Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Noms de lùocs - Page 48

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». 


    Los chafres : Negre, Nier

    Le mot occitan negre, « notre seule façon de dire « noir », sans aucun relent de racisme », nous dit Yves Lavalade, est trop présent dans la toponymie pour en faire une liste qui deviendrait rapidement fastidieuse. 

    En voici donc un échantillon : Le Grand Négraud et le Petit Négraud à Razac-de-Saussignac, Jean de Négrot à Campagne et Le Negrou à Veyrines-de-Vergt, doivent être des diminutifs.

    La Negrerie à La Gonterie-Boulounieix, à Sainte-Trie (disparu), Les Nègreries à La Chapelle-Faucher (forme ancienne Las Negrarias) : c'est la propriété du nom de famille Négrier (qui a son maximum en Dordogne) ; Negreterie à Milhac-de-Nontron est la propriété de Negret et La Négrie à Queyssac, celle de Nègre. Peter Nollet a relevé À Lanegrerie à Nabirat, « formé sur le nom de personne Négrier avec suffixe de propriété –iá ou le nom de personne Négrerie (qui a son maximum en Corrèze). »

    Le surnom est porté depuis le Moyen Age où l'on trouve Lo Negre (surnom de Giraut del Forn), et un autre Lo Negre , à moins que ce soit le même, habitants de Bergerac, « marit de Boneta » et à Périgueux Négrier et Guilhem Negrier.

    Negrier dérivé de negre peut signifier « noir, surnom dû au teint, aux  habits, ou à la substance produite ou vendue (charbon…) » (Astor)

    Les Neyroux à La Coquille, doit être le patronyme Neyrou, présent en Haute-Vienne ; « l'occitan neiron (négraud), est dérivé de neir (noir), adjectif surtout présent en Limousin et en Auvergne ; qui est devenu patronyme. » (Y. Lavalade). Adjectif que l'on retrouve sous la forme Nier, dans les toponymes périgourdins Champnier à Saint-Julien-d’Eymet, dans la commune de Champniers (-et-Reilhac) forme ancienne Campnerium en 1365) et Chamiers : « le nom désigne de bonnes terres cultivables riches en humus (couleur noire) (…). Neir / Nier est la forme ancienne, aboutissement normal du latin nigrim (la forme lexicale actuelle negre est une forme « savante » refaite sur le latin ») (Jean Roux).

    Joan-Claudi Dugros

     

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». 

    Los chafres : Maurin, Mauron

    La Maurigne à Razac-de-Saussignac représente une variante bien connue des Maurin, Maury (forme phonétique), avec remontée de l'accent tonique. Et avec les composés habituels Bos Maury à La Chapelle-Faucher, Camp-Maury, à Saint-Just (Campus Mauri en 1324, Campt Maury en 1650), Fontmaury à Bars, Le Lac Maury à Jayac, Le Pech Maury à Daglan, Roque-Maury à Domme, Puy-Maurin à Bourdeilles et à Saint-Front-d'Alemps (1607), Maurimont à Prats-de-Carlux.

    Les diminitifs Maurinet sont à Maurens (May. de la Maurynia en 1370) et à Saint-Pardoux-la-Rivière. Maurinas est à Église-Neuve-de-Vergt.

    Avec diminutif en -on, dont « il sera difficile de distinguer ceux qui avaient le cheveu noir de ceux pour qui l'anthroponyme en question était un nom de baptême » (Astor)  : 

    Le Mauron à Sainte-Sabine-Born, à Biron, à Blis-et-Born (forme ancienne Les Mauroux), Roque-Mauron à Campagnac-lez-Quercy (en 1744) et leur domaine La Mauronie à Mayac, à Sarrazac, et aussi Mauroux à Trélissac, Le Mauroux à Nantiat, à Plaisance-Eyrenville, Les Mauroux à Blis-et-Born, à Campsegret, à Cherveix, à Liorac (en 1725), à Nantheuil, Bois Mauroux, à Proissans, Fontaine de Mauroux à Terrasson. La Mauroussie à Couze (Maurussie en 1743, Malroussy) et à Saint-Jory-de-Chalais. Ici, la forme Malroussy en zone sud-occitane pourrait faire allusion un surnom « mauvais roux ».

    Joan-Claudi Dugros

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». 

    Los chafres : Mauriac

    La toponymie d'époque gallo-romaine est marquée par le nom d'homme latin Maurus, que l'on retrouve dans Mauriac à Douzillac (Mota de Mauriac en 1258, Castrum de Mouriaco en 1262, Moriac en 1660), à Saint-Aquilin, à Saint-Pierre-d’Eyraud et Chez Mauriac à Vendoire, et aussi dans Maurial à Saint-Avit-Sénieur, Le Maurial à Molières et à Trémolat, Mauriat à Verteillac.

    Dérivé du nom de baptême Maurice, Les Maurichoux à Creysse (en 1705) est un diminutif (en occitan Mauriçon), pareil comme Les Maurissoux à Marquay, Les Mourichoux à Pressignac-Vicq (aujourd'hui Mounichoux). L'article pluriel sert à nommer le domaine. Autre diminutif Maurisset à Marsalès. Plus énigmatique Au Maurissone à Queyssac.

    Les 25 noms de saints Maurinus connus et le nom d'homme latin Maurinus à l'époque gallo-romaine, peuvent être à l'origine des Maurin, Maury (forme phonétique). Il convient de noter que Maury peut aussi venir du nom d'origine germanique Amalric (aphérèse de la voyelle initiale) : Maury à Saint-Jory-de-Chalais (aujourd'hui La Maurie), à Saint-Sulpice-d’Excideuil, Les Mauris à Bussière-Badil, Les Mauris à Couze, à Naussannes, doivent representer l'occitan Los Maurins, qui désigne les biens du nom de personne, comme les classiques La Maurinie à Eyliac (formes anciennes La Morinie, La Morénie), La Morinie à Saint-Barthélemy-de Bussière et à Saint-Laurent-des-Bâtons (aujourd'hui Lamaurénie).