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Joan-Claudi Dugros - Page 35

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Malandran, Balp, Breton,Baud...

    Malandre à Vergt-de-Biron vient peut-être de l’occitan malandran « lourdaud ». Naudó Malandral habite Bergerac en 1381 et Pantus à Salignac-Eyvigues a-t-il un rapport avec l’occitan panta, pantel « rustre, lourdaud » ?

    Le nom de personne Balp, de l’occitan balp (latin balbus, bègue, qui zézaie, qui articule mal) est présent dans Les Balbyes à Église-Neuve d’Issac (La Balbia en 1479). Le nom de famille Balp, Baup est toujours présent dans les départements voisins.

    Nous avons déjà rencontré dans ces colonnes, l’occitan bret, breton « bègue » « issus de l’ethnique Bret (cas sujet) et Breton (cas régime) désignant le Breton dont l’Occitan ne comprenait pas la langue ; d’où bretonejar « bégayer, bredouiller, balbutier » (Astor).

    L’occitan badar qui signifie « regarder avec admiration, regarder bouche-bée » est peut-être présent dans Badarelle à Marquay, surnom dérivé de « badaud », Roc de Bade à Carlux, Roc de Badeau à Saint-Cybranet.

    Les lieux-dits Badie à Mauzens, à Colombier, La Baudie au Change, à Montagnac-d'Auberoche, à Saint-Sauveur (La Baudia en 1450, La Baudie ou la croix de Liorac en 1606), peuvent avoir une origine germanique.

    Les Baudies à Mauzac-et-Grand-Castang (formes anciennes Baudis et Les Baudix), qerait plutôt à rapprocher de l’occitan bald, balt, baud, qui a le sens de « joyeux, plein d’ardeur, hardi, hautain ». La « gerba bauda » (prononcer /gèrbo baoudo/), qui marquait la fin des moissons est bien connue en Périgord. Sa chanson résonne encore lors des assemblées comme la félibrée.

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Auquetas,Babau, Babòia...

    Le vocabulaire occitan est très riche pour exprimer la niaiserie, la jobardise, toujours prétextes à surnoms. La liste est longue…

    Les Auquettes  à Bardou, ont sans doute un rapport avec l’oie (sud-occitan auca (prononcer /aouco/). Mais lequel ? un endroit où on élève les oies ? ou bien le lieu d'habitation des filles de Auquier/Alquier, nom de personne attesté encore aujourd'hui. 

    Les toponymes Les Babots (Les Babaux), au Bugue, Les Babots à Thenon, Babiaud (Babiaut) à Vergt, Le Babiol à Saint-Barthélémy-de-Bellegarde et à Montpon-Ménestérol, Babiot à Doissat (Eccles. De Batbuou, Batbuo en 1450) font référence à l’occitan babau (prononcer /babaou/) qui a plusieurs significations. Il recouvre notamment une grande diversité d’insectes, dont certains par leur larve peuvent parasiter le cerveau, d’où le sens de « sot, niais, nigaud »…

    On trouve, dans les registres consulaires, en 1381, à Bergerac, Guill. Babòt, Gironet de Babòt, Ger. Badòc, et à Périgueux, B. de Badio. Dans cette ville, Jean Roux nous dit qu’il y a un fonctionnaire de la ville nommé Badeu, en 1603. Le toponyme Badieu existe à Biron. 

    Babayou à Saint-Front-la-Rivière : « probable surnom diminutif tiré de babòia, benêt. » (Y. Lavalade)

    Péniquet à Celles était peut-être un grand bavard (de l’occitan penicar « bavarder »).

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables… 

    Los chafres : Favalier, Favard, Favarel...

    L’occitan favalier signifie « qui a de la faconde, qui a la langue trop bien pendue », de favela « discours, paroles », favelar « parler » (du latin médiéval fabellatio, bavardage). (Y. Lavalade). On le trouve dans le lieu-dit La Favalière à Saint-Julien-de-Lampon (anciennement La Favelière), nom de domaine. De la même famille, l’occitan favard a le sens de « bavard, babillard » (du latin fabella, récit, fable). Il a aussi le sens de « cajôleur, fainéant » (Mistral). Il est présent dans Favard à Saint-Martial-d’Artenset, à Tamniès, (Mansus de Favars en 1462), Fond Favard à Proissans (à Fon Favard en 1832), Le Favar est le nom d’un ruisseau « dont la source est à Chadourgnac, commune de Thiviers ; il forme le vallon d'Eyzerat et se jette dans la Drone à Corgnac » (Gourgues). La Favardie à Sarlande, Les Favards à Saint-Rémy, et peut-être Les Favarias à Montren, sont les domaines du nom de personne Favard.

    On ne peut exclure pour tous ces toponymes, une origine en rapport la « fève » (du latin faba), connue depuis les temps préhistoriques : marchands de fèves, champs de fèves… C’est ainsi que le diminutif Favarel au Coux (Al Favaral en 1509), peut plus problablement dériver de l’occitan favièr (marchand de légumes secs).  

    Arnaut Favart est cité au Moyen Age dans le Livre Noir de Périgueux.