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Joan-Claudi Dugros - Page 75

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Ferrand

    Le nom de personne Ferran, Ferrand, d'origine germanique (*fehr- + *hram-, la racine *fehr- "vie" + la racine *hram- "corbeau ), était à la mode au Moyen Âge, où il est très vite tombé dans l'attraction de fer, couleur du fer (cheveux gris, par exemple), ou bien dur, résistant comme le fer.

    On le trouve dans les toponymes Ferrand et Combe de Ferrand, à Alles-sur-Dordogne, Ferrand à Issigeac, à Douville, à Gaugeac, un autre Combe de Ferrand à Celles, et aussi dans l'hydronyme Ruisseau Ferrand à Augignac.

    Avec le suffixe d'appartenance occitan -iá (prononcé /io/), bien connu en Périgord, nous avons Ferrandie à Saint-Louis-en-l’Isle, La Ferrandie à Jaure (La Ferandia en 1270 et Lafferandia en 1481), à Limeyrac (en 1260), à Milhac-d'Auberoche (en 1503), à Saint-Geyrac, Les Ferrandies à Grignols (Maynam. de las Ferrandias, en 1471). Avec le suffixe -ariá : La Ferranterie à La Chapelle-Aubareil. 

    Le nom de personne Féraud (germanique *fehr- + *wald-) est présent dans La Feraudie à Sourzac (M. de la Feraudia en 1459) et Férodie à Saint-Aquilin.

    Concernant Montferrand-du-Périgord, comme d'autres nombreux Montferrand (Aude, Drôme, Gironde, Puy-de-Dôme), il est beaucoup plus probable que ce type de toponyme signale des hauteurs sombres, « couleur de fer » ou pourvoyeuses de minerai. (Jean Roux, Dictionnaire toponymique des communes de Dordogne).

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Lo Baud ( première partie)

    En pays occitan, en raison du télescopage de mots d'origine étrangère avec notre langue, il est parfois bien difficile de restituer l'étymologie d'un lieu-dit ou d'un nom de personne.

    C'est ainsi que Le Baud à Lusignac, Puy-de-Baud à Chalais, Baud peut être un élément d'origine germanique « bald-) ou bien représenter l'occitan baud qui a le même sens de « hardi, remuant, joyeux ».

    Il en est de même des dérivés Puy-Baudau à Chantérac, Baudissou à Corgnac-sur-l’Isle, qui est peut-être la prononciation de Baudichon, diminutif.

    La Baudie au Change, à Montagnac-d'Auberoche, à Saint-Sauveur (formes anciennes La Baudia en 1450, La Baudie ou la croix de Liorac en 1606, sont « les terres du nom de famille Baud, » mais pour Les Baudies à Mauzac-et-Grand-Castang, les formes anciennes Baudis, Les Baudix, nous dirigent plutôt vers le nom de famille Baudis qui, s'il n'est pas présent en Dordogne, est présent dans le Lot-et-Garonne et le Lot voisins.

    La Baudonie à Paunac et La Badounie à Trémolat en 1779 (autre forme La Baudounie) sont les terres du nom de famille Baudon, Baudou, comme Chez Baudou à La Jemaye (hypocoristiques au cas-régime germanique ou diminutifs occitan)

    Autre toponyme : Roche-Baudy à Chantérac, en 1521. (A suivre)

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    L'Artiga/ L'Artija

    L'occitan artiga ou artija (prononcer /artigo, artizo/), désigne une terre défrichée (du prélatin artic (friche), lui-même dérivé du prélatin arta, arte (chêne vert). On le trouve dans tout le domaine occitan, mais surtout dans le Sud-Ouest, avec 14 noms de communes. En Périgord, nous avons (liste non exhaustive) :

    Artic, à Archignac, Artigas, commune de Saint-Martial-d'Artenset (forme ancienne M. d'Artigas en  1269, Les Artigaux, aux Lèches, Lartige à Saint-Laurent-des-Hommes (forme ancienne L'Artige), Artigeas, à Badefol-d'Ans, à Châtres, à Saint-Martin-de-Gurson (forme ancienne In Artigas en 1273, Fondartigeas à Angoisse (dont la forme ancienne Font-d'Artigeas, est plus lisible) et La Fon-d'Artigeas, à Lanouaille. La Guérite d'Artigole était le nom d'une tour de l'ancienne enceinte de Sarlat (en 1587).

    Peter Nollet a relevé une cacographie : À l’Artrigre à Daglan, sans doute À l'Artiga.

    Les Artigues, au Coux (17è siècle) et Les Artigues à Gardonne (Medietas de Artigis en 1117). 

    Lartigiaux à Millac-d'Auberoche (en 1318). 

    De nombreux Lartigue : à Beaumont-du-Périgord, Berbiguières, Pézuls (forme ancienne L'artigue), Lartigue, à Lamonzie-Montastruc, à Trémolat et sans doute Lortige La Chapelle-Grésignac.

    Artis à Saint-Paul-la-Roche (forme ancienne Artix)

    Malartigue à Sarlat et Malartigues à Saint-André -d’Allas, devaient être de mauvaises « artigues ».

    Longue Artigue (forme ancienne Longa Artiga en 1199, Grangia de Artigalonga en 1206) était une maison dépendante de l'abbaye de Cadouin.

     Parmi les noms de personnes, nous avons : Bertran d'Artiguas, habitant de Bergerac, au 12e siècle et Helias Artigat « sirvent » du consulat, à Périgueux à le même époque.

    Joan-Claudi Dugros