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Joan-Claudi Dugros - Page 83

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Laguens : on trouve le lieu-dit Laguens dans les départements du Gers, Landes et Tarn-et-Garonne et le nom de personne Laguens est présent majoritairement en Haute-Garonne, Gers et Hautes-Pyrénées, soit en zone occitane de dialecte gascon. En effet, laguens est un adverbe gascon qui signifie "là dedans", qui pourrait désigner par exemple une maison au milieu du village (par opposition aux noms de lieux et noms de personnes Lafore, Laffore, Saffore, dans lesquels on reconnaît l'occitan fòra, defòra : « dehors »).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'occitan lac (du latin lacus, petite étendue d’eau, trou inondé ; abreuvoir) a le sens de trou d'eau, endroit où une mare peut se former en temps de forte pluviosité, fosse et aussi de lac bien entendu. Ce qui explique la grande quantité de toponymes et de dérivés s'y rapportant très fréquents en Dordogne et en Aquitaine : Le Lacat, Le Laquet, Laquais, Laqueys, Le Laquial, etc.

    Le féminin laca /laquo/ est une variante qui désigne une partie de champ trop humide, une « mouillère ». La Lacasse à Besse (Lac + -assa) est un augmentatif péjoratif. Al Lacassou, à Capdrot, Les Lacassous à Bouzic, par exemple, représentent un diminutif de lacàs, à son tour augmentatif de lac, donc littéralement « les petites grandes mares » ! L’occitan s’alacar signifie se tremper jusqu’aux os. Noms de famille Dellac, Dulac (francisation).

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Los saumes de la nuòch, poèmes de Max Rouquette

    PA270433.JPGLes éditions Fédérop à Gardonne viennent de sortir en occitan avec sa traduction en français « Los saumes de la nuòch »( les psaumes de la nuit) de Max Rouquette qui nous a quittés en 2005. Dans une édition revue et présentée par Philippe Gardy, avec le concours de Jean-Guilhem Rouquette, ce livre réunit ses trois premiers premiers recueils poétiques: Les songes du matin (1937), Songes de la nuit (1942) et La pitié du matin (1963). Ces poèmes étaient introuvables depuis longtemps sont enfin réédités dans la collection Paul Froment, créée par le regretté Bernard Lesfargues.

    Jean-Claude Dugros, en charge de la revue Paraulas de Novelum nous en parle.

    DG : Pouvez-vous nous choisir un extrait de la poésie de Max Rouquette ?

    Jean-Claude Dugros: J'ai choisi les vers suivants : « Vòle tornar veire en la font gelada /d'aquel bòsc sorne e rescondut / aqueles uòlhs d'aiga neblada ont ai mirat ma joventut ». (Je veux encore voir dans la source froide / de ce bois sombre et caché / ces yeux d'eau brumeuse / où j'ai comptemplé ma jeunesse.)

    DG : Présentez-nous l'auteur.

    JCD: Max Rouquette (1908-2005) est né à Argelliers (Hérault). Poète, prosateur et dramaturge, traduit en de nombreuses langues, il a atteint une notoriété internationale. Il présida l'Institut d'Études Occitanes de 1952 à 1957. Son rôle dans le maintien et la sauvegarde de la culture et de la littérature est incontestable.

    DG : Dites-nous en plus sur son oeuvre

    JCD: Son œuvre est immense. Vert Paradis, recueil de courts récits inspirés de la nature sauvage de son pays natal, au milieu des vignes et des chênes verts sombres, au contact des gens qu'il a fréquenté quand il résidait à Aniane (34), non loin de Saint-Guilhem-le-Désert, lieu chargé d'histoire, est considéré comme son chef-d'œuvre. La mòrt de Còstasolana, L'Autbòi de nèu, La mandra dins lo pesquièr, etc., sont des textes d'un extrême réalisme. Il a traduit en occitan le Romancero gitan de Lorca. On peut citer aussi son œuvre théâtrale : Médée (en occitan Medelha), dont l'édition pédagogique chez Magnard en 2008 est destinée aux scolaires. Paru en 2001 aux éditions du Rocher, Ils sont les bergers des étoiles, est un livre de souvenirs, de rêveries et de réflexions. Et toujours, chez Max Rouquette, une langue vivante d'oc, élevée à sa juste place, au plus haut niveau.

    À noter, Poèmes en prose, sorti chez Fédérop en 2008 dans une édition bilingue comprend les derniers écrits de Max Rouquette.

    Max Rouquette, Los saumes de la nòch / Les Psaumes de la nuit, édition bilingue, fédérop, 2019, 153 pages, 15 euros.

    Denis Gilabert.