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Noms de lùocs - Page 85

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'occitan lac (du latin lacus, petite étendue d’eau, trou inondé ; abreuvoir) a le sens de trou d'eau, endroit où une mare peut se former en temps de forte pluviosité, fosse et aussi de lac bien entendu. Ce qui explique la grande quantité de toponymes et de dérivés s'y rapportant très fréquents en Dordogne et en Aquitaine : Le Lacat, Le Laquet, Laquais, Laqueys, Le Laquial, etc.

    Le féminin laca /laquo/ est une variante qui désigne une partie de champ trop humide, une « mouillère ». La Lacasse à Besse (Lac + -assa) est un augmentatif péjoratif. Al Lacassou, à Capdrot, Les Lacassous à Bouzic, par exemple, représentent un diminutif de lacàs, à son tour augmentatif de lac, donc littéralement « les petites grandes mares » ! L’occitan s’alacar signifie se tremper jusqu’aux os. Noms de famille Dellac, Dulac (francisation).

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Les Gavachs et Les Gavachoux au Buisson-de-Cadouin. On trouve les formes anciennes Combe des Gavats, Maison des Gavats, Fontaine des Gavats (Font des Gavats), commune de Cadouin. L'occitan gavach, péjoratif, désigne un montagnard. Le surnom gavach a été donné à un goinfre, un rustre. Il désigne aussi un langage étranger, patois, parler de la Montagne : « parler le gavach ». Dans notre région, le terme a désigné les immigrants venus des Charentes et du Poitou.

    Nous avons Gava au Fleix, Gabat à Domme et les diminutifs (gavach + -on) Au Gabatou à Saint-Laurent-des-Hommes, Gavachoux à Saint-Georges-de-Montclard (formes anciennes Les Gavachoux, Guavachoux (1738), Les Gavachoux à Sainte-Radegonde. D'après Nègre « gavach dériverait de gave et aurait d'abord signifié « homme du gave », c'est-à-dire « Pyrénéen ». Il précise gavach « montagnard, étranger », primitivement « goitreux » remonte à une base *gaba « jabot », qui est préromane, peut-être gauloise ». 

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Les Cruveillers à Saint-Geyrac, Le Crubeiller à Razac-d’Eymet, Les Cruveys à Brantôme : l'occitan cruvel / cruvelh / crubel désigne un crible, un tamis et Cruvelier / Crubelier, un fabricant ou un marchand de cet objet. On trouve ici la classique alternance v/b qui marque la limite nord et sud-occitan. Elle est nette dans les lieux-dits Crubel (Lot, Tarn-et-Garonne), Crubelets (Lot, Lot-et-Garonne), Crubelles (Lot-et-Garonne). Elle l'est moins lorsqu'on s'éloigne de cette zone : Cruvelet (Var), Cruvellier (Gard et Bouches-du-Rhône), Cruvelou (Ardèche), Les Cruvèus (Hautes-Alpes). On trouve les noms de personne Guilhem de Cruvelier et Seguy de Cruvelier au moyen-âge, ils sont toujours attestés en Périgord sous les formes Cruvelier, Cruvellier.

    Joan-Claudi Dugros