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Actualitats, actualité - Page 516

  • Les mimologismes en Périgord par Michel Chadeuil

    Michel Chadeuil- Micheu Chapduelh.jpgSavez-vous que chez nous les oiseaux et les mammifères parlent en occitan et disent des choses parfois poétiques, parfois comiques et même grivoises, souvent philosophiques aussi et pleines de bon sens.

    Ils ne sont pas les seuls. On a aussi entendu parler en occitan des brouettes, des moulins, des cloches, des locomotives, des tondeuses à gazon, une cabine téléphonique, une 2 CV…

    C’est ce que vous expliquera Michel Chadeuil, jeudi 3 avril à partir de 20 h. 30 au café associatif Les Thétards, 7 rue de la bride à Périgueux, à l’occasion d’une conférence contée et interactive sur les mimologismes traditionnels.

  • Mirèio (cant XII) de Frédéric Mistral

    220px-Portrait_frederic_mistral.jpgAprès lou cant proumié "lo Mas di Falabrego" e lou cant III, "O Magali", puis lou cant II, declaracion d'amor de Vincenç a Mirèio, voici à présent un dernier  extrait, lo cant XII , fin de Mirèio, envoyé par Jean-Claude Dugros. Ceci vient clore la setmana mistralenca de Rubrica en òc. Merci à Valéry Bigault et Jean-Claude Dugros pour leur précieuse collaboration.

    °°

    E d’enterin qu’i liò mounte èro

    Se turtaran lou front sus terro

    Dóu remors, iéu em’elo, enclaus d’un blu seren

     

    Souto lis aigo atremoulido,

    O, iéu, ‘mé tu, ma tant poulido!

    Dins de brassado trefoulido

    Longo-mai e sèns fin nous poutounejaren 

     

    E, desvaga, lou panieraire

    A la perdudo vèn se traire

    Sus lou cors de Mirèio, e lou desfourtuna

    Dins si brassado fernetico

    Sarro la morto… Lou cantico,

    Eilavau dins la glèiso antico,

    Coume eiço tourna-mai s’entendié ressouna :

     

    O bèlli Santo, segnouresso

    De la planuro d’amaresso,

    Clafissès, quand vous plais, de pèis nòsti fielat!

    Mai à la foulo pecadouiro

    Qu’à vosto porto se doulouiro,

    O blànqui flour de la sansouiro,

    S’es de pas que ié fau, de pas emplissès-là!

     

    Frederic Mistral

    Mirèio

    Chant XII

  • Auguste Chastanet , disciple périgourdin de Frédéric Mistral

    Auguste Chastanet est né à Mussidan en 1825. Maire de sa ville natale sous le Second Empire, puis percepteur à La Bachellerie et à Sarlat, il fut le premier président du Bournat en 1901. Mistral le nomme majoral du Félibrige en 1876, il choisit de baptiser sa cigale : Cigala de Moissídan o de la Jana (Cigale de Mussidan ou de la Jane). En référence à son poème Los Boquets de la Jana, pour lequel il est récompensé le 31 mars 1875, au premier concours ouvert à Montpellier, par la Société pour l’étude des langues romanes.

    Passionné d’écriture et passionné de sa langue, l’occitan, il écrit, bien dans l’air du temps, « des anecdotes plaisantes agréablement racontées, où le sel gaulois (une fois ou deux un peu gros peut-être), est jeté à pleines mains » (Chabaneau).

    Ayant reçu une solide formation classique, son écriture est digne d’intérêt. Il sut néanmoins rester simple, réussissant à tout à la fois à intéresser Mistral et à séduire les gens les plus modestes.

    Le grand romaniste Camille Chabaneau écrit de lui qu’il sut « rendre à notre pauvre dialecte humilié, avec la conscience de sa noblesse, un peu de l’éclat dont il brilla jadis ». Il lui fait gloire d’avoir été « le restaurateur de sa langue ». Et Chabaneau de préciser : « Cette langue qu’il écrit avec une propriété et une correction impeccables, c’est le parler même de Mussidan, puisé aux plus pures sources populaires. »

    Une des œuvres les plus connues de notre Mussidanais est « Lo Curet de Peira-Bufiera ». Il a trouvé ce thème dans l’Apologie pour Hérodote, un ouvrage du célèbre humaniste Henri Estienne. Preuve s’il en fallait de l’érudition de Chastanet.

    En 1906, Mussidan fut l’objet d’une anecdote tragi-comique, avec la disparition de son buste, inauguré en grande pompe lors de la félibrée de Mussidan l’année précédente, dérobé par « trois jeunes ouvriers qui, sortant la nuit d’une auberge, où ils avaient fait de trop copieuses libations, conçurent l’idée de déboulonner [le buste] et de lui faire « boire un coup » dans la rivière. »

    Ce n’était pas la première fois, ni la dernière, puisque le buste disparaîtra, plus tard, avec d’autres, fondu par l’occupant allemand.

    Jean-Claude Dugros.

    À lire :

    Òbras d’Auguste Chastanet, Périgueux, 1906

    Bernard Lesfargues, Mussidan à travers la littérature, Cercle Culturel de l’Amicale Laïque de Mussidan, 2001.

    Jean-Claude Dugros, Le Bournat, école félibréenne du Périgord, Périgueux, 2001