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Noms de lùocs - Page 53

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Troisième partie des toponymes faisant référence aux insectes. Nous rappelons qu'il faut être extrêmement prudent lorsqu'on essaye d'en donner une interprétation. Une enquête sur le terrain et le recours aux formes anciennes (quand il y en a !), peuvent aider à l'explication.

    Lo grelh, lo grilh

    L'occitan grelh, grilh (nord-occitan greu), désigne « le grillon » (du latin gryllus) et on peut donc envisager que les lieux-dits qui portent ce terme, avec ses dérivés, représentent un endroit sec, ensoleillé, où l'insecte noir, sauteur, à grosse tête, stridule de tous ces élytres… mais grelh, grilh désigne aussi des rejets, une seconde pousse végétale, des taillis. Enfin, la racine prélatine GR-EL associée à la base *KANT- que nous avons trouvée tant de fois, désigne elle aussi un lieu rocailleux. Nous n'énumèrerons pas la trentaine de Cantegrel, Cante Greil, Chantegrel et Chante Greil, relevés par Gourgues dans son Dictionnaire topographique de la Dordogne, sauf pour noter les formes anciennes de Cante-Greil à Belvès (En Cantegrelly en 1462), à Carves (Cantagruelh en 1351, Mansus dict. de Cantagrelh en 1462), à Saint-Félix-de-Villadeix (Cantagreilh en 1660), à Millac-de-Nontron (aujourd'hui Chante Grêle) (Cumba de Chanta-Greu au xiie siècle), à Trélissac (Chantagrelh en 1325), formes anciennes dont on aura noté l'excellent occitan… Nous trouvons aussi Chante-Grelette à Varaignes et Chantegros à Eyzerac, à Firbeix (forme ancienne Chantegraud), en occitan Chanta Greu [ʼtsãtɔ grøj], dont Yves Lavalade nous dit : « ce genre de toponyme évoque couramment des terrains caillouteux où se plaisent les grillons, los greus. Une double composition prélatine peut aussi être sollicitée : KANT- (lieu en surplomb, en général rocheux) et GR-illum (issu de KAR- / GAR-, pierre, dureté). », et encore à Javerlhac-et-Saint-Robert, à Nasgringues et à Port-Ste-Foy-et-Ponchapt

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Voici quelques toponymes faisant référence aux insectes. Nous rappelons qu'il faut être extrêmement prudent lorsqu'on essaye d'en donner une interprétation. Une enquête sur le terrain et le recours aux formes anciennes (quand il y en a !), peuvent aider à l'explication.

    La cigala e la fermic

    Seconde partie des toponymes faisant référence aux insectes. Nous rappelons qu'il faut être extrêmement prudent lorsqu'on essaye d'en donner une interprétation. Une enquête sur le terrain et le recours aux formes anciennes (quand il y en a !), peuvent aider à l'explication.

    Chante-Cigale à Millac-Carlux, aujourd'hui Peyrillac-et-Millac : voilà un grand classique de la toponymie. Mais on n'en entend plus guère…

    Pour Cigale à Hautefort (Sigale en 1580), Yves Lavalade pense que la raison du toponyme peut venir de l'endroit « où il y a beaucoup de chênes de causse et encore des cigales ».

    Pour Marie-Thérèse Morlet, le nom de personne Sigal, attesté dans les départements voisins de la Dordogne, peut être une variante de Ségal « seigle », surnom de producteur.

    Nous avons relevé Cigal à Saint-Perdoux, Cigale et Ruisseau de la Cigale à Saint-Barthélémy-de-Bellegarde, Cigale à Saint-Capraise-d’Eymet, Le Moulin de Cigale à Douville (Sigalle en 1666), La Cigale à Hautefaye, à Saint-Aquilin (forme ancienne Cigal), La Croix des Cigales à Festalemps, La Cigalerie, à Douville et La Cigalière à Maurens.

    On relève dans Gourgues Puy-Fermiguier, à Capdrot (peut-être Puyfermier aujourd'hui ?) L'occitan fermiguièr désigne une fourmillère.

    Le Burgaud à Fonroque : peut-être un surnom, l'occitan burgaud /burgaou/ signifie « le frelon ».

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Voici quelques toponymes faisant référence aux insectes. Nous rappelons qu'il faut être extrêmement prudent lorsqu'on essaye d'en donner une interprétation. Une enquête sur le terrain et le recours aux formes anciennes (quand il y en a !), peuvent aider à l'explication.

    L’abelha

    Le nom de personne Labeille est bien présent en Dordogne. Il représente probablement un surnom d'apiculteur.

    On le trouve fréquemment dans les lieux-dits : Labeille à Saint-Cirq, L’Abeille à Meyrals, à Saint-Pierre-d’Eyraud, à Salles-de-Belvès, L’Abeillé à Salon, Les Abeilles à Prigonrieux. Ces toponymes semblent récents, il est difficile d'être affirmatif, tant les possibilités de confusion sont possibles.

    C'est ainsi que pour le toponyme Labeille à Marcillac-Saint-Quentin, relevé par Peter Nollet, la forme ancienne Labeillio (1832), probablement influencée par la prononciation occitane, fait plutôt pencher vers une hypothèse nom de personne Abel et suffixe d'appartenance -iá : L'Abeliá, devenu après recul de l'accent tonique et dissimilation e > i = L'Abília.

    Il en est de même pour le toponyme La Roche-Abeille à Condat-sur-Vézère, étudié par Novelum-IEO Périgord : « la référence à l'occitan abelha est peu probable ; il s'agit peut-être d'une mauvaise transcription du français « abbaye », le lien avec un établissement religieux (Condat ? Saint-Amand-de-Coly ?) restant alors à préciser. »  

    Pour Yves Lavalade, la prononciation nord-occitane des toponymes La Beille et Labeille, en Haute-Vienne, est aussi à rapprocher de abadiá (abbaye), 

    Caguebeille à Monestier, est obscur.

    Bourdon à Payzac : le nom de personne Bourdon, présent en Dordogne, a plusieurs significations dont celle bien sûr de l'insecte hyménoptère bourdonnant… mais très rare en toponymie.

    Joan-Claudi Dugros