A l’entorn de l’aiga
Nouvelle série de toponymes occitans “autour de l’eau” par Jean-Claude Dugros, en prévision de la félibrée de Tocane Saint-Apre, qui aura pour thème “Au fiau de l’aiga, Drona”
Le latin aqua « eau » a connu une fortune considérable dans la toponymie. Dans nos régions occitanes, la forme aigue > aiga est la plus courante : Laygue à Calès (Bordaria de Laiga en 1243), à Sarlat, Laygua à Trémolat (en 1452). Laiguas à Saint-Geyrac. Lonjaygues à Couze-et-Saint-Front et Lonlaygue à Grand-Brassac indiquent la situation. Les Eygarots au Bugue, de l'occitan aigaròt « flaque d'eau, petite rigole » est un diminutif.
Layguemorte à Saint-Aubin-de-Cadelech, Aigues-Mortes à Saint-Martial d’Albarède (forme ancienne Aigue-Morte), Eyguevielle à Sainte-Nathalène (Ayguevieille en 1680, Aygue Vieille en 1762, Eyguevielle en 1830), représentent des pîèces d'eau ou des rivières asséchées. À l'opposé, les eaux vives, abondantes et fraîches, ont donné Aigues Vives à Cénac-et-St-Julien, à Saint-Germain-du-Salembre Aygueparse à Auriac-du-Périgord (forme ancienne Aygas parsas) et Aigueparse à Mazeyrolles (Eccl. de Druco de Aquis Sparsis en 1556, Ayguesperses en 1760), représentent l'ancien occitan esparsas « éparses, dispersées », en parlant de sources ou de ruisseaux en nombre important. Ayguenègre à Limeuil, doit être une allusion à la couleur des dépôts sur la roche, Belaygue à La Gonterie-Boulouneix (Bella Aqua en 1249), pour « eaux abondantes ». Tout le contraire de Malégue à Busserolles relevé par Yves Lavalade : « vraisemblablement pour mala aiga « mauvais ruisseau ».