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Joan-Claudi Dugros - Page 49

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». Poursuivons la découverte de ceux d’ordre moral. 

    Los chafres : Galant

    On trouve l'occitan galant qui a le sens ancien de « vif, enjoué, beau », sens qui a évolué au cours du 17ème siècle en « qui a de bonnes manières, spécialement auprès des dames » dans Galant à Soulaures (Galan), Le Galant à Ménesplet (Galand), Galand (ruisseau) (Riou del Gualant au 14ème siècle), aussi ruisseau à Moulin-Neuf. Il est présent dans les toponymes Fongalane à Saint-Pompont, à décomposer : occitan font (source, fontaine) et nom de personne Galan, ici adjectivé ; même chose pour La Font-de-Galan à Saint-Cyprien, Garda-Galan à Ajat (1503), et aussi pour la commune de Font-Galop.

    Bois Galant à Jumilhac-le-Grand (Bost Galand). Ici, le bois porte le nom de son propriétaire…

    Vert Galant à Brantôme (les Vergalants en 1843), relevé par Jean-Louis Lévêque : « selon la tradition locale, rappelle la venue historique à Brantôme d’Henri de Navarre, futur roi de France sous le nom d’Henri IV, et surnommé « le Vert Galant ». Ah ! L'âpre verdeur des légendes…

    Galandou à Lisle et Les Galandoux à Lalinde, sont des diminutifs.

    La Galanterie à Saint-Léon-sur-Vezère n'a pas besoin d'explication, à moins qu'il ne s'agisse des biens du nom de personne Galantier (attesté, mais loin du Périgord.

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». Poursuivons la découverte de ceux d’ordre moral. 


    Los chafres : Alamigó, Conòrt, Jauset...

    Il y a deux sobriquets d'ordre moral : les positifs, à l'avantage de la personne et ceux qui relèvent du mauvais caractère…

    Parmi les positifs, Jean Roux a relevé dans le Livre Noir de Périgueux le surnom Alamigó / Alamiguó / Lamigó / Lamiguó – a l'Amigon (prononcer /alamigou/), qui sont des diminutifs de l'occitan l’amic « l’ami ». Nombreux noms de personne et toponymes dérivés dans les départements limitrophes, mais aucun en Périgord… 

    Le Counord à Cunéges : c'est le nom de « la personne qui est disposée à consoler, à soutenir les épreuves » (Y. Lavalade), de l’occ. conòrt « exhortation, encouragement ». Ici le toponyme doit désigner un endroit agréable, qui encourage à travailler. Le verbe conortar signifie « soulager, réconforter ». 

    Jauzet à Tocane-Saint-Apre : diminutif de l'occitan jausa « joie » et Les Chosins à Nabirat, qui est une cacographie : « c’est peut-être le NP Jausent (Jauzin, inattesté en Dordogne), au pluriel pour désigner sa propriété. » (P. Nollet).

    Pech-Joyeux à Fontenilles [Mazeyrolles], à demi francisé…

    Gallier à Rouffignac-Montignac, Galey à Villamblard (forme ancienne Gualet en 1684, La Guallaye en 1620), Le Galey à Allemans (forme ancienne Le Galley), Gallet à Eymet, et à Prigonrieux : dérivés de l'occitan galar « se donner du bon temps, s'amuser, festoyer » (autres dérivés : galejada « plaisanterie » et galejar « plaisanter, badiner, se moquer ».) 

  • Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros

    Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ». 

    Los chafres : Cusson, Pèla-Vesin

    L'occitan cusson désigne le charançon, la vrillette. Il a pu donner le sens figuré d'importun, avare, à un individu.

    Le Cussou à Brantôme, relevé par Jean-Louis Lévêque qui nous dit : « représente vraisemblablement le surnom d’un propriétaire ou d’un exploitant de cette ferme aujourd’hui ruinée : l’occitan cusson (ver à bois, asticot) a pu être ainsi donné à un individu de faible corpulence ou à l’inverse à quelqu’un connu pour son embonpoint. ». La Grande et La Petite Cussonnie à Saint-Antoine-Cumond, sont les domaines du nom de personne Cusson (présent chez nos voisins du Lot et Lot-et-Garonne).

    Un des sens figurés de l'occitan pelar signifie « ruiner, dépouiller de ses biens ». Il est présent dans le toponyme Pelvézy à Saint-Geniès (Palavesi en 1312, Pelvisi en 1328, Castrum de Pelevesi en 1530) : de l'occitan pèla vesin « (qui) ruine le voisin ») et dans La Palavizinie à Saint-Martin-des-Combes (en 1451), construction classique sur le nom de personne et le suffixe -iá.

    Guill. Pèla-vezí est un habitant de Bergerac en 1381. Jean Roux nous dit que Pela-vesin est un surnom d’usurier, attesté en français et en occitan, dès 1096 (Dauzat) et qu'il y a de nombreux composés en pela- attestés dès le XIIème siècle.