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Joan-Claudi Dugros - Page 71

  • "L'ennemi de la mort", de Eugène Le Roy en version bilingue français occitan

    JC Dugros, l'Ennemic de la mòrt.jpgJean-Claude Dugros est un familier de la traduction des œuvres de l'écrivain Eugène Le Roy. Il a déjà traduit en occitan Lo Molin dau Frau ( éditions Lo Bornat dau Perigòrd) , La Damnacion de Sent-Guinefòrt ( éditions Novelum IEO). Il vient de terminer la traduction en occitan de « L'ennemi de la mort » , "L'ennemic de la mòrt"qui sortira prochainement en bilingue aux éditions du Perce-Oreille.

    Pourquoi avez-vous décidé de traduire « L'ennemi de la mort » en occitan ?

    « L'ennemi de la mort » est la dernière oeuvre et probablement la plus aboutie d' Eugène Le Roy, parue en 1908, après le décès de l'auteur. Comme souvent, dans sa façon d'écrire, il utilise de nombreuses tournures et expressions occitanes, ce qui lui était reproché par les éditeurs parisiens. L'action se situe dans la Double, il a fait des recherches très précises sur l'endroit, les noms de lieux, la vie sur place, on y retrouve la foire de la Latière, le marché de Ribérac...il sait de quoi il parle. Donc, un livre très intéressant à traduire.

    C'est une œuvre très noire...

    Oui, le milieu forestier doublaud est un monde à part. Eugène Le Roy a bien rendu la noirceur de la Double à cette époque, la vie difficile. J'y avais aussi placé ma traduction en occitan de "La Malvenue" de Claude Seignolle. Ce contexte de dureté permet aussi une richesse des personnages : le héros Daniel Charbonnière est médecin, il vit avec Sylvia qu'il sort de sa misère, avec laquelle il a cinq enfants qui finissent par mourir...Il est également manipulé par le noble du coin...C'est aussi une œuvre très sensible.

    Parlant de la traduction, comment vous y êtes vous pris ?

    Je me suis renseigné moi aussi et pour être au plus près du parler de la Double, je me suis fait aider par des locuteurs occitans naturels comme Pierre et Ginette Fouillaret , des Lèches. J'ai pris beaucoup de plaisir à en faire la traduction en occitan, en rendant au roman sa langue naturelle dans le contexte de l'époque. Notons que l'ouvrage contient également dix illustrations de Francis Pralong et une préface de Corinne Marache, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Bordeaux Montaigne et qui a fait sa thèse sur la Double.

    « L'ennemi de la mort/ L'ennemic de la mòrt » de Eugène Le Roy, bilingue, traduction en occitan de Jean-Claude Dugros, 512 pages, 28 €. Possibilité de précommande par souscription avant le 20 septembre aux éditions Perce-Oreille ; Le Chène, La Croix de Cazenac, 24220 Coux et Bigaroque. Voir ci-dessous:

    Bon de pré-commande L'ennemic de la mòrt.jpg

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'occitan faissa (prononcer /faïsso/), du latin fascia (bande), désigne une bande de terre maintenue par une muraille, une langue de terre.

    On le trouve dans les toponymes La Faysse à Prats-du-Périgord et à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac et dans les diminutifs Combe-Feyssole à Saint-Pompont, associé à l'occitan comba (combe, vallon) et Torte-Feyssolle à Bergerac (forme ancienne Torta Faissola en 1116), associé à l'adjectif féminin occitan tòrta (tortueuse).

    La rue des Faysses Rouges, attestée à Marseille, n'est pas à l'origine d'une surexposition au soleil… C'est en Dordogne que le nom de personne Lafaysse est le plus fréquent. Autres noms Faisse, Faysse.

    Joan-Claudi Dugros

  • A propos du lieu-dit le Cambord a Sarlat(1), par Jean-Claude Dugros

    Daniel Chavaroche nous fait remarquer, à juste titre, que le nom de personne Comborn est bien connu à Sarlat depuis le Moyen-Âge. En effet, les Comborn1 étaient une des grandes dynasties féodales, à côté de celle des Turenne, des Ventadorn, des Limoges.

    On connaît les trois sœurs de Turenne, filles du vicomte Raimon II, célébrées par Bertrand de Born : De tota beutat terena / son las tres de Turena : Contors qui épouse Hélie de Comborn vers 1184, Maria qui épouse Eble de Ventadorn vers 1180 et Elis qui épouse Bernart de Casnac (frç Bernard de Cazenac) à une date non connue, ce dernier seigneur périgourdin de Castelnaud, Domme, Montfort et Aillac. Vassal du comte de Toulouse, dépossédé de ses biens en 1214 par Simon de Montfort, il est présent en juin 1218 au siège de Toulouse où il assiste probablement à la mort de celui qui l'avait spolié quatre ans plus tôt. Le couple Bernard de Casnac et Elis de Turenne, injustement calomnié par des légendes locales mérite d'être réhabilité, il fait partie de l'histoire glorieuse occitane du Périgord. Les trois sœurs ont été chantées par les plus grands troubadours.

    Joan-Pau Verdier connaissait bien cette grande page de notre histoire. Il a signé, avec Jean-Marc Pernon, les mélodies originales de dix chansons de troubadours, gravées sur un CD inséré dans l’ouvrage édité en 2008 par le CRDP d’Aquitaine, Trobadors, auquel a participé son complice de radio Martial Peyrouny2. Quelle émotion d’entendre Joan-Pau chanter Los cramats : « sur ce poème terrible de Guilhem Figuèira, Verdier y a même rajouté un refrain personnel afin de le rattacher aux cramats de Montségur. Avec une fin sans fin, ravageuse et comme crachée par les flammes. » (p.44).

     


    1 Le château de Comborn, berceau de la dynastie du même nom, est implanté sur la commune d'Orgnac-sur-Vézère, dans un méandre de la Vézère, ce qui confirme l'étymologie Comborn : du gaulois cambo- (courbe, méandre) et ritu- (gué). L’alternance cam / com est très courante en Sarladais.
    2 Martial Peyrouny, Joan-Pau Verdier, Luc Aussibal, Trobadors, CRDP d’Aquitaine, 2008.