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Joan-Claudi Dugros - Page 61

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, le chevreuil, première partie.

    Lo chabròl, lo chabròu ( prumiera partida)

    L'occitan cabròl/chabròl/chabròu désigne le chevreuil. Le surnom peut s'appliquer à « un individu aux mœurs un peu sauvages, un peu aventurier, qui court par monts et par vaux » (Astor). 

    Croix de Cabrol à Daglan et Saint-Pompon (1744), Fontcabrol à Calviac-en-Périgord (Font-Cabrolle en 1467).

    Chabrol à Sourzac, La Croix Chabrol à Coutures) (formes anciennes Croix-Chabrol et Croix-Chevrol), Puy-Chabrol à Saint-Crépin-d'Auberoche (1503), à Saint-Front-la-Rivière.

    Pech Chabrol à Ribagnac (Pechabrol) et A la Font-de-Chabrol à Cadouin ont conservé leur excellent occitan !

    De nombreuses personnes ont porté le nom de Chabròl (latin Caprioli, Capreoli) au Moyen-Age : un valet, un procureur du roi, un licencié en lois, un maire et juge… On trouve même Katarine Chabròla (prononcer /chabrolo/), patronyme féminin désignant la fille ou l’épouse d’un Chabròl). Les noms de famille Chabrol et Cabrol sont encore aujourd'hui bien présents en Périgord.

    Yves Lavalade a relevé « sept La Chabroulie en Dordogne (dont une concentration dans le nord-est du département), deux en Corrèze, deux en Haute-Vienne ». Il précise : « les Bernard Capreolus (1114-1120) et Geraldo Capreolo (Géraud Chabrol) du Cartulaire de Dalon nous en donnent une étymologie (bouc ; chevreuil). On peut y ajouter Les Chabroulies à Chantérac (Mayn. de las Chabroulia en 1588), à Montrem, à Saint-Méard-de-Drône. 

    Au suffixe collectif -iá (prononcer /io/) ci-dessus, on peut ajouter le suffixe -ièra /ièro/ de Chabrolieyre à Champagnac (forme ancienne Mansus de Chabrolieyras) et le suffixe -enc(a) de Chabroulen à Millac-de-Nontron (Forestage de Chabrolenc au XIIe siècle : Las fourets Chabroulen en 1745). ( à suivre)

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, la suite de la chronique sur chèvre et le chevreuil.

    La chabra, la cabra (seguida)

    Chabreillac à Saint-Front-la-Rivière : domaine gallo-romain.

    La Chabrela à Terrasson, Chabrelle à Saint-Just (Chabrelles), La Chabrelle à Saint-Nexans, Les Roches Chabrelles à Saint-Crépin-de-Richemont, sont sans doute des diminutifs

    La Chabrelie à Thenon, est le domaine du nom de personne Chabrel, diminutif, « chevreau ».

    La Chabrerie à Champs-Romain, à Firbeix, à Château-l’Évêque (forme ancienne Maynam. de la Chabraria en 1481), à Jumilhac-le-Grand, à Saint-Germain-du-Salembre, à Saint-Jean-d'Estissac (A la Chabreyrie en 1642), est le nom du domaine de Chabrier, l’éleveur de chèvres. »

    Chabretaire à Douchapt : l'occitan chabretaire désigne le « cornemuseux, museteur, joueur de musette », de chabreta « flûte rustique ; cornemuse, cabrette, musette)

    La Chabreterie à Plazac : le domaine du nom de personne Chabret ou élevage de chèvres.

    Chabrevialard à Chavagnac : composé chabra « chèvre » plus nom de personne. 

    Chabridou à Saint-Pierre-de-Cole et Les Chabridoux à Hautefort : l'occitan chabridon désigne « le cabri, le chevreau, le biquet » mais aussi « le chèvrefeuille!)

    Chabrier à Coulounieix-Chamiers, Le Chabrier à Razac-de-Saussignac (1774), Val-Chabrièr à  Brassac : c'est l'éleveur de chèvres.

    La Chabrière à Proissans : le domaine de Chabrier, ou élevage de chèvres.

    Chabrignac à Carlux et à Terrasson : nom de domaine gallo-romain, formé du nom d'homme latin *Caprinius, dérivé de Caprinus plus suffixe -acum.

    Relevé par Jean-Louis Lévêque : Chabrille à Brantôme (une forme ancienne les Sabriles en 1793) : « oc. Las Chabrilhas (les terres de Chabrilha, nom ou surnom de propriétaire, littéralement « la petite chêvre ») : c'est un nom de famille rare, mais attesté en Périgord sous la francisation Chabrille avant 1750. 

    Le Chabrissou à Saint-Germain-du-Salembre : diminutif.

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Après les oiseaux sauvages, la belette, la biche et le cerf.

    La beleta, la bicha, la cèrvia, lo cerv ( partida 1)

    La Belette à Saint-Avit-Sénieur : « la petite belle », mais en occitan bel/bela (/bélo/) signifie « grand(e), imposant(e) ». Le surnom a pu être donné par dérision. Si le nom de personne masculin Belet / Bellet (diminutif), bien présent en Périgord, est largement représenté en toponymie, le féminin est beaucoup plus discret… 

    La biche, le cerf, le chevreuil sont davantage présents :

    La Nauve de la Biche à La Roche-Chalais, Bois des Biches à Sceau-Saint-Angel, Chez Bichet à Chenaud et peut-être Les Bichets (occitan Los Bischets) à Saint-Cyr-les-Champagnes, Bichaud à Saint-Barthélémy-de-Bellegarde (le nom de personne Bichaud a son maximum en Corrèze).

    Dans Puycervier à Cantillac (forme ancienne Puy-Servier), on reconnaît en premier élément la francisation de l'occitan pueg (hauteur, colline) et en deuxième élément la forme masculine de l'occitan cervièra, le collectif cervier qui évoque les bois où vivaient les cerfs et autres cervidés. 

    Serval  à Belvès (forme ancienne Furnus de Servallo ; Serval en 1775) à Saint-Amand-de-Belvès. (Cerval-en-Rauzel en 1775), à Siorac (Tour de Serval, dans le fort de Sciourac, en 1568).

    Johan de Serval était capitaine de Bannes, au temps de la guerre de Cent Ans. 

    Joan-Claudi Dugros