Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables…
Los chafres : Perpinha, Guirguilh, Bolega, Chaupin
Perpigne à Villamblard (forme ancienne Perpignie, en 1606) : la forme ancienne confirme qu’il doit s’agir du domaine, des terres du nom de personne Perpinh ou Perpinha (Perpigne est attesté comme nom de personne dans les registres paroissiaux), qui vient de Perpennius (du gaulois Perpenna). Mais le mot occitan perpinha (prononcer /perpigno/) existe aussi au sens de « tracassier, tricheur, querelleur » : peut-être un surnom ? La Perpignerie à Plazac, est une autre forme de propriété, avec le suffixe d’appartenance –erie.
Yves Lavalade a étudié le toponyme Guirigui à Anlhiac (forme ancienne Chez Guériguy) : « probablement tiré de l’occitan guirguilh (querelle, dispute) pour quelqu’un au tempérament querelleur ».
Le verbe occitan bolegar signifie « remuer, secouer, agiter ». Il a pu donner le surnom de quelqu’un « remuant, grouillant, frétillant ». Boulégue à Montferrand-du-Périgord, à Naussanes (aujourd’hui Bouleygue), Bouleguot à Chavagnac (aujourd’hui Boulégot). Peter Nollet a relevé Champ de Boulegou à Florimont-Gaumier (1838).
Le nom de personne Chaupinaud a son maximum en Haute-Vienne. On le trouve déjà au Moyen Age, comme surnom, sous la forme Chopinot, mais si Chopinot peut être un diminutif masculin de l’occitan chaupina / chopina « chopine, mesure de liquide », donc un surnom de buveur, il peut aussi venir de l’occitan chaupin qui désigne une « rixe, querelle » et donc un surnom de bagarreur.