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Joan-Claudi Dugros - Page 80

  • Los saumes de la nuòch, poèmes de Max Rouquette

    PA270433.JPGLes éditions Fédérop à Gardonne viennent de sortir en occitan avec sa traduction en français « Los saumes de la nuòch »( les psaumes de la nuit) de Max Rouquette qui nous a quittés en 2005. Dans une édition revue et présentée par Philippe Gardy, avec le concours de Jean-Guilhem Rouquette, ce livre réunit ses trois premiers premiers recueils poétiques: Les songes du matin (1937), Songes de la nuit (1942) et La pitié du matin (1963). Ces poèmes étaient introuvables depuis longtemps sont enfin réédités dans la collection Paul Froment, créée par le regretté Bernard Lesfargues.

    Jean-Claude Dugros, en charge de la revue Paraulas de Novelum nous en parle.

    DG : Pouvez-vous nous choisir un extrait de la poésie de Max Rouquette ?

    Jean-Claude Dugros: J'ai choisi les vers suivants : « Vòle tornar veire en la font gelada /d'aquel bòsc sorne e rescondut / aqueles uòlhs d'aiga neblada ont ai mirat ma joventut ». (Je veux encore voir dans la source froide / de ce bois sombre et caché / ces yeux d'eau brumeuse / où j'ai comptemplé ma jeunesse.)

    DG : Présentez-nous l'auteur.

    JCD: Max Rouquette (1908-2005) est né à Argelliers (Hérault). Poète, prosateur et dramaturge, traduit en de nombreuses langues, il a atteint une notoriété internationale. Il présida l'Institut d'Études Occitanes de 1952 à 1957. Son rôle dans le maintien et la sauvegarde de la culture et de la littérature est incontestable.

    DG : Dites-nous en plus sur son oeuvre

    JCD: Son œuvre est immense. Vert Paradis, recueil de courts récits inspirés de la nature sauvage de son pays natal, au milieu des vignes et des chênes verts sombres, au contact des gens qu'il a fréquenté quand il résidait à Aniane (34), non loin de Saint-Guilhem-le-Désert, lieu chargé d'histoire, est considéré comme son chef-d'œuvre. La mòrt de Còstasolana, L'Autbòi de nèu, La mandra dins lo pesquièr, etc., sont des textes d'un extrême réalisme. Il a traduit en occitan le Romancero gitan de Lorca. On peut citer aussi son œuvre théâtrale : Médée (en occitan Medelha), dont l'édition pédagogique chez Magnard en 2008 est destinée aux scolaires. Paru en 2001 aux éditions du Rocher, Ils sont les bergers des étoiles, est un livre de souvenirs, de rêveries et de réflexions. Et toujours, chez Max Rouquette, une langue vivante d'oc, élevée à sa juste place, au plus haut niveau.

    À noter, Poèmes en prose, sorti chez Fédérop en 2008 dans une édition bilingue comprend les derniers écrits de Max Rouquette.

    Max Rouquette, Los saumes de la nòch / Les Psaumes de la nuit, édition bilingue, fédérop, 2019, 153 pages, 15 euros.

    Denis Gilabert.

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'occitan gota (prononcer /gouto/) désigne déjà au Moyen-Age « goutte, égout, fossé ». Le toponyme évoque toujours un lieu humide, qui suinte, avec des filets d'eau, des infiltrations ou des sources. On trouve en Périgord La Goute à Busseroles, Les Gouttes, ruisseau affluent du Moiron entre Gardonne et la Dordogne, Le Goutteblave à Blis-et-Born, hydronyme (forme ancienne Goute-Blave, hameau, au Change), Goute-Negre au Bugue (forme ancienne Gota-Negra en 1454), ces deux toponymes évoquant la couleur bleue ou sombre de l’eau profonde du bassin de réception de la source.

    Goutal à Saint-André-d’Allas (l'occitan gotal peut désigner un pré humide ou un endroit où prennent naissance plusieurs sources). Le diminutif Goute-rine (al rio gota rino gotarino au 13e s.) (occitan gotarina) à Moncaret est devenu aujourd’hui Les Gargarines ! Autre diminutif Les Goutilles (occitan gotilha) à Beaupouyet).

    Le nom de famille Gouttières présent dans Les Gouttières à Lamonzie-Saint-Martin peut représenter l’occitan gotièra qui désigne le lit d’épanchement d’une source, la vallée arrosée par un ruisseau. Mais peut aussi être le domaine du nom de personne Got ou Gout (attestés en Périgord). Dans le Livre Noir de Périgueux, on trouve un Jacme / Jacmet de la Goutte (J. Roux).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Les Gavachs et Les Gavachoux au Buisson-de-Cadouin. On trouve les formes anciennes Combe des Gavats, Maison des Gavats, Fontaine des Gavats (Font des Gavats), commune de Cadouin. L'occitan gavach, péjoratif, désigne un montagnard. Le surnom gavach a été donné à un goinfre, un rustre. Il désigne aussi un langage étranger, patois, parler de la Montagne : « parler le gavach ». Dans notre région, le terme a désigné les immigrants venus des Charentes et du Poitou.

    Nous avons Gava au Fleix, Gabat à Domme et les diminutifs (gavach + -on) Au Gabatou à Saint-Laurent-des-Hommes, Gavachoux à Saint-Georges-de-Montclard (formes anciennes Les Gavachoux, Guavachoux (1738), Les Gavachoux à Sainte-Radegonde. D'après Nègre « gavach dériverait de gave et aurait d'abord signifié « homme du gave », c'est-à-dire « Pyrénéen ». Il précise gavach « montagnard, étranger », primitivement « goitreux » remonte à une base *gaba « jabot », qui est préromane, peut-être gauloise ». 

    Joan-Claudi Dugros