Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Noms de lùocs - Page 65

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    La graula

    Una graula en occitan (prononcer /graoulo/), est une corneille (du latin gracula, femelle du choucas) ; latin médiéval gracilla, corneille noire).

    Croix de Touny ou des Grauilles à Lamonzie-Montastruc. Puy-Graulau à Grignols (forme ancienne Podium Groulo), comme Le Graulaud à Petit-Bersac. La Graule à Belvez (forme ancienne Podium de la Graula en 1465), à La Boissière d’Ans, à Lanquais, à Lunas, à Mandacou, La Graulle à Saint-Antoine-de-Breuilh, Combe de Graule à Saint-Pompont, Lac Lagraule à Champcevinel, Le Pech de Lagraule à Saint-Laurent-la-Vallée, le Port de Graule , peuvent faire référence à l'oiseau, mais en étudiant précisément l'endroit du toponyme sur place, on ne peut exclure une base prélatine GAR- (hauteur rocailleuse), comme le suggère Yves Lavalade pour Les Graules à Jumilhac-le-Grand.

    Le Graule et Le Graulet sont deux ruisseaux qui coulent en Périgord.

    Graulet à Fraisse) (forme ancienne Maynamentum de Graulet en 1488), à Sainte-Eulalie-d’Eymet (forme ancienne La Graulet en 1739), à Bergerac, à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, La Graulet à Mandacou (en 1675), à Plaisance, à Rouffignac-de-Sigoulès, à Saint-Aubin-de-Lanquais, à Villetoureix, Le Graulet, entre Périgueux et Agonac (forme ancienne Al loc de la Graulet, en 1322), Graulier à Agonac (formes anciennes Donzellus deus Graulier, en 1288 (Lespine Agonac). Forêt. Nemus voc. de Graulier en 1379), Le Graulier à La Roche-Chalais, Font Grôlier à Saint-Martin-de-Fressengeas (forme ancienne Font Graulier).

    Las Graulièrs à Génis et Graulière à Lanouaille, tout comme Mallegrolle à Sorges (forme ancienne Malegraule et Millegraule) et Mille-Graules à Mensignac, peuvent représenter le lieu de rassemblements des corneilles. La Graulerie à Saint-André-d’Allas est le domaine du nom de personne Grollier, Grolier (présents en Dordogne, Graullier, en Corrèze).

    Citons encore Groleaud à Saint-André-de-Double, dont la forme ancienne Les Gralaux, si elle est juste, rend l'explicaction plus problèmatique.

    Par contre, il faut aller en Lozère, en Ardèche, dans les Hautes-Alpes pour trouver un Chante Graille, en Charente et en Corrèze pour Chante Graule, Chante Grolle. Cette construction de toponymes est inconnue en Périgord.

    Les noms de personnes Graulat, « habitant de Mussidan » (diminutif au sens de petit de graula) et  

    Laurensó (prononcer /laourençou/) (hypocoristique de Laurent) de Graulier, « commensal (ou patron) d’un voleur », relevés par Jean Roux dans Le Livre Noir de Périgueux, sont des surnoms.

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement. Aüei...

    La becassa e La calha

    La becassa

    L’Étang du Bécassou, à Champs-Romain : ici, l'occitan becasson, diminutif de becassa (« bécasse »), fait probablement allusion au surnom d'une personne, ou bien au surnom de quelqu’un marqué par la petite vérole.

    Les toponymes La Béchade à Condat-sur-Vézère (formes anciennes Beschade, Bechade, Bessade, à Béchade), à Liorac-sur-Louyre (forme ancienne La Bessade), à Montignac, à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, Les Béchades à Sainte-Marie-de-Chignac, représentent probablement l'oiseau qui se dit en occitan la becassa, la begassa, la bechada.

    La Béchadie à Saint-Mesmin, en occitan La Bechadiá (prononcer /lo bèssodio/), probablement le domaine, les terres du nom de personne Béchade. Yves Lavalade a relevé un Aimeri Béchade dans le Cartulaire de Dalon. 

    La Chanson d'Antioche du chevalier Béchade, découverte par Jean-François Gareyte, écrite en langue d'oc, datée du début du XIIe siècle est considéré comme un monument de la littérature occitane.

    La calha

    Buffecaille à Saint-Cyprien : l'étymologie de ce toponyme est obscure. Si le deuxième élément est relativement clair, il est probable que le premier soit une cacographie et qu'il faille lire *Bouffecaille. Mistral, dans son dictionnaire, donne à l'occitan bufar (prononcer /bufa/), variante de bofar (prononcer /boufa/), la définition « manger avidement, bâfrer ». Un surnom ?

    Concernant le lieu-dit Les Cailleries à La Tour-Blanche (forme ancienne La Caillerie), plutôt qu'un élevage de cailles, nous préférons y voir les terres, le domaine du nom de personne Cailler (présent en Dordogne), avec le suffixe d'appartenance -iá.

    Un air traditionnel occitan est encore chanté et dansé par les groupes folkloriques : Ò calha, paura calha, ont as ton niu ? (Oh ! caille, pauvre caille, où est ton nid ?), dont il existe plusieurs versions.

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    La lauveta

    L'occitan alauveta/'lauveta (nord-occitan), alausa/alauseta/lauseta (sud-occitan), désigne « l'alouette » (du latin alauda, d'origine celtique).

    En Périgord, le toponyme existe sous les formes des variantes bien connues Cant-/Chant-, suivi du nom plus ou moins francisé : Cantalouette à Creysse, à Douville (forme ancienne Tenentia de Chantaloba, en 1399), à Paunat ; Cantelauvette à Pezul (en occitan Cantalauveta, prononcé /kantolaouvéto/), à Prigonrieux, à Ribagnac, Chantalouette à Angoisse, au Buisson-de-Cadouin, à Busserolles, à Eygurande-et-Gardedeuil (sous les deux formes Chantalouette et Chante-Alouette), à Pomport, à Saint-Priest-les-Fougères, à Savignac-Lédrier, à Grun-Bordas, à Hautefaye, à Laveyssière, à Limeuil, à Parcoul, au Pizou, à Saint-Antoine-Cumond, à Veyrines-de-Vergt.

    Bien entendu, il peut s'agir de l'endroit où chante l'alouette, mais on ne peut exclure un composé *KANT- (hauteur rocheuse). Ici aussi, l'enquête de terrain sera déterminante.  

    Le nom de personne Calandre présent dans deux toponymes de Montpon-Ménestérol, représente l'occitan calandra (« alouette calandre »), bien présent dans le diminutif Calandreta, école où l'on apprend la langue et la culture occitanes.

    Enfin, citons la plus fameuse chanson de Bernard de Ventadorn Can vei la lauzeta mover, qui porte haut et fort la fin'amor chantée par les troubadours :

    Can vei la lauzeta mover                                                  Quand je vois l'alouette mouvoir

    de joi sas alas contra·l rai,                                                de joi ses ailes contre un rai

    que s'oblid' e·s laissa chazer                                            puis étourdie se laisser choir

    per la doussor c'al cor li vai (…)                                       tant la douceur au coeur lui naît (…)

    Joan-Claudi Dugros