Jean-Claude Dugros propose une série de toponymes qui font référence au monde animal.
Aujourd'hui, parmi les animaux domestiques, les bovins, en deux parties.
La vacha, lo buòu ( prumiera partida)
La Vache à Sarlat, en occitan La vaca [lɔ ʼbakɔ], La Vache Morte à Saint-Laurent-des-Hommes, La Vache Pendue à Molières, Tombe Vache à Singleyrac et Le Trou de la Vache à Issac, doivent faire référence à des anecdotes locales. Clos des Vaches à Thiviers, n'a pas besoin d'explications.
Le Grand et le Petit Vacher à Saint-Médard-de-Mussidan et le Ruisseau du Vacher à Thénac, représentent sans doute le nom du vacher, de l'éleveur de bovins, qui gardait le bétail, assurait la traite et aussi, bien souvent, faisait le fromage. Le nom de personne Vacher est toujours présent en Périgord.
Pas de méchanceté ni d'agressivité dans La Vacherie à Jumilhac-le-Grand, à Sorges, à Terrasson-Lavilledieu, à Varaignes et Grande et Petite Vacherie à Saint-Étienne-de-Puycorbier, c'est l'occitan Vachariá [vasɔʼrjɔ], qui désigne un lieu d'élevage de bovins.
Rapevache (Saint-Martial-de-Valette) pourrait venir de l'occitan raubar « dérober » ou bien de l'occitan raspar, avec le sens de « rosser ».
La Vacheyrondie à Preyssac-d'Agonac (Mayn. de la Vacheyrondia en 1478) vient probablement du nom de famille Vacheyrou, bien présent en Périgord au 19e siècle et le suffixe d'appartenance -iá, avec un -d- de liaison.
La Vachonie à Manzac (forme ancienne Pleydura voc. la Vachonia), du nom de famille Vachon et le suffixe d'appartenance -iá. Vacheyrou et Vachon sont des diminutifs.
Les Brêtes à Augignac : peut-être l'occitan breta « vache laitière »), mais peut aussi venir de l'occitan bret « bègue » (sa propriété).
Basteboeuf à Montignac doit faire allusion au verbe occitan bastar (pauser un bât sur une bête, âne, cheval), mais on ne pose pas un bât sur un bœuf ! Désignerait donc un niais ou quelqu'un d'incapable.
Claud du Bios à Jumilhac-le-Grand, es une mauvaise francisation, pour Claus dau Buòu « clos, enclos du boeuf ».
Écorne-Boeuf à Coulounieix-Chamiers (formes anciennes Escornabou en 1163, Hospitale de Scornaboue en 1192, Mote de Cornebiou le Vieilh au xiie siècle. Furchae Descornabus, Descornabiron au xiiie siècle, Montaigne de Corneboeuf en 1650). Le vent y souffle tellement fort qu'il écorne les bœufs ! Gourgues nous dit que « les fourches patibulaires de Périgueux étaient en ce lieu. »
Joan-Claudi Dugros