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Joan-Claudi Dugros - Page 63

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Aujourd'hui, le lièvre.

    La lebre

    Le lièvre se dit la lebre / la lèbre en occitan (féminin) (du latin lepus, leporis).

    La Lèbrerie à Plazac : c'est le domaine du nom de personne Lebre (attesté en Dordogne) + suffixe d'appartenance -iá.

    Les Lebrets au Buisson-de-Cadouin : diminutif. Le pluriel indique le collectif. Tout comme la francisation Les Lièvres à Saint-Martin-de-Gurson.

    Levraud à Saint-Front-d’Alemps, Levrault à Léguillac-de-l’Auche, Les Levrauts à Ribérac, Chez Levreaud : probablement des surnoms, de l’occitan lebraud (prononcer /lébraou/) « jeune lièvre ».

    Parmi les appellations populaires qui peuvent évoquer des lieux écartés, sauvages, notons le délicieux Spinguelèbre à Prigonrieux, littéralement : « danse-lièvre », de l'occitan espingar « gambader, danser ».

    Gape-Lèbre, lieu-dit de la commune d'Issac, est plus obscur, mais sans doute un surnom né d'une anecdote. Pour Porte-Lèbre à Agonac (Locus voc. de Porto Lebre en 1478), relevé par Jean-Louis Lévêque et non localisé, il pourrait s'agir d'un surnom de chasseur, littéralement « qui apporte le lièvre ». Pied de Lièvre à Sorges, semble récent. Quant à Le Château du Lièvre à Champs-Romain, d'après Yves Lavalade, il s'agit d'un « expression imagée qui vient sûrement des rochers dont les pointes dépassent le sol dans ces parcelles ».

    Le nom de famille Lalièvre était présent en Dordogne. On le trouve aujourd'hui en Gironde.

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, le chevreuil, suite et fin.

    Lo chabròl, lo chabròu ( seguida e fin)

    L'occitan cabròl/chabròl/chabròu désigne le chevreuil. Le surnom peut s'appliquer à « un individu aux mœurs un peu sauvages, un peu aventurier, qui court par monts et par vaux » (Astor). 

    Au suffixe collectif -iá (prononcer /io/) ci-dessus, on peut ajouter le suffixe -ièra /ièro/ de Chabrolieyre à Champagnac (forme ancienne Mansus de Chabrolieyras) et le suffixe -enc(a) de Chabroulen à Millac-de-Nontron (Forestage de Chabrolenc au xiie siècle : Las fourets Chabroulen en 1745). 

    Noter que Chabrouille (La Chabrouille) à Saint-Barthélémy-de-Bellegarde et à Bassillac (forme ancienne de La Chabroulie), variantes nord-occitane de La Crabrouille à la Monzie-Montastruc (forme ancienne La Cabroulye en 1602) et à Saint-Martin-des-Combes, sont des formes parfaitement occitanes, avec remontée de l'accent tonique. Malheureusement bien déformées par la transcription « phonétique » francisée. 

    La Chabrolle à Borrèze, Chabrouty à Saint-Pierre-d’Eyraud et Chez Chabry à Servanches : les noms de personne Chabrolle, Chabrouty et Chabry sont bien présents dans nos départements occitans.

    Montechabroulet à Mialet (formes anciennes Montetchabroulet, .Mont-Chabroulet) : « le petit mont de Chabroulet » ; diminutif du patronyme Chabrol (Chabròu).

    Vous avez noté que l'occitan est toujours bien présent dans ces lieux-dits et noms de personnes. Il l'est aussi dans ce dicton qui rappelle la sagesse de nos anciens : Aprèp la sopa, un bon chabròl (chabròt) pana un escut al (au) medecin : « après la soupe, un bon chabròl (chabròt) vole un écu au médecin ». Si l'étymologie du mot est obscure, sa définition : « bouillon ou soupe que l'on termine avec du vin rouge » est bien claire. Alors, n'hésitez pas : avec ou sans modération, mais « faites chabròu (chabròt) » !

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. 

    Aujourd'hui, le chevreuil, première partie.

    Lo chabròl, lo chabròu ( prumiera partida)

    L'occitan cabròl/chabròl/chabròu désigne le chevreuil. Le surnom peut s'appliquer à « un individu aux mœurs un peu sauvages, un peu aventurier, qui court par monts et par vaux » (Astor). 

    Croix de Cabrol à Daglan et Saint-Pompon (1744), Fontcabrol à Calviac-en-Périgord (Font-Cabrolle en 1467).

    Chabrol à Sourzac, La Croix Chabrol à Coutures) (formes anciennes Croix-Chabrol et Croix-Chevrol), Puy-Chabrol à Saint-Crépin-d'Auberoche (1503), à Saint-Front-la-Rivière.

    Pech Chabrol à Ribagnac (Pechabrol) et A la Font-de-Chabrol à Cadouin ont conservé leur excellent occitan !

    De nombreuses personnes ont porté le nom de Chabròl (latin Caprioli, Capreoli) au Moyen-Age : un valet, un procureur du roi, un licencié en lois, un maire et juge… On trouve même Katarine Chabròla (prononcer /chabrolo/), patronyme féminin désignant la fille ou l’épouse d’un Chabròl). Les noms de famille Chabrol et Cabrol sont encore aujourd'hui bien présents en Périgord.

    Yves Lavalade a relevé « sept La Chabroulie en Dordogne (dont une concentration dans le nord-est du département), deux en Corrèze, deux en Haute-Vienne ». Il précise : « les Bernard Capreolus (1114-1120) et Geraldo Capreolo (Géraud Chabrol) du Cartulaire de Dalon nous en donnent une étymologie (bouc ; chevreuil). On peut y ajouter Les Chabroulies à Chantérac (Mayn. de las Chabroulia en 1588), à Montrem, à Saint-Méard-de-Drône. 

    Au suffixe collectif -iá (prononcer /io/) ci-dessus, on peut ajouter le suffixe -ièra /ièro/ de Chabrolieyre à Champagnac (forme ancienne Mansus de Chabrolieyras) et le suffixe -enc(a) de Chabroulen à Millac-de-Nontron (Forestage de Chabrolenc au XIIe siècle : Las fourets Chabroulen en 1745). ( à suivre)

    Joan-Claudi Dugros