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Noms de lùocs - Page 79

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'Empeut

    L'occitan empeut (prononcer /empéou/ ou /empèou/) signifie « greffe » (du latin *impellitare). On le trouve dans des toponymes aujourd'hui devenus rares, mais bien présent dans les anciens documents. C'est ainsi que nous avons en Dordogne : Aux Empauds à Saint-Cybranet, Les Empeaux à Bussière-Badil, Issac, Monsac, Saint-Aubin-de-Lanquais, Sainte-Alvère, Les Ampeaux à Saint-Mesmin (et dans la Haute-Vienne), Ampeau et les Ampeaux en Corrèze, Empeaux dans la Creuse, La Croix d’Empéoute à Mazeyrolles et Empeyte à Sainte-Nathalène, et les jolis diminutifs qui ont gardé leur forme occitane Les Empéoutous à Nabirat, et Empeytoux à Proissans. 

    Le toponyme a du vouloir dire plus précisément : « lieu où les arbres ont été greffés », à une époque où ce mode de culture n'était pas courant et où son apparition a du être remarquée. 

    Il semble que Les Impeux, en Corrèze, est échappé au martyr toponymique dont a été victime le lieu-dit Aux Empeux, forme ancienne relevée par Peter Nollet à La Chapelle-Péchaud, et qui est dit aujourd'hui en français « les impôts ! ».

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Ferrand

    Le nom de personne Ferran, Ferrand, d'origine germanique (*fehr- + *hram-, la racine *fehr- "vie" + la racine *hram- "corbeau ), était à la mode au Moyen Âge, où il est très vite tombé dans l'attraction de fer, couleur du fer (cheveux gris, par exemple), ou bien dur, résistant comme le fer.

    On le trouve dans les toponymes Ferrand et Combe de Ferrand, à Alles-sur-Dordogne, Ferrand à Issigeac, à Douville, à Gaugeac, un autre Combe de Ferrand à Celles, et aussi dans l'hydronyme Ruisseau Ferrand à Augignac.

    Avec le suffixe d'appartenance occitan -iá (prononcé /io/), bien connu en Périgord, nous avons Ferrandie à Saint-Louis-en-l’Isle, La Ferrandie à Jaure (La Ferandia en 1270 et Lafferandia en 1481), à Limeyrac (en 1260), à Milhac-d'Auberoche (en 1503), à Saint-Geyrac, Les Ferrandies à Grignols (Maynam. de las Ferrandias, en 1471). Avec le suffixe -ariá : La Ferranterie à La Chapelle-Aubareil. 

    Le nom de personne Féraud (germanique *fehr- + *wald-) est présent dans La Feraudie à Sourzac (M. de la Feraudia en 1459) et Férodie à Saint-Aquilin.

    Concernant Montferrand-du-Périgord, comme d'autres nombreux Montferrand (Aude, Drôme, Gironde, Puy-de-Dôme), il est beaucoup plus probable que ce type de toponyme signale des hauteurs sombres, « couleur de fer » ou pourvoyeuses de minerai. (Jean Roux, Dictionnaire toponymique des communes de Dordogne).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Baud ( segonda partida)

    Baudissen à Montpon (La forêt de Baudissenc près de Montpaon), apparaît comme une construction occitane, avec le suffixe d'appartenance -enc.

    La Baudrigie à La Cropte (IGN) (Foresta de la Baudrigia en 1409) et La Beaudrigie à Saint-Jory-de-Chalais (forme ancienne La Baudrigie), sont les terres du nom de famille Baudric, d'origine germanique (*bald-*ric-), tout comme Le Baudry à Monestier (forme ancienne Les Baudry) et Puy Baudry à Sainte-Marie-de-Chignac, avec ici la chute du c final.

    Au Moyen-Age on a déjà le nom de famille Baudun (qui prête serment à la ville de Périgueux), variante de Baudouin (*bald-*win-). Par contre, est indéniablement d'origine occitane le dénommé Chapbaut (pris au siège de Condat), dont l'étymologie est sans doute le nord-occitan chabau (sud-occitan cabal « riche, puissant »),  interprété chap baud = tête joyeuse (cf. le nom de famille limousin auvergnat Chabaud) (relevé par Jean Roux dans Le Livre Noir de Périgueux).

    Et pour terminer sur une note joyeuse et typiquement occitane, chantons La Gerba bauda (La Gerbe joyeuse), comme nos anciens le faisaient à la fin des moissons.

    Joan-Claudi Dugros