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Literatura en òc - Page 96

  • Daniel Chavaroche en dédicace

    SDC17761.JPGLe conteur et auteur Daniel Chavaroche avec son illustrateur Miquèl Délibie dédicaceront leurs œuvres vendredi 22 avril à l'Espace Culturel du Centre E.Leclerc de Sarlat- la Caneda, à partir de 14 h.

    Ils présenteront notamment « Docteur Pierre Boissel, poête-paysan », livre + CD, extraits de « Lo ser al canton » et les « Nhòrlas de Chavaròcha » e « Pel Cròs de la sarralha » de Miquèl Delibie.

  • Les Contes Populaires du Périgord en bilingue

    20160407_192740.jpgLes contes de nos grands parents ont nourri l'imaginaire périgourdin pendant des siècles. Transmis par voix orale et en occitan, rythmant les veillées, ils sont l'expression d'une tradition populaire, riche, millénaire, authentique.

    L'écrivain périgourdin Claude Seignolle, qui avait entendu sa grand-mère lui en conter, notamment « Jan de l'Ors » a compris l'importance de ce patrimoine. Il eût l'idée à la fin des années quarante, de demander aux écoliers d'aller collecter par écrit les contes traditionnels « en patois » auprès de leurs familles et voisins. Aidés par leurs instituteurs, comme Jean Roller de Saint-Martin de Gurson, les « goiassons » de l'époque ont traduit ces textes en français. En son temps, Claude Seignolle les a regroupés par thème, gardant pour certains la version bilingue, pour d'autres la version en français, donnant lieu par la suite à diverses publications. Il s'agit de contes à l'état brut, au plus près de la version orale, sans réécriture littéraire, avec le seul talent du conteur.

    Claude Seignolle a confié ses documents à Jean-Claude Dugros qui lui a proposé de faire paraître une édition bilingue français et occitan, rendant aux contes leur langue d'origine. Le résultat, un recueil complet et bilingue de 700 pages et près de 150 contes, regroupés par thèmes ( contes merveilleux, contes d'animaux, contes du diable et diableries, contes facétieux). Des contes courts ou longs qui rappellent que nos aïeux travaillaient leur mémoire et avaient à cœur de transmettre. Le livre se prend et se reprend au gré de l'envie, du thème, en français, en oc...et l'on redécouvre la richesse de l'imaginaire, le côté fantastique, comique ou plaisant de ce pan de la culture populaire.

    Pour ce travail, Claude Seignolle avait reçu les compliments de l'ethnologue français Arnold Van Gennep.

    En proposant la version en français et en occitan, le travail est désormais complet et éclaire l'un des aspects essentiels de la culture du Périgord.

    « Contes populars de Perigòrd », édition bilingue français-occitan, de Claude Seignolle, traduction en occitan de Jean-Claude Dugros, 700 pages, 25€, éditions Novelum IEO, en librairie.

    Denis Gilabert

  • Claude Seignolle et Jean-Claude Dugros, une collaboration fructueuse

    Ecrivain français et collecteur de traditions populaires, Claude Seignolle est né à Périgueux en 1917 et fêtera prochainement ses 99 ans.

    Profondément influencé par sa grand-mère qui lui a notamment conté « Jean de L'Ours » et affirmait avoir rencontré le Juif Errant devant la cathédrale Saint-Front de Périgueux, il est aujourd'hui « ravi de cette nouvelle version des contes populaires, la plus aboutie, la mieux structurée, avec leur langue d'origine ». Elle contient également les préfaces d' Arnold Van Gennepp, de Paul-Yves Sébillot, de lui-même et de Jean-Claude Dugros qu'il remercie vivement pour le travail de traduction accompli.

    Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble pour la traduction en occitan de « L'âpre verdeur des légendes » et « Contes fantastiques d'Occitanie et d'ailleurs » ( éditions L'Anguis).

    Voici, ce que dit l'auteur de sa dernière version de "Contes Populars"

    °°

    Pourquoi cette belle et riche récolte des derniers fruits de la mémoire populaire ?

    C'est que nous savions, Jean Roller et moi, que leur souvenir s'étiolait et disparaissait peu à peu chaque jour, chassé par la TSF écoutée collectivement et tueuse de « veillée » à l'ancienne. Ce qui appelait une télévision qui se laissait deviner comme une merveille attendue : l'Image des mots !

    Chacun savait encore les nombreux contes qui étaient les « maîtres » des soirées-à-rêver. Et qui, n'en savait pas au moins un petit « morceau » que l'on pouvait recoudre avec d'autres pour faire un « tout » vivant, distrayant ou émouvant à entendre dans une sincère « participation » ?

    Ainsi, jadis, la richesse, ou les malheurs, des châtelains – les petits rois du coin – pouvaient être partagés par les plus croquants de leurs sujets, qui s'en réjouissaient ou s'en attristaient. Ils aidaient à vivre.

    Et cela ne sera plus jamais oublié grâce à la vaillante « dynamique » de Jean Roller et de ses élèves qui sont allés « secouer » à temps les mémoires où se flétrissait peu à peu cette musique de mots.

    En 1945, la chance était encore là. À Saint Martin, on s'en souvenait fortement. Il suffisait de « gratter » pour les entendre. Les voici sauvés et perdurant pour toujours dans leur précieuse traduction en occitan par Jean-Claude Dugros, maître en cette « langue d'honneur » de nos terroirs qu'il sert avec une vaillance jamais prise en défaut.

    Et un grand merci par delà les années, de votre « quête », jeunes amis d'alors, Paul Bitard, Paul Ley et vos camarades, Albert Lespinasse ainsi que d'autres, hélas « partis », qui avaient aidé à recoller et recolorer la vieille mémoire conteuse de notre Périgord.

    Cette chasse-aux-contes est maintenant devenue une fresque de marbre face au Temps rongeur. Tant (à peu près) comme ces images immortelles, noires et ocres que gardent énigmatiquement les parois de nos vénérables grottes préhistoriques. Premiers contes ? Première légende chasseresse ? (et pourquoi pas première B.D.?)

    Claude Seignolle