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Noms de familha e pitits noms - Page 42

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». 


    Los chafres : Ardit, Suau, Trigadinnar

    Peter Nollet a relevé Chez l'Ardi à Sainte-Nathalène et Jean-Louis Lévêque précise que les formes fancisées Hardy, Hardi, Ardit, viennent de l'occitan ardit : participe passé de l’ancien verbe occitan *ardir (durcir), lui-même issu de l’adjectif germanique hard (dur, rude) ; à l’origine, il a donc pu être donné en tant que surnom à un individu endurant ou intrépide.

    On le trouve comme déterminant dans Montardy à Gout-Rossignol et à Grand-Brassac et comme nom de personne à Bergerac : Ardit Colí en 1379, qui a comme profession tondedor : «  tondeur de draps » et Helias de Puch Ardit e son filh en 1381.

    L'occitan suau, suaud signifie « paisible, tranquille ». Le surnom a pu désigner un individu calme (du latin suavis, doux, agréable…).

    On le trouve dans deux toponymes relevés par Peter Nollet : la Borie de Siaud à Proissans (formes anciennes : Laborie Dussau, à Laborie Dussiau, à la Borie Dussio) et Chiaud à Vitrac. Pour ce dernier, Peter Nollet précise : « en 1461, Et. Suau possédait une maison à Sarlat. À remarquer que le premier –u- se prononce [j] en occitan, comme dans buòu (bœuf) et uòu (œuf). ».

    Trigodinat à Daglan (formes anciennes Triodinas, Triga Dinnar), Trigadinat à Nabirat, Trigaudinas à Urval, Trigodinas Triquedinat à Molières, Triguedinat à Vézac (formes anciennes Triguedinac, Chalp de Triguedinac, Trigadias : mot occitan composé de triga (avoir hâte) et dinnar (dîner). C'est l'endroit où il « tarde de manger », le nom de lieu a donné le nom de personne (surnom). Il apparaît plusieurs fois en Dordogne, ainsi que dans le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne et le Gers. Il existe aussi des Trigueboire (Gers, Haute-Garonne, Ariège).

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». 

    Los chafres : Cusson, Pèla-Vesin

    L'occitan cusson désigne le charançon, la vrillette. Il a pu donner le sens figuré d'importun, avare, à un individu.

    Le Cussou à Brantôme, relevé par Jean-Louis Lévêque qui nous dit : « représente vraisemblablement le surnom d’un propriétaire ou d’un exploitant de cette ferme aujourd’hui ruinée : l’occitan cusson (ver à bois, asticot) a pu être ainsi donné à un individu de faible corpulence ou à l’inverse à quelqu’un connu pour son embonpoint. ». La Grande et La Petite Cussonnie à Saint-Antoine-Cumond, sont les domaines du nom de personne Cusson (présent chez nos voisins du Lot et Lot-et-Garonne).

    Un des sens figurés de l'occitan pelar signifie « ruiner, dépouiller de ses biens ». Il est présent dans le toponyme Pelvézy à Saint-Geniès (Palavesi en 1312, Pelvisi en 1328, Castrum de Pelevesi en 1530) : de l'occitan pèla vesin « (qui) ruine le voisin ») et dans La Palavizinie à Saint-Martin-des-Combes (en 1451), construction classique sur le nom de personne et le suffixe -iá.

    Guill. Pèla-vezí est un habitant de Bergerac en 1381. Jean Roux nous dit que Pela-vesin est un surnom d’usurier, attesté en français et en occitan, dès 1096 (Dauzat) et qu'il y a de nombreux composés en pela- attestés dès le XIIème siècle.

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». 

    Los chafres : Colha, Colhon

    Après une longue série de surnoms liés au physique (loin d'être exhaustive), voici les sobriquets d'ordre moral. Et pour commencer cette nouvelle liste de la même manière virile et gaillarde que nous avons terminé l'autre, voici un habitant de Bergerac P. Sabatièr dont on nous dit qu'il était  apelat Pèy Colha, en 1381. Si la définition des dictionnaires occitan-français du mot colha est ; « sot, nigaud, niais, stupide, idiot, con », avec de nombreux dérivés augmentatifs et diminutifs, il convient de noter que, même de nos jours, le qualificatif garde une connotation plus près de la tendresse et de l'affection que de l'injure. Ne croyez pas que les « chafres » dont nos anciens affublaient leur contemporains, soient cruels ou méchants. Le but était de distinguer une personne dont le nom était très courant dans le village, et ce qui peut choquer aujourd'hui était sans doute considéré comme « normal » à la création du surnom. 

    Le Pré de Couye à Champs-Romain) : « probable nom de personne ; surnom péjoratif : coia (citrouille) ou colha (benêt). » (Yves Lavalade). D'autres toponymes en Périgord doivent présenter cette alternative entre plusieurs explications, comme Le Roc du Couillon au Bugue, Couyet  à Échourgnac, Couyette à Sourzac… et d'autres. Nous en resterons donc là. À noter un lieu-dit Cascouillet en Haute-Garonne et un Pech de Cante-Couillon dans l'Aude.