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Joan-Claudi Dugros - Page 61

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Après les oiseaux sauvages, les oiseaux domestiques et aujourd'hui la colombe, en deux parties.

    Lo colomb, la colomba ( partida 2)

    Le français colombier est un calque parfait de l'occitan colombier (du latin colombarium). 

    Nous n'énumèrerons pas la quarantaine de Colombier disséminés dans tout le département. « Si dans le midi de la France l'érection d'un colombier n'était pas un privilège féodal, un colombier de quelque importance et donc de nature à induire un lieu-dit ne pouvait appartenir qu'à un grand domaine. » (Astor). C'est peut-être le cas pour la commune de Colombier, certaines formes historiques suggèrant un collectif, le grand domaine pourrait être celui de Monbazillac.. 

    Colombieres à Mareuil, est l'occitan colombièra (prononcer /couloumbièro/), forme féminine de colombier.

    La francisation Pigeonnier (Le Pigeonier à Saint-Maime-de-Péreyrol) (occitan pijonier) est aussi nombreuse et répandue que Colombier. Nous ne la détaillerons pas.

    Les Pigeonnes à Groléjac, Aux Pigeonnes à Nabirat, doit désigner « le domaine du nom de personne Pigeon » tout comme La Pigeonnière à Saint-Médard-d’Excideuil.

    La Dama Pijonièra est le titre d'un album du groupe Peiraguda, sorti en 1982, chez Ventadorn.

    Lo colom favard, en occitan, désigne le pigeon ramier, grand amateur de féverolles. Mais l'occitan favard a d'autres significations. Nous ne retiendrons donc pas ici les nombreux lieux-dits portant ce nom e ses dérivés .

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Après les oiseaux sauvages, les oiseaux domestiques et aujourd'hui l'oie.

    L'aucha, l'auca

    La Patte d’Oie à Beynac-et-Cazenac, à Villamblard et à Saint-André-d'Allas, sont des traductions intégrales. Le toponyme représente généralement un carrefour.

    Pour trouver une identité occitane, il faut chercher les mots auca (prononcer /aouko/) en sud-occitan et aucha (prononcer /aousso/) en nord-occitan, et leurs dérivés.

    Lauche, à Saint-Lazare, Lauche (forme ancienne Eccl. paroch. de Lauchas en 1471, Egl. paroissiale de Moniac des Loches en 1708.) et Font de l’Auche à Léguillac, À Font-de-Lauche, à Négrondes, renvoient vraisemblablement à un gaulois olca (terre labourable). Dans le nord-occitan, òlcha passe à òucha / aucha, parfait homophone d'aucha (oie), déjà présent dans la forme ancienne latinisée Fons Anseris en 1490, de Font de l’Auche à Léguillac, qui devient « La Fontaine de l'Oie ». 

    On retrouve cette attraction dans d'autres toponymes. Si l'occitan auchon (/aoussou/) désigne l'oison, les formes L'Auchou à Cornille, à Tocane, Lauchou à Doissac, Pey d'Auchou, à Boulazac, peuvent aussi désigner un diminutif du nom de personne Doche, Dauche, bien présents en Périgord. Il en de même pour Lauchie à Saint-Amand-de-Coly, où le nom de domaine (finale en -ie) « renvoie à un nom de personne Auche ou Lauche, « à rapprocher de Louche (à Celles) et du patronyme Doche, Dauche bien attesté en Périgord, qui peut être un nom de lieu d’origine :*D’Auche < D’Aucha ». (J. Roux).

    On considère les noms de famille Alquier / Alquié et Auquier / Auquié comme noms de baptême issus du germanique. Mais, dans le cas du toponyme Laucher par exemple à Beauregard-et-Brassac, l'article agglutiné dirige vers l'occitan l’auchier, l'éleveur d’oies  plutôt que vers le nom de famille Auch(i)er.

    Lauquerie à Saint-Georges-de-Montclard et à Clermont-de-Beauregard, peuvent aussi bien être un élevage d'oie (en occitan aucariá /aoukario/), comme le domaine d'un nom de personne Auqu(i)er.

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Après les oiseaux sauvages, les oiseaux domestiques. Seconde partie sur le coq, la poule.

    Lo jau, la jalina, lo gal, la galina (seguida e fin)

    L'occitan galinièr / jalinier désigne un marchand de volailles. 

    On le trouve dans La Galinerie à Proissans : c'est le domaine du nom de personne Galinier, Le Galinier à Loubejac, Pech Galinier à Nabirat (forme ancienne au Pech Galigné), associé à l'occitan puèg (colline), La Galinière à Eymet (1777), à Rouffignac-de-Sigoulès, Les Galiniers, à Villefranche-du-Périgord, Galineix à Sorges.

    Dans la variante nord-occitane, La Jaligne à Corgnac-sur-l’Isle (en occitan La Jalínia, avec remontée de l'accent tonique), c'est la même chose que Jalinie à Saint-Jory-de-Chalais (formes anciennes La Jalinie, Jalinié) et La Jalinie à Eyzerat. Peut-être un lieu où l’on a dû élever des volailles, comme Jalinier Bas et Jalinier Haut à Ribérac, Le Jalinier (Le) à Sainte-Sabine et Jalinière à Beaupouyet.

    Les Pouleries et Lande des Pouleries à Jumilhac-le-Grand : de l'occitan polariá (prononcer /poulario/ « marché à la volaille », du latin pullus (petit d’animal), d’où « poussin ».(Yves Lavalade) 

    Le Poulet à Génis, La Poulette à Saint-Victor et le ruisseau La Poulete à Saint-Félix-de-Bourdeilles (Rivus voc. la Pouleta en 1475), complètent notre énumération loin d'être exhaustive.

    Pour terminer, citons la commune de Saint-Vincent-Jalmoutiers, en occitan Sent Vincenç de Jau Mostier, dont le déterminant mérite un article à lui seul. C'est la légende du « coq rôti » que l'on retrouve dans d'autres lieux en Dordogne comme le prieuré de Jarrauty (Jauroty à la fin du XVIIIe siècle), et Le Coq Rôti à Coulaures (en occitan Jau Rostit).

    Joan-Claudi Dugros