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Noms de lùocs - Page 38

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». Poursuivons la découverte de ceux d’ordre moral. 

    Los chafres : Savi, Prolhac, Paratge

    L'occitan savi, sabi, sapi signifie « sage » mais aussi « savant » (à l'origine la « sage-femme » était « femme de savoir, femme d'expérience »). 

    Bossavy à Payzac (forme ancienne Boissavy, Beausavi) : le bois appartenant à Savy, patronyme laudatif (sage, avisé), Peut être aussi nom de baptême Sabin (latin Sabinus). Les Sabines à Capdrot et Bois des Sabines à Proissans, sont peut-être des féminisations. Sabeyrou à Brantôme, relevé par Jean-Louis Lévêque : « Sabeiron, nom ou surnom de personne, diminutif dérivé du nom commun saber (savoir, connaissance) : petit savant. » 

    « Dans la Chanson de la Croisade (XIIIe siècle) le fils du comte de Foix es gentils e savis e a valor e sen (« il est aimable, sage, valeureux, de bon sens » ; laisse 197, vers 6). Que demander de mieux ? » (Yves Lavalade). 

    Les toponymes Prouillac à Payzac, à Manaurie, à Plazac, Prouilhac à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, Les Prouillacs à Saint-Amand-de-Vergt, peut-être Chez Prougnac à Mareuil, sont des noms de domaine gallo-romains, de Probilius-acum (de probus « loyal, de bonne qualité, honnête, vertueux »). Yves Lavalade envisage aussi pour ce toponyme le latin Proculus (enfant né tardivement) : comme le sens-tu-fariam occitan, que l’on pourrait traduire humoristiquement par « on se serait bien passés de toi »).

    Les Paratgies à Vitrac (A las Pararias entre Montfort et Sarlat en 1170, Mol. voc. de las Parorias, en 1475) fait peut-être référence au mot-clé de la lyrique occitane paratge : « lignée, noblesse ; vertu féodale occitane (XIIIe siècle) ». Les noms de personne Parachou (bien présent en Dordogne) et Parajoux (en Creuse) y font référence.

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». Poursuivons la découverte de ceux d’ordre moral. 

    Los chafres : Durand

    L'étymologie du nom de famille Durand / Durant est obscure. « Il faut sans doute voir dans ces patronymes des noms de baptême glorieux et guerriers au sens d'endurant, invincible (pensons à Durandal, nom de l'épée de Roland). » (Astor).

    On trouve en Périgord Durand à Florimont-Gaumier, à Monestier, à Veyrines-de-Domme. Le Durand est un hydronyme à Saint-Rabier, Chez Durand à Coutures et à Varaignes, Les Durands à Bourgnac, à Lamonzie-Saint-Martin et à Saint-Martial-de-Valette. La Durante à Lalinde est peut-être une féminisation. On trouve souvent le nom de personne en déterminant : Lo Prat de Durant à Domme (excellent occitan relevé par Peter Nollet), Le Claud Durand à Champs-Romain (pas mal non plus), Gué Durand à Lanouaille, Puy Durand à Fanlac.

    La construction classique nom de personne plus suffixe -ie, qui indique la propriété, l'appartenance, est très présente sous la forme La Durantie, à Paleyrac (La Durantia en 1351), à Champagnac-de-Belair, à Lacropte, à Lanouaille (château que le Maréchal Bugeaud fit édifier en 1845), à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, à Sainte-Croix-de-Mareuil, à Saint-Geyrac, à Saint-Michel-de-Villadeix, à Saint-Sauveur (Maynam. de la Durantia), Le Moulin de la Durantie à Mauzens-et-Miremont). Les Durantieres à Savignac-Nontron, aujourd'hui Durentière, est une autre forme de propriété. Une curieuse forme La Durantiode à Valeuil (cacographie ?). 

    Au Moyen Age, le nom connaît un franc succès. On le trouve à plusieurs reprises dans les chroniques de cette époque sous les formes Duran, Durant ou Durand : Durand (seul), Peyre et son frère Guilhem(ou Guilhó) Durand, Helias Durand, à Périgueux et Duran Baudèl à Bergerac.

     

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». Poursuivons la découverte de ceux d’ordre moral. 

    Los chafres : Constant, Durat, Sonhós, Manent...

    Le toponyme Constant est présent à Saint-Avit-de-Vialard, à Saint-Félix-de-Villadeix. Il est déterminant dans Le Moulin Constant à Saint-Geniès et dans Puy-Constant à Sourzac (Tenentia de Podio Constans en 1481), il indique l'appartenance.

    « La plupart des noms de famille Constantin relève de la gloire de l'empereur Constantin dans l'Église chrétienne du Moyen-Âge qui en avait fait le modèle du prince chrétien. » (Astor). Il est aussi bien présent en Dordogne. Constantin à Eymet et La Constantine (lieu imprécis) (M. de la Constantinia en 1277).

    Et aussi Arnaut (ou Naudonet, diminutif) Durat. Ici le surnom fait sans doute allusion a l'occitan durar « durer », au sens de « endurci ». Gourgues a relevé un lieu-dit Nandole-Durat à Auriac-de-Bourzac.

    Le nom de personne Sougnoux (occitan sonhós « qui prend soin ») est présent en Dordogne.

    La Manentie à Festalens (aujourd'hui Festalemps) (Mayn. de la Manentia en 1280) : les terres de Manent. « Venu du latin manere (rester, demeurer), l'occitan manent a désigné celui qui possédait en propre sa demeure, sa maison (le manoir a la même origine) et par la suite le serf installé dans un domaine (d'où le « manant ») (Lavalade).