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Joan-Claudi Dugros - Page 84

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'occitan gota (prononcer /gouto/) désigne déjà au Moyen-Age « goutte, égout, fossé ». Le toponyme évoque toujours un lieu humide, qui suinte, avec des filets d'eau, des infiltrations ou des sources. On trouve en Périgord La Goute à Busseroles, Les Gouttes, ruisseau affluent du Moiron entre Gardonne et la Dordogne, Le Goutteblave à Blis-et-Born, hydronyme (forme ancienne Goute-Blave, hameau, au Change), Goute-Negre au Bugue (forme ancienne Gota-Negra en 1454), ces deux toponymes évoquant la couleur bleue ou sombre de l’eau profonde du bassin de réception de la source.

    Goutal à Saint-André-d’Allas (l'occitan gotal peut désigner un pré humide ou un endroit où prennent naissance plusieurs sources). Le diminutif Goute-rine (al rio gota rino gotarino au 13e s.) (occitan gotarina) à Moncaret est devenu aujourd’hui Les Gargarines ! Autre diminutif Les Goutilles (occitan gotilha) à Beaupouyet).

    Le nom de famille Gouttières présent dans Les Gouttières à Lamonzie-Saint-Martin peut représenter l’occitan gotièra qui désigne le lit d’épanchement d’une source, la vallée arrosée par un ruisseau. Mais peut aussi être le domaine du nom de personne Got ou Gout (attestés en Périgord). Dans le Livre Noir de Périgueux, on trouve un Jacme / Jacmet de la Goutte (J. Roux).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Les Gavachs et Les Gavachoux au Buisson-de-Cadouin. On trouve les formes anciennes Combe des Gavats, Maison des Gavats, Fontaine des Gavats (Font des Gavats), commune de Cadouin. L'occitan gavach, péjoratif, désigne un montagnard. Le surnom gavach a été donné à un goinfre, un rustre. Il désigne aussi un langage étranger, patois, parler de la Montagne : « parler le gavach ». Dans notre région, le terme a désigné les immigrants venus des Charentes et du Poitou.

    Nous avons Gava au Fleix, Gabat à Domme et les diminutifs (gavach + -on) Au Gabatou à Saint-Laurent-des-Hommes, Gavachoux à Saint-Georges-de-Montclard (formes anciennes Les Gavachoux, Guavachoux (1738), Les Gavachoux à Sainte-Radegonde. D'après Nègre « gavach dériverait de gave et aurait d'abord signifié « homme du gave », c'est-à-dire « Pyrénéen ». Il précise gavach « montagnard, étranger », primitivement « goitreux » remonte à une base *gaba « jabot », qui est préromane, peut-être gauloise ». 

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Les Cruveillers à Saint-Geyrac, Le Crubeiller à Razac-d’Eymet, Les Cruveys à Brantôme : l'occitan cruvel / cruvelh / crubel désigne un crible, un tamis et Cruvelier / Crubelier, un fabricant ou un marchand de cet objet. On trouve ici la classique alternance v/b qui marque la limite nord et sud-occitan. Elle est nette dans les lieux-dits Crubel (Lot, Tarn-et-Garonne), Crubelets (Lot, Lot-et-Garonne), Crubelles (Lot-et-Garonne). Elle l'est moins lorsqu'on s'éloigne de cette zone : Cruvelet (Var), Cruvellier (Gard et Bouches-du-Rhône), Cruvelou (Ardèche), Les Cruvèus (Hautes-Alpes). On trouve les noms de personne Guilhem de Cruvelier et Seguy de Cruvelier au moyen-âge, ils sont toujours attestés en Périgord sous les formes Cruvelier, Cruvellier.

    Joan-Claudi Dugros