux noms de famille par Jean-Louis Lévêque

    es noms de famille (patronymes) enracinés dans la terre du Périgord ont tous une identité occitane ; la grande majorité d’entre eux ont même été formés à l’époque où l’occitan était la langue unique du pays. Plus rapidement encore que les noms de lieux, ils ont été francisés à partir du XVIe siècle, notamment du fait de l’instauration des registres paroissiaux et des actes d’état-civil.

    Tout autant que les noms de domaine agricole ou les éléments de relief, les arbres, les plantations et la végétation en général constituent la clé étymologique de bien des patronymes. Le plus souvent, l’élément végétal à l’origine du nom de famille est un nom de lieu : arbre remarquable, étendue boisée où se distingue une espèce particulière, terre ensemencée ou parcelle plantée, espaces de vie ou d’origine ayant permis aisément de surnommer puis de nommer les individus. Mais il n’est pas impossible que tel type de culture, telle production fruitière, telle essence de bois, aient pu être attachés à l’identité d’un laboureur, d’un métayer ou d’un menuisier, indépendamment de son lieu d’habitation.

    Commençons par les références patronymiques à une espèce d’arbre, elles sont nombreuses et variées : Ciriers (généralement francisé en Sirieix, les cerisiers), Pomier (Pommier), Perier (Perrier, le poirier), Nogier (Nougier, le noyer), Lavernha (Lavergne, l’aulne), Jarric (Jarry, le chêne), Castanh (Castant ou Castang, le châtaignier), Fraisse (Fraysse, le frêne), Deltelh (Duteil ou Delteil, du tilleul). Prise collectivement, sous forme de plantation ou de bois, chaque espèce a également généré des noms de famille répandus : Pomareda (Pommarède, la pommeraie), Nojareda (Noujarède, la noyeraie), Verneda (Vernède, l’aulnaie), Beça (Besse, le bois de bouleaux), Chassanha ou Lacassanha (Chassagne, Lacassagne, la chênaie), Vaissiera et Vaisset (Veyssière, Veysset, lieu planté de noisetiers), Jarrija ou Garriga (Jarrige, Garrigue, lande plantée de petits chênes), Boissiera ou Bussiera (Boissière, Bussière, lieu planté de buis), Boisset ou Busset (de sens similaire).

    La palme revient sans doute au hêtre (en occitan lo fau), à lui seul à l’origine d’une dizaine de patronymes : Delfau (Dufau ou Delfaud), Faiard (Fayard, augmentatif), Fàia, Faja ou Lafàia (Faye, Fage, Lafaye, le bois de hêtre), Faieta ou Fageta (Fagette, diminutif du précédent), Faiòla (Fayolle, lieu où pousse le hêtre), Fait, Faitau (Fayt, Feytaud, de même sens), Faiton (Feytou, diminutif du précédent).

    (à suivre…)