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Noms de familha e pitits noms - Page 68

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement. Aüei...

    La becassa e La calha

    La becassa

    L’Étang du Bécassou, à Champs-Romain : ici, l'occitan becasson, diminutif de becassa (« bécasse »), fait probablement allusion au surnom d'une personne, ou bien au surnom de quelqu’un marqué par la petite vérole.

    Les toponymes La Béchade à Condat-sur-Vézère (formes anciennes Beschade, Bechade, Bessade, à Béchade), à Liorac-sur-Louyre (forme ancienne La Bessade), à Montignac, à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, Les Béchades à Sainte-Marie-de-Chignac, représentent probablement l'oiseau qui se dit en occitan la becassa, la begassa, la bechada.

    La Béchadie à Saint-Mesmin, en occitan La Bechadiá (prononcer /lo bèssodio/), probablement le domaine, les terres du nom de personne Béchade. Yves Lavalade a relevé un Aimeri Béchade dans le Cartulaire de Dalon. 

    La Chanson d'Antioche du chevalier Béchade, découverte par Jean-François Gareyte, écrite en langue d'oc, datée du début du XIIe siècle est considéré comme un monument de la littérature occitane.

    La calha

    Buffecaille à Saint-Cyprien : l'étymologie de ce toponyme est obscure. Si le deuxième élément est relativement clair, il est probable que le premier soit une cacographie et qu'il faille lire *Bouffecaille. Mistral, dans son dictionnaire, donne à l'occitan bufar (prononcer /bufa/), variante de bofar (prononcer /boufa/), la définition « manger avidement, bâfrer ». Un surnom ?

    Concernant le lieu-dit Les Cailleries à La Tour-Blanche (forme ancienne La Caillerie), plutôt qu'un élevage de cailles, nous préférons y voir les terres, le domaine du nom de personne Cailler (présent en Dordogne), avec le suffixe d'appartenance -iá.

    Un air traditionnel occitan est encore chanté et dansé par les groupes folkloriques : Ò calha, paura calha, ont as ton niu ? (Oh ! caille, pauvre caille, où est ton nid ?), dont il existe plusieurs versions.

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    La lauveta

    L'occitan alauveta/'lauveta (nord-occitan), alausa/alauseta/lauseta (sud-occitan), désigne « l'alouette » (du latin alauda, d'origine celtique).

    En Périgord, le toponyme existe sous les formes des variantes bien connues Cant-/Chant-, suivi du nom plus ou moins francisé : Cantalouette à Creysse, à Douville (forme ancienne Tenentia de Chantaloba, en 1399), à Paunat ; Cantelauvette à Pezul (en occitan Cantalauveta, prononcé /kantolaouvéto/), à Prigonrieux, à Ribagnac, Chantalouette à Angoisse, au Buisson-de-Cadouin, à Busserolles, à Eygurande-et-Gardedeuil (sous les deux formes Chantalouette et Chante-Alouette), à Pomport, à Saint-Priest-les-Fougères, à Savignac-Lédrier, à Grun-Bordas, à Hautefaye, à Laveyssière, à Limeuil, à Parcoul, au Pizou, à Saint-Antoine-Cumond, à Veyrines-de-Vergt.

    Bien entendu, il peut s'agir de l'endroit où chante l'alouette, mais on ne peut exclure un composé *KANT- (hauteur rocheuse). Ici aussi, l'enquête de terrain sera déterminante.  

    Le nom de personne Calandre présent dans deux toponymes de Montpon-Ménestérol, représente l'occitan calandra (« alouette calandre »), bien présent dans le diminutif Calandreta, école où l'on apprend la langue et la culture occitanes.

    Enfin, citons la plus fameuse chanson de Bernard de Ventadorn Can vei la lauzeta mover, qui porte haut et fort la fin'amor chantée par les troubadours :

    Can vei la lauzeta mover                                                  Quand je vois l'alouette mouvoir

    de joi sas alas contra·l rai,                                                de joi ses ailes contre un rai

    que s'oblid' e·s laissa chazer                                            puis étourdie se laisser choir

    per la doussor c'al cor li vai (…)                                       tant la douceur au coeur lui naît (…)

    Joan-Claudi Dugros

     

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Jean-Claude Dugros commence une série de toponymes qui font référence au monde animal. Compagnons naturels de l'homme, il font partie naturellement de son environnement.

