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Noms de lùocs - Page 82

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Triador

    L'occitan tria, prononcer /trio/, déverbatif de triar, signifie « choix, triage, sélection, élite, ce qu'il y a de mieux » (synonyme triada, prononcer /triado/).

    On le trouve dans les toponymes Le Triadour à Saint-Vincent-sur-l’Isle et El Triadoux, à Mauzac en 1666, qui désignent le lieu où l'on trie, en particulier le bétail.

    Au Triadoux, à Saint-Pompont et Le Triaudou à Saint-Vincent-de-Cosse, écrit correctement sur les formes anciennes, sont devenus tous deux Le Tiradou !

    On note l'alternance des formes occitanes triaire et triador, dérivés en -aire/-ador (du latin -ator/-atorem, nominatif et accusatif), du verbe triar, dans les noms de famille Triaire (Lot) et Triadou (Dordogne, Lot). Ces dérivés de fonction sont très présents en occitan comme par exemple pescaire / pescador (pêcheur); caçaire / caçador (chasseur)…

    L'origine du nom de Johan del Tri, cité au Moyen-Âge, « complice d’une tentative pour livrer Thenon aux anglais », est peut-être le nom occitan tri, variante de tria (Jean Roux).

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Teulet

    L'occitan fait la différence entre le masculin teule (prononcer /téoulé/) qui désigne uniquement une tuile, une brique, et le féminin teula (prononcer /téoulo/) (du latin tegula), qui désigne en plus la lauze (la pierre plate), l'ardoise et la dalle. C'est certainement ce que désignait le Mansus de la Teula, en 1255, à Saint-Astier.

    Les toponymes Teulet (/téoulé/) à Excideuil, Marsaneix, Monbazillac, Le Téoulet aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil, Theulet à Saint-Laurent-des-Vignes (Vig. deu Taullet en 1690), Le Theulet à Saint-Martin-des-Combes (El Teolet en 1329), ont un suffixe -et, qui est peut-être la marque du diminutif mais qui peut représenter aussi un sens collectif « ensemble de tuiles ou briques », l'occitan teulet désignant « un tuileau, un morceau de tuile cassé…

    On trouve le suffixe collectif -ade dans Teulade (La), à Saint-Cirq, Campagne (Mansus de la Teulada, Teuleda, en 1463), Saint-Marcory.

    Guilhem Teulier, prudhomme, attesté au Moyen-Age, devait être un tuilier, fabricant de teules = tuiles.

    Le nom de personne Teulat (présent dans le Lot), peut représenter le nom d'un couvreur (de l'occitan teulat, toit). C'est en Dordogne que le nom de famille Teulet est le plus présent. On y trouve aussi Theulier. De la même famille, Teulier (Gironde, Lot, Haute-Vienne), Teulou (avec diminutif en -ou) (Gironde, Lot-et-Garonne).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Las Tremoladas

    L'occitan tremol, tremòu (prononcer /trémoul, trémoou/), désigne le peuplier tremble (populus tremula). Il doit son nom à son feuillage sensible à la moindre brise. Utilisé pour de nombreux usages, dont la pâte à papier, on le trouve fréquemment en toponymie : Trémoux à Saint-Barthélemy-de-Bellegarde.

    Avec le suffixe collectif occitan -ada, eda : Les Trémolades à Tocane-Saint-Apre, Tremoulède aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil, La Trémoulède à Mauzac-et-Grand-Castang (forme ancienne Mans. de la Tremoleda en 1464), désignant une tremblaie. Il en est de même pour La Trémoulette à Bouzic et La Trémoulie à Champniers-et-Reilhac (forme ancienne La Trimoulie, La Trémoule).

    Influencés par l'occitan tremolhar (prononcer /trémouilla/) qui signifie trembler, on trouve : Trémouilh à Couze-et-Saint-Front), Trémouille à Brouchaud (en 1758), Trémouille à Saint-Geniès à Terrasson-Lavilledieu, La Trémouille à Bars, à Montagnac-d’Auberoche, à Notre-Dame-de-Sanilhac, à Savignac-les-Églises. Et aussi Les Trémouillauds à Agonac.

    C'est en Périgord que l'on dénombre le plus de nom de famille Trémouille, où l'on trouve aussi Trémoulet. Sont présents dans les départements voisins : Trémolière, Trémoulière.

    Joan-Claudi Dugros