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Noms de lùocs - Page 33

  • Perigòrd, ton nom es occitan ! par Jean-Louis Lévêque

    Second volet d'une série consacrée aux noms de famille par Jean-Louis Lévêque

    Les noms de famille (patronymes) enracinés dans la terre du Périgord ont tous une identité occitane ; la grande majorité d’entre eux ont même été formés à l’époque où l’occitan était la langue unique du pays. Plus rapidement encore que les noms de lieux, ils ont été francisés à partir du XVIe siècle, notamment du fait de l’instauration des registres paroissiaux et des actes d’état-civil.

    Nous avons vu la fois dernière que de nombreux patronymes sont issus d’un nom de domaine agricole, lieu de travail ou de provenance commode pour surnommer puis nommer les individus. Un grand nombre de noms de famille trouvent également leur origine dans le paysage qui nous entoure et plus précisément dans les éléments de relief du territoire. C’est ainsi que les ancêtres des Delpuei (forme dialectalement limousine, en français Dupuy ou Delpey) et des Delpuèg (forme languedocienne, en français Delpech), si fréquents en Périgord, vivaient sur une colline. Il n’est d’ailleurs pas improbable que les Dupuy de Périgueux sont nommés ainsi parce que l’un de leurs aïeux habitait… au Puy-Saint-Front ! Même construction pour les Delmont (souvent francisés à tort en Delmon ou Delmond), dont les ascendants préféraient la hauteur à la vallée. Il faut également évoquer le relief pour décrire l’origine du patronyme Lasserra (Lasserre), toponyme d’origine préceltique désignant une ligne de crêtes (oc. serra, dont l’équivalent castillan est sierra).

    A l’opposé, les habitants des vallées ont donné naissance aux nombreux Lacomba (Lacombe, de l’occitan comba = vallon, terme d’origine celtique), aux non moins nombreux Lavau (Lavaud) et Laval (de l’occitan vau / val = vallon, sens similaire au précédent, mais terme d’origine latine) et aux fréquents Valada (Vallade, celui qui vit dans la vallée ou en vient). Dans le même registre, les Labaissa (francisé en Labaisse) sont originaires d’un endroit situé en bas ou en aval (oc. la baissa, qui a également le sens plus large de plaine, de pays bas). Enfin, les Lacòsta (en français Lacoste ou Lacotte) chercheront leur ancêtres dans un village bâti à flanc de coteau, entre hauteur et vallon, en un lieu souvent propice à la culture de la vigne…


    (à suivre…)

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Hypocoristique de Joan, Joana ( suite et fin)

    Fin de la chronique de Jean-Claude Dugros sur les suffixes aux prénoms de Joan, Joana.

    La forme ancienne de Font Joine à Saint-Aulaye est bien Font-Jouanne. Il en est de même pour Les Jouanes à Mortemar (Les Joinets à Saint-Félix-de-Reillac-et-Mortemart (occitan Los Joanets, prononcer /jouané/) Les Joinies (formes anciennes Maynam. de la Johanna in par. de Monestayrol en 1335, Mans. de las Johanias en 1409 et Las Jhounias en 1666), comme Les Joinies à Saint-Méard-de-Gurçon et Les Joinis à Capdrot.

    Jouanyna à Montpon-Ménestérol (forme ancienne Jouanynas en 1566) : semble correspondre à la prononciation nord-occitane du féminin pluriel (Las) Joaninas : « les terres du nom de famille Joanin, ou, vu l’absence d’article, une féminisation. »

    Jouannet à Beaumont-du-Périgord et La Jouanette à Saint-Avit-Sénieur : « les terres de Joanet ou féminisation Joaneta. »

    La Jeanille à Bouzic, relevé par Peter Nollet : « doit correspondre aux noms de personne Jeannille, Janille (19e siècle), dérivé de Jan (Jean). » Avec suffixe –ilh.

    Les Jeannettes à Saint-Laurent-sur-Manoire : féminisation du nom de domaine.

  • Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros

    Hypocoristique de Joan, Joana ( 5ème partie)

    Suite de la chronique de Jean-Claude Dugros sur les suffixes aux prénoms de Joan, Joana.

    La Jouanade à Douville (Lo Puech de la Joanada) et Font-Jouanade à Mareuil (F. Joannada, Johanada en 1153) a peut être un rapport avec notre prénom, mais Jean Rigouste nous informe que l’occitan Joanada, Janada, désigne aussi un feu de joie, le feu de saint Jean.

    Jouanasse à Domme (aujourd’hui Joinasse) et à Lolme (aujourd’hui Jouannasse) : avec suffixe augmentatif péjoratif.

    Jouanat à Beaumont-du-Périgord : peut être un diminutif ou bien « le fils du Joan », suivant une construction occitane avec suffixe en –at (par exemple : merlat « le petit du merle », agassat (… de la pie, lobat (... du loup, etc.) ; (Le Moulin de) Chez Jouanaud à Saint-Martin-le-Pin, avec le suffixe augmentatif péjoratif –aud ; (Combe) Jouande à Sainte-Alvère : peut-être diminutif –el (non entendu).

    Les Jouanaux à Breuilh : avec suffixe –aud et Les Jouanaudoux à Salles-de-Belvès : avec double suffixe –aud et -on

    La prononciation occitane a été conservée dans (La Combe) Jouone à Bouzic, toponyme étudié par Peter Nollet : « le deuxième élément doit être le nom de personne Joana (français Jouane, Jouanne, 19e siècle). Le lieu s’étend partiellemenr sur Florimont-Gaumier, où nous avons noté une prononciation différente. »

    Les Jouannies à Montpon-Ménestérol et Chez Jouanny (occitan Chas Joanin) à Bussière-Badil sont aussi l’hypocoristique de Joan.

    À suivre...