    L' ausel

    Nous commençons par les oiseaux et donc par l'oiseau , désigné en occitan par les variantes phonétiques aucèl (sud-occitan) et auseu/ausel (nord-occitan), (du latin avicellus : diminutif de avis). C'est dans la plupart des cas un sobriquet appliqué à une personne de petite taille ou bien un surnom pour quelqu’un de gai, qui chante ou siffle.

    Lauzel à Saint-Cybranet, Lo Ròc de l’Ausèl à Domme et Pech de Lauzel à Cénac-et-Saint-Julien, (relevés par Peter Nollet), Montauzel au Bugue (forme ancienne Cumba de Montozel en 1475) et à Eymet, Roc de l'Auzel à Lanquais. Lauzelle à Payzac (forme ancienne L’Auzille ). Un toponyme disparu a été relevé par Jean-Louis Lévêque à Agonac Le Lac Lauzille, peut-être anciennement L'Ausèlia.

    La forme L’Aussel à Sarlat (formes anciennes Laussel (1625), Laussel (1706), Lanselle (18e s.), l’Aussel (19e s.), Château de Laussel à Marquay (Laucel (1463), L'Aussel (19e s.), doivent désigner le nom de personne Laussel (avec article agglutiné). 

    Sur le nom de famille Ausèl (francisé Auzel, Ausel, attestés en Dordogne), nous avons, avec le suffixe d'appartenance -iá, les classiques Lauzélie à Sarlat, à Agonac (forme ancienne Bordaria de Lauzelhia en 1351),  à Saint-Geyrac, à Saint-Jory-de-Chalais (forme ancienne Lauzelie). Lauzellie à Négrondes (forme ancienne L'Auzelie), au Breuilh. Peut-être Lozelie à Saint-Paul-la-Roche. Auzeillas à Jumilhac-le-Grand, au pluriel.

    Si beaucoup de ces formes sont claires et sans problème d'interprétation, il n'est pas toujours facile, en raisons des particularités phonétiques locales et des transcriptions francisées qui en sont faites de retrouver le nom de personne d'origine. C'est le cas de Lozeille à Saint-Hilaire-d’Estissac (forme ancienne Louzelhie (1667), Fontaine de l'Oseille à Trélissac (Jean Roux a relevé une famille consulaire de Périgueux du nom de De Lauzelia (XIVe – XVe s.). C'est la transcription « phonétique » francisée du nom occitan L'Ausèlia, avec remontée de l'accent tonique (qui, au lieu de porter sur la dernière sylllabe, va porter sur l'avant-dernière syllabe) : les terres, le bien de Ausèl / Auseu o L'Ausel, sobriquet devenu nom de famille (comme en français Loiseau).

    Le diminutif -on (prononcé /ou/) es présent dans Font-Auzelou à Audrix (forme ancienne Fons Auzelo en 1454), Font de l’Auzelou aux Eyzies, Les Auzelous à Grun-Bordas, Les Auzeloux à Saint-Germain-du-Salembre, Les Auzelloux à Saint-Léon-sur-l’Isle (forme ancienne Les Ozeloux). L’Oisellou à Saint-Amand-de-Coly, à moitié francisé.

    Concernant Cante-Auzel, à Saint-Laurent-la-Vallée (forme ancienne Cantauzel), Cantelauzel à Saint-Amand-de-Belvès et Chante-Ausel à Fonroque (forme ancienne Chantauzel), il peut s'agir du verbe occitan cantar/chantar, mais aussi d'une base pré-indo-européenne *KANT- qui désigne le plus souvent un endroit élevé, rocailleux ou d’intérêt agricole très réduit. Seule l'enquête de terrain sera déterminante.  

    Loizeau à Thiviers, francisé, semble récent.

    De segre (à suivre